Top 20 : Films de huis clos
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Barbe-Noire
surfeur51
zardi
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Re: Top 20 : Films de huis clos
Les Autres d'Alejandro Amenábar (2001)
Résumé : Ile de Jersey, 1945. Dans une immense demeure victorienne isolée, Grace élève seule ses deux enfants. Atteints d'un mal étrange, ces derniers ne peuvent être exposés à la lumière du jour. Lorsque trois nouveaux domestiques viennent habiter avec eux, ils doivent se plier à une règle vitale : la maison doit être constamment plongée dans l'obscurité, et aucune porte ne doit être ouverte avant que la précédente n'ait été fermée. Pourtant, l'ordre rigoureux instauré par Grace va être défié par des intrus....
Avis : Dire que "Les Autres" est un film d'ambiance est un euphémisme, tout y étant fait pour faire vivre au spectateur une expérience unique, plutôt angoissante. La musique, les bruitages, les images, aussi sombres et énigmatiques que les personnages eux-mêmes, et un scénario particulièrement astucieux sont là pour créer en permanence un sentiment de malaise qui se superpose à la curiosité de connaître la clé de l'énigme. Et celle-ci est telle que sa révélation restera un des très grands moments que peut faire vivre le cinéma d'angoisse, et il serait criminel de donner la moindre information à ce sujet pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui découvriraient le film. En tous cas l'impression laissée est extrêmement forte, et a valu à ce film un beau succès, d'ailleurs le plus grand de tous les temps en Espagne, pays du réalisateur Alejandro Amenábar, qui en a également écrit le scénario.
Les personnages sont peu nombreux. Il y a Grace (Nicole Kidman), dont le souci quotidien est de protéger ses deux enfants, victimes d'une maladie très rare, le xeroderma pigmentosum, des rayons du soleil qui seraient mortels pour eux, alors qu'elle doit pourvoir en parallèle à leur éducation, très religieuse. Anne (Alakina Mann), la fille aînée, et son frère Nicholas (James Bentley) sont donc condamnés à vivre dans une bâtisse sinistre au milieu d'un parc isolé dans l'île de Jersey, dans des pièces uniquement éclairées à la bougie. Trois domestiques vont se proposer pour aider Grace, Bertha Mills (Fionnula Flanagan), la gouvernante, Edmund Tuttle (Eric Sykes), le jardinier, et la jeune Sylvia (Elaine Cassidy), la servante, muette. S'il sont dévoués à Grace et ses enfants, on ne peut dire que ces domestiques apportent une vraie joie de vivre dans le triste manoir. Il y a également Charles, le mari de Grace (Christopher Eccleston) qu'on va voir revenir de la guerre, meurtri par l'horreur vécue sur le front, et puis il y a "les autres", ceux que l'on entend se déplacer dans les pièces d'à côté, qui ouvrent les portes et retirent les rideaux, mais qu'on ne voit jamais, et qui se contentent de semer la terreur auprès de Grace, et accessoirement chez le spectateur.
Trois éléments font de ce film une perle rare. Le premier est ce scénario d'une totale originalité avec un dénouement littéralement glaçant, le second est la musique qui accompagne avec discrétion des bruitages subtils qui donnent la chair de poule, le réalisateur ayant lui-même composé cette partition qui se marie si bien avec son histoire. Enfin il y a Nicole Kidman, qui incarne une Grace à la fois froide et d'une sensibilité à fleur de peau, et qui rend palpable une large gamme d'émotions, au premier rang desquelles la peur, la colère, et l'angoisse pour la santé de ses enfants qui sont tout pour elle. Contrainte à une certaine dureté envers eux, elle n'est pas tendre non plus avec ses domestiques, et si l'on admire son courage et sa détermination, on ne peut pas vraiment trouver sympathique cette mère rigide et souvent inquiétante. "Les autres" ayant été tourné à la même période que "Moulin Rouge", on a du mal à admettre que c'est la même actrice qui interprète l'étincelante Satine au tempérament de feu, et la glaciale et puritaine Grace. Parmi les autres points notables concernant ce film, on soulignera les décors rétro de la grande demeure, qui constitue presque un personnage à part entière, et la qualité du jeu des enfants, malgré leur inexpérience à tous les deux.
Le ton du film est donné dès la première seconde, avec un hurlement de Grace qui se réveille après un cauchemar. Le visionnage est plutôt stressant, et il se démarque des films d'horreur en ce sens qu'à aucun moment on ne voit ni une goutte de sang ni la moindre violence. Il n'en distille pas moins une sourde terreur et n'est pas à conseiller aux âmes trop sensibles (il a d'ailleurs été interdit aux plus jeunes). Mais pour ceux qui aiment à se faire peur, il est à voir et même à revoir, car il est intéressant quand on en connaît la clé d'apprécier de nombreuses petites touches subtiles qui prennent alors un tout autre éclairage.
Ma note : 9/10
Résumé : Ile de Jersey, 1945. Dans une immense demeure victorienne isolée, Grace élève seule ses deux enfants. Atteints d'un mal étrange, ces derniers ne peuvent être exposés à la lumière du jour. Lorsque trois nouveaux domestiques viennent habiter avec eux, ils doivent se plier à une règle vitale : la maison doit être constamment plongée dans l'obscurité, et aucune porte ne doit être ouverte avant que la précédente n'ait été fermée. Pourtant, l'ordre rigoureux instauré par Grace va être défié par des intrus....
Avis : Dire que "Les Autres" est un film d'ambiance est un euphémisme, tout y étant fait pour faire vivre au spectateur une expérience unique, plutôt angoissante. La musique, les bruitages, les images, aussi sombres et énigmatiques que les personnages eux-mêmes, et un scénario particulièrement astucieux sont là pour créer en permanence un sentiment de malaise qui se superpose à la curiosité de connaître la clé de l'énigme. Et celle-ci est telle que sa révélation restera un des très grands moments que peut faire vivre le cinéma d'angoisse, et il serait criminel de donner la moindre information à ce sujet pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui découvriraient le film. En tous cas l'impression laissée est extrêmement forte, et a valu à ce film un beau succès, d'ailleurs le plus grand de tous les temps en Espagne, pays du réalisateur Alejandro Amenábar, qui en a également écrit le scénario.
Les personnages sont peu nombreux. Il y a Grace (Nicole Kidman), dont le souci quotidien est de protéger ses deux enfants, victimes d'une maladie très rare, le xeroderma pigmentosum, des rayons du soleil qui seraient mortels pour eux, alors qu'elle doit pourvoir en parallèle à leur éducation, très religieuse. Anne (Alakina Mann), la fille aînée, et son frère Nicholas (James Bentley) sont donc condamnés à vivre dans une bâtisse sinistre au milieu d'un parc isolé dans l'île de Jersey, dans des pièces uniquement éclairées à la bougie. Trois domestiques vont se proposer pour aider Grace, Bertha Mills (Fionnula Flanagan), la gouvernante, Edmund Tuttle (Eric Sykes), le jardinier, et la jeune Sylvia (Elaine Cassidy), la servante, muette. S'il sont dévoués à Grace et ses enfants, on ne peut dire que ces domestiques apportent une vraie joie de vivre dans le triste manoir. Il y a également Charles, le mari de Grace (Christopher Eccleston) qu'on va voir revenir de la guerre, meurtri par l'horreur vécue sur le front, et puis il y a "les autres", ceux que l'on entend se déplacer dans les pièces d'à côté, qui ouvrent les portes et retirent les rideaux, mais qu'on ne voit jamais, et qui se contentent de semer la terreur auprès de Grace, et accessoirement chez le spectateur.
Trois éléments font de ce film une perle rare. Le premier est ce scénario d'une totale originalité avec un dénouement littéralement glaçant, le second est la musique qui accompagne avec discrétion des bruitages subtils qui donnent la chair de poule, le réalisateur ayant lui-même composé cette partition qui se marie si bien avec son histoire. Enfin il y a Nicole Kidman, qui incarne une Grace à la fois froide et d'une sensibilité à fleur de peau, et qui rend palpable une large gamme d'émotions, au premier rang desquelles la peur, la colère, et l'angoisse pour la santé de ses enfants qui sont tout pour elle. Contrainte à une certaine dureté envers eux, elle n'est pas tendre non plus avec ses domestiques, et si l'on admire son courage et sa détermination, on ne peut pas vraiment trouver sympathique cette mère rigide et souvent inquiétante. "Les autres" ayant été tourné à la même période que "Moulin Rouge", on a du mal à admettre que c'est la même actrice qui interprète l'étincelante Satine au tempérament de feu, et la glaciale et puritaine Grace. Parmi les autres points notables concernant ce film, on soulignera les décors rétro de la grande demeure, qui constitue presque un personnage à part entière, et la qualité du jeu des enfants, malgré leur inexpérience à tous les deux.
Le ton du film est donné dès la première seconde, avec un hurlement de Grace qui se réveille après un cauchemar. Le visionnage est plutôt stressant, et il se démarque des films d'horreur en ce sens qu'à aucun moment on ne voit ni une goutte de sang ni la moindre violence. Il n'en distille pas moins une sourde terreur et n'est pas à conseiller aux âmes trop sensibles (il a d'ailleurs été interdit aux plus jeunes). Mais pour ceux qui aiment à se faire peur, il est à voir et même à revoir, car il est intéressant quand on en connaît la clé d'apprécier de nombreuses petites touches subtiles qui prennent alors un tout autre éclairage.
Ma note : 9/10
surfeur51- Messages : 1935
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snaky930 aime ce message
Re: Top 20 : Films de huis clos
surfeur51 a écrit:Là ou je pense comme zardi qu'il y a un peu d'a priori, c'est quand tu élimines des films que tu souhaites voir des métrages comme "Portrait de la jeune fille en feu", qui n'est ni hermétique, ni intello, ni abscon, ni auteurisant. Je me rappelle que tu l'avais comparé dans ton classement subjectif à "La Vie d'Adèle" (sans doute à cause de l'idylle entre deux filles, seule analogie s'il fallait en trouver une) alors que ces deux films n'ont pratiquement aucun point en commun, ni dans le fond, ni dans la forme, ni dans l'esthétique générale. Le seul fait de les mettre dans le même panier sans les avoir vus montre que ta vision est biaisée. Je pense que ce serait plus simple de dire que simplement tu n'as "a priori" pas envie de les voir, ce qui est parfaitement légitime et compréhensible.Barbe-Noire a écrit:Hermétiques, "intellos", abscons, "auteurisant" , autant d'adjectifs qui me trottent dans la tête et font office de repoussoir .
C'est surtout que je me connais assez pour savoir quels sujets sont susceptibles de m'intéresser, et quels autres ne déclenchent pas en moi un intérêt suffisant pour me décider à franchir le pas .
Surtout que s'impose de plus en plus ( avec les années qui passent ) la notion importante du temps à y consacrer . Tu sais bien que j'ai beaucoup de titres dont je suis quasiment sûr qu'ils me plairont quand je glisserai le disque dans le lecteur, mais qui encore aujourd'hui sont toujours sous cello !
A partir de ce constat, et n'ayant plus maintenant cette sorte de "curiosité artistique" que j'ai cherché à avoir globalement jusqu'à 35-40 ans ( plutôt cherché d'ailleurs à m'imposer pour, comme on dit, "ne pas mourir idiot" malgré l'ennui profond que nombre de visionnages m'ont provoqués ) , je n'ai carrément plus l'intention d'y passer ce temps ( qui "s'achète" comme le chantait Brel ) que je préfère consacrer à ce qui me motive vraiment .
Alors oui, c'est certain, je n'ai pas ( et je n'ai probablement jamais eu, même si un temps j'ai voulu forcer mon caractère ) comme Zardi et toi ( et d'autres sur ce forum ) ce goût de chercher à découvrir des films "hors de mes radars", expression que j'utilise très souvent .
Je n'ai strictement aucun doute qu'un grand nombre d'entre eux soient des œuvres de grande qualité ( "Portrait de la jeune fille en feu" par exemple, ou "La vie d'Adèle", que je ne compare pas dans l'absolu, même s'il y a ce point commun scénaristique ) à même de contenter tous ceux qui ont justement cette curiosité artistique que je n'ai plus ( et dont je suis certain qu'elle ne reviendra pas ) .
Zardi précise que la simple distraction ne lui suffit pas, alors que moi c'est justement ce que je recherche en priorité, à la condition sine-qua-non que ce soit bien réalisé, sans prendre le spectateur ni pour un gros débile, ni , à contrario, comme un philosophe aguerri capable de maîtriser jusqu'aux pensums indigestes.
Ces balises étant posées, il reste heureusement des myriades de films qui entrent dans ces "radars" propres à Barbe-Noire , et même tellement que je serai loin de les avoir tous vus quand j'irai vérifier le sexe des anges !
Et là, vraiment, ceux vers lesquels je n'aurais pas fait l'effort d'aller ne me manqueront pas plus que çà .
De toute façon, il existe bien trop de films pour les voir tous, bien trop de livres pour les lire tous, bien trop de tableaux pour tous les admirer, bien trop de musique pour tout écouter, et au final bien trop de tout pour en profiter au maximum !
Nous somme obligés de faire des choix, et j'ai fait les miens . Il y aura toujours entre les être humains des points communs et des divergences profondes . A chacun d'y trouver ses contentements en navigant dans ses eaux de préférences !!!
Barbe-Noire- Messages : 3189
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Re: Top 20 : Films de huis clos
"J'me sens pas belle", de Bernard Jeanjean (2004)
Résumé : Fanny, une trentenaire célibataire, ne veut plus entendre parler d'amour, mais seulement d'aventures d'un soir. D'ailleurs, elle a invité un collègue à dîner chez elle et compte bien en profiter. A l'heure prévue, tout est prêt : musique douce, lumières tamisées, dessous affriolants. Mais la soirée va prendre une tournure inattendue...
Avis : Un couple, un appartement, une soirée. "J'me sens pas belle" est un film minimaliste au niveau du nombre d'acteurs et des décors, et il s'apparente plus à une pièce de théâtre filmée qu'à un long métrage classique. Comédie romantique mettant en scène deux personnages pas vraiment à l'aise dans leurs baskets, il bénéficie d'un scénario assez inventif pour véhiculer de l'humour et de l'émotion, en sonnant (presque) toujours juste. Et si l'on commence le film en regardant évoluer les deux protagonistes avec un certain détachement, on se prend petit à petit au jeu, d'autant plus que chacun d'entre nous retrouvera à un moment ou un autre des attitudes ou des situations vécues. Sorti en période estivale, cette première œuvre du réalisateur Bernard Jeanjean n'a pas connu une affluence record mais a été saluée par une critique plutôt flatteuse et méritée.
Ce genre de film ne vaut que par les situations, les dialogues et le jeu des acteurs, puisqu'il ne faut rien attendre de spectaculaire d'une soirée passée par un homme et une femme à faire connaissance, en jouant, sans y jouer, au jeu de la séduction mutuelle, chacun désirant et craignant tout à la fois que cela se termine sous la couette. Fanny (Marina Foïs), secrétaire, a invité Paul (Julien Boisselier), un collègue de bureau informaticien, pour le remercier d'un petit service rendu, avec dans l'idée une aventure sexuelle sans lendemain. Il faut dire que Fanny est restée sur un échec sentimental qui l'a blessée et rendue fragile sur le plan du relationnel avec les hommes. Du coup, elle est speedée, ne sait pas trop ce qu'elle veut vraiment, change sans cesse d'avis, ses maladresses verbales se doublant de maladresses tout court comme renverser son verre de vin sur le pantalon de son hôte. Sa seule défense quand elle se sent acculée est le mensonge, en général tellement gros que le brave Paul ne peut être dupe. Paul n'est pas non plus sans faille. Lui aussi a rompu avec sa femme, et il doit jongler entre sa vie parisienne et les week-ends chez sa sœur à Rennes. Mais il est affable, poli, et plutôt attentionné, ayant vite remarqué la fragilité de Fanny, et il n'a vraiment rien du macho qui drague la proie facile, ce serait même plutôt le contraire. Avec ces deux stéréotypes, Bernard Jeanjean, également auteur du scénario, nous sert une série de sketchs assez succulents qui véhiculent beaucoup de tendresse et d'émotion, en général bien vus malgré quelques exagérations dans le comique (le préservatif et la guitare, le portefeuille dans les toilettes…). On rit franchement, on est attendri et les plus sentimentaux pourront même avoir les yeux humides lors de certaines scènes clés. L'intrigue n'est évidemment pas très compliquée, mais on a, comme pour toute comédie romantique qui se respecte, les quelques retournements de situation où le couple frise avec la rupture. Au delà de la question couchera-couchera pas, le film met en évidence la difficulté de la rencontre avec l'autre, les peurs héritées d'expériences traumatisantes précédentes, les inhibitions et les réserves de chacun quand on est plutôt timide et mal dans sa peau. Tout le drame de Fanny est dans son aveu "J'me sens pas belle", quand elle se trouve trop maigre, avec des seins trop petits, un visage quelconque et qu'elle s'effondre en larmes dans les bras d'un Paul qui ne sait pas trop quoi faire.
Les deux acteurs sont formidables (heureusement, sinon le film ne vaudrait rien), et leur allure banale (ni l'un ni l'autre ne se fait remarquer par un physique ingrat ni une beauté exceptionnelle) permet au spectateur de s'identifier facilement à l'un ou à l'autre, et cela d'autant plus qu'il aura lui-même connu la solitude de la trentaine. "J'me sens pas belle" ne marquera pas l'histoire du cinéma, mais fait partie de ces petits bijous qui peuvent ensoleiller une soirée passée à le regarder, seul ou en couple et qui démontrent que même avec un tout petit budget, on peut faire des choses très bien.
Ma note : 8/10
Résumé : Fanny, une trentenaire célibataire, ne veut plus entendre parler d'amour, mais seulement d'aventures d'un soir. D'ailleurs, elle a invité un collègue à dîner chez elle et compte bien en profiter. A l'heure prévue, tout est prêt : musique douce, lumières tamisées, dessous affriolants. Mais la soirée va prendre une tournure inattendue...
Avis : Un couple, un appartement, une soirée. "J'me sens pas belle" est un film minimaliste au niveau du nombre d'acteurs et des décors, et il s'apparente plus à une pièce de théâtre filmée qu'à un long métrage classique. Comédie romantique mettant en scène deux personnages pas vraiment à l'aise dans leurs baskets, il bénéficie d'un scénario assez inventif pour véhiculer de l'humour et de l'émotion, en sonnant (presque) toujours juste. Et si l'on commence le film en regardant évoluer les deux protagonistes avec un certain détachement, on se prend petit à petit au jeu, d'autant plus que chacun d'entre nous retrouvera à un moment ou un autre des attitudes ou des situations vécues. Sorti en période estivale, cette première œuvre du réalisateur Bernard Jeanjean n'a pas connu une affluence record mais a été saluée par une critique plutôt flatteuse et méritée.
Ce genre de film ne vaut que par les situations, les dialogues et le jeu des acteurs, puisqu'il ne faut rien attendre de spectaculaire d'une soirée passée par un homme et une femme à faire connaissance, en jouant, sans y jouer, au jeu de la séduction mutuelle, chacun désirant et craignant tout à la fois que cela se termine sous la couette. Fanny (Marina Foïs), secrétaire, a invité Paul (Julien Boisselier), un collègue de bureau informaticien, pour le remercier d'un petit service rendu, avec dans l'idée une aventure sexuelle sans lendemain. Il faut dire que Fanny est restée sur un échec sentimental qui l'a blessée et rendue fragile sur le plan du relationnel avec les hommes. Du coup, elle est speedée, ne sait pas trop ce qu'elle veut vraiment, change sans cesse d'avis, ses maladresses verbales se doublant de maladresses tout court comme renverser son verre de vin sur le pantalon de son hôte. Sa seule défense quand elle se sent acculée est le mensonge, en général tellement gros que le brave Paul ne peut être dupe. Paul n'est pas non plus sans faille. Lui aussi a rompu avec sa femme, et il doit jongler entre sa vie parisienne et les week-ends chez sa sœur à Rennes. Mais il est affable, poli, et plutôt attentionné, ayant vite remarqué la fragilité de Fanny, et il n'a vraiment rien du macho qui drague la proie facile, ce serait même plutôt le contraire. Avec ces deux stéréotypes, Bernard Jeanjean, également auteur du scénario, nous sert une série de sketchs assez succulents qui véhiculent beaucoup de tendresse et d'émotion, en général bien vus malgré quelques exagérations dans le comique (le préservatif et la guitare, le portefeuille dans les toilettes…). On rit franchement, on est attendri et les plus sentimentaux pourront même avoir les yeux humides lors de certaines scènes clés. L'intrigue n'est évidemment pas très compliquée, mais on a, comme pour toute comédie romantique qui se respecte, les quelques retournements de situation où le couple frise avec la rupture. Au delà de la question couchera-couchera pas, le film met en évidence la difficulté de la rencontre avec l'autre, les peurs héritées d'expériences traumatisantes précédentes, les inhibitions et les réserves de chacun quand on est plutôt timide et mal dans sa peau. Tout le drame de Fanny est dans son aveu "J'me sens pas belle", quand elle se trouve trop maigre, avec des seins trop petits, un visage quelconque et qu'elle s'effondre en larmes dans les bras d'un Paul qui ne sait pas trop quoi faire.
Les deux acteurs sont formidables (heureusement, sinon le film ne vaudrait rien), et leur allure banale (ni l'un ni l'autre ne se fait remarquer par un physique ingrat ni une beauté exceptionnelle) permet au spectateur de s'identifier facilement à l'un ou à l'autre, et cela d'autant plus qu'il aura lui-même connu la solitude de la trentaine. "J'me sens pas belle" ne marquera pas l'histoire du cinéma, mais fait partie de ces petits bijous qui peuvent ensoleiller une soirée passée à le regarder, seul ou en couple et qui démontrent que même avec un tout petit budget, on peut faire des choses très bien.
Ma note : 8/10
surfeur51- Messages : 1935
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Re: Top 20 : Films de huis clos
J'ai corrigé le top de Johnny-Fan, en incorporant "Le journal d'Anne Frank", en 12ème place selon ses indications .
En conséquence, tous les films à partir de la 13ème place ont reculé d'un cran, et c'est l'ex 20ème, "Cube" de Vincenzo Natali, qui sort de sa liste !
Reste l'éventualité " Arsenic et vieilles dentelles", mais ce serait surtout pour moi . Johnny-Fan apprécie également beaucoup le film de Capra, mais pas au point de le classer dans les 20 car il trouve que les acteurs en font un peu trop dans leur jeu . Ceci est d'ailleurs vrai, sauf que c'est Capra lui-même qui avait demandé à ses comédiens d'en rajouter dans leur interprétation, pour en accentuer les effets comiques !
Perso, ça ne m'a jamais dérangé, bien au contraire . Si je gomme le sentiment que le film est hors-cadre sur la thématique, il aurait toute sa place dans mon propre top !
Va falloir que je me décide avant fin février ................
En conséquence, tous les films à partir de la 13ème place ont reculé d'un cran, et c'est l'ex 20ème, "Cube" de Vincenzo Natali, qui sort de sa liste !
Reste l'éventualité " Arsenic et vieilles dentelles", mais ce serait surtout pour moi . Johnny-Fan apprécie également beaucoup le film de Capra, mais pas au point de le classer dans les 20 car il trouve que les acteurs en font un peu trop dans leur jeu . Ceci est d'ailleurs vrai, sauf que c'est Capra lui-même qui avait demandé à ses comédiens d'en rajouter dans leur interprétation, pour en accentuer les effets comiques !
Perso, ça ne m'a jamais dérangé, bien au contraire . Si je gomme le sentiment que le film est hors-cadre sur la thématique, il aurait toute sa place dans mon propre top !
Va falloir que je me décide avant fin février ................
Barbe-Noire- Messages : 3189
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Localisation : Seine et Marne ( et toujours "à la croisée des chemins" )
Re: Top 20 : Films de huis clos
"La Jeune Fille et la mort", de Roman Polanski (1994)
Résumé : Paulina Escobar, victime il y a quelques années de la dictature militaire de son pays, croit reconnaître la voix et le rire de son tortionnaire dans l'homme, le docteur Roberto Miranda, venu raccompagner son mari tombé en panne de voiture.
Avis : "La jeune fille et la mort", qui doit son titre à un quatuor de Schubert omniprésent dans le film, est une adaptation cinématographique d'une pièce de théâtre de Ariel Dorfman, les unités de temps et de lieu étant pratiquement respectées. Roman Polanski réalise une œuvre sobre sur le plan cinématographique, pour mieux faire ressortir la violence des sentiments qui se révèlent dans ce huis-clos étouffant et plein de suspense.
A l'exception de l'épilogue qui se passe lors d'un concert de musique, le film se réduit à l'affrontement, lors d'une nuit d'orage, entre trois personnages. Il y a Paulina (Sigourney Weaver) et Gerardo Escobar (Stuart Wilson), un couple qui vit dans une grande maison isolée en haut d'une falaise au bord de la mer. Lui est un avocat célèbre, ancien résistant à la dictature militaire de son pays (celui-ci n'est pas nommé, mais ressemble furieusement au Chili), éditeur pendant ces années noires d'un journal clandestin, et qui doit sa vie au fait que Paulina, qui avait été arrêtée et torturée, n'a jamais parlé. Le film commence en nous montrant une femme moralement cassée par les souvenirs de sa détention, ayant encore beaucoup de mal à vivre normalement, malgré le retour de la démocratie. Alors qu'elle fait sa toilette, on peut apercevoir sur son dos les cicatrices laissées par des coups de fouet, et lors d'une scène intime avec son mari, on apercevra sur ses seins des cicatrices de brûlures de cigarettes. Les circonstances vont amener chez elle un médecin, le docteur Roberto Miranda (Ben Kingsley) qui raccompagne son mari tombé en panne et, alors qu'elle se terre dans l'arrière cuisine, elle acquiert la certitude que la voix qu'elle entend est celle de son tortionnaire quand elle était en prison. Elle va alors s'arranger pour qu'il reste dormir chez eux, et l'ayant attaché sur une chaise, elle va chercher à lui faire avouer ses crimes, en demandant à Gerardo de lui servir d'avocat. Celui-ci est bien sûr atterré de la tournure des évènements, Paulina devant admettre qu'elle n'a jamais vu son tortionnaire car elle était toujours les yeux bandés lors des séances de torture et de viol, effectuées avec la musique de Schubert en fond sonore. Entre la certitude de la femme qui dit reconnaître le docteur Miranda, y compris par son odeur, et les protestations de celui-ci qui clame son innocence et invoque une affreuse méprise, le spectateur est en proie au doute, le suspense étant présent tout le long du film jusqu'à un dénouement d'une grande intensité dramatique qui se passera en bordure de la falaise.
La tension est extrême et le scénario très affûté, avec plusieurs retournements de situation, le jeu absolument parfait des acteurs donnant une très grande force à ce face à face terrible qui se déroule au milieu de nulle-part. Sigourney Weaver incarne avec beaucoup de nuance une Paulina tour à tour fragile et désemparée, puis déterminée et vengeresse. Ben Kinsley fait preuve d'un talent équivalent à travers un docteur quelquefois bienfaisant et pathétique, et à d'autres moments susceptible d'être soupçonné d'incarner le mal et le mensonge. Quant à Stuart Wilson, bien qu'un peu en retrait au niveau du scénario, il figure avec justesse un mari désemparé devant la détermination farouche de sa femme. Le film pose beaucoup de questions, sur le droit à se faire justice soi-même alors même qu'on n'est pas en mesure de prouver la culpabilité de quelqu'un qui nie farouchement les faits qui lui sont reprochés. La certitude de Paulina s'oppose aux doutes de Gerardo qui sont aussi ceux du spectateur, surtout quand on la voit prendre en quelque sorte la place du bourreau alors qu'elle s'acharne sur Miranda attaché sur une chaise, pour le faire avouer dans le but de l'exécuter.
Roman Polanski, habitué à jongler entre suspense et terreur, était tout désigné pour porter à l'écran ce drame au rythme suffocant, noir comme la nuit, électrisé comme l'orage, moite comme la pluie, et qui constitue une brillante étude de caractères. Et on aura du mal à sortir indemne du visionnage d'un tel film, malgré un épilogue plus serein où l'on voit Paulina, revenue apaisée de l'enfer, écouter lors d'un concert en compagnie de Gerardo, le quatuor de Schubert qui représentait pour elle, jusqu'à cette nuit terrible, l'horreur absolue.
Ma note : 8/10
Résumé : Paulina Escobar, victime il y a quelques années de la dictature militaire de son pays, croit reconnaître la voix et le rire de son tortionnaire dans l'homme, le docteur Roberto Miranda, venu raccompagner son mari tombé en panne de voiture.
Avis : "La jeune fille et la mort", qui doit son titre à un quatuor de Schubert omniprésent dans le film, est une adaptation cinématographique d'une pièce de théâtre de Ariel Dorfman, les unités de temps et de lieu étant pratiquement respectées. Roman Polanski réalise une œuvre sobre sur le plan cinématographique, pour mieux faire ressortir la violence des sentiments qui se révèlent dans ce huis-clos étouffant et plein de suspense.
A l'exception de l'épilogue qui se passe lors d'un concert de musique, le film se réduit à l'affrontement, lors d'une nuit d'orage, entre trois personnages. Il y a Paulina (Sigourney Weaver) et Gerardo Escobar (Stuart Wilson), un couple qui vit dans une grande maison isolée en haut d'une falaise au bord de la mer. Lui est un avocat célèbre, ancien résistant à la dictature militaire de son pays (celui-ci n'est pas nommé, mais ressemble furieusement au Chili), éditeur pendant ces années noires d'un journal clandestin, et qui doit sa vie au fait que Paulina, qui avait été arrêtée et torturée, n'a jamais parlé. Le film commence en nous montrant une femme moralement cassée par les souvenirs de sa détention, ayant encore beaucoup de mal à vivre normalement, malgré le retour de la démocratie. Alors qu'elle fait sa toilette, on peut apercevoir sur son dos les cicatrices laissées par des coups de fouet, et lors d'une scène intime avec son mari, on apercevra sur ses seins des cicatrices de brûlures de cigarettes. Les circonstances vont amener chez elle un médecin, le docteur Roberto Miranda (Ben Kingsley) qui raccompagne son mari tombé en panne et, alors qu'elle se terre dans l'arrière cuisine, elle acquiert la certitude que la voix qu'elle entend est celle de son tortionnaire quand elle était en prison. Elle va alors s'arranger pour qu'il reste dormir chez eux, et l'ayant attaché sur une chaise, elle va chercher à lui faire avouer ses crimes, en demandant à Gerardo de lui servir d'avocat. Celui-ci est bien sûr atterré de la tournure des évènements, Paulina devant admettre qu'elle n'a jamais vu son tortionnaire car elle était toujours les yeux bandés lors des séances de torture et de viol, effectuées avec la musique de Schubert en fond sonore. Entre la certitude de la femme qui dit reconnaître le docteur Miranda, y compris par son odeur, et les protestations de celui-ci qui clame son innocence et invoque une affreuse méprise, le spectateur est en proie au doute, le suspense étant présent tout le long du film jusqu'à un dénouement d'une grande intensité dramatique qui se passera en bordure de la falaise.
La tension est extrême et le scénario très affûté, avec plusieurs retournements de situation, le jeu absolument parfait des acteurs donnant une très grande force à ce face à face terrible qui se déroule au milieu de nulle-part. Sigourney Weaver incarne avec beaucoup de nuance une Paulina tour à tour fragile et désemparée, puis déterminée et vengeresse. Ben Kinsley fait preuve d'un talent équivalent à travers un docteur quelquefois bienfaisant et pathétique, et à d'autres moments susceptible d'être soupçonné d'incarner le mal et le mensonge. Quant à Stuart Wilson, bien qu'un peu en retrait au niveau du scénario, il figure avec justesse un mari désemparé devant la détermination farouche de sa femme. Le film pose beaucoup de questions, sur le droit à se faire justice soi-même alors même qu'on n'est pas en mesure de prouver la culpabilité de quelqu'un qui nie farouchement les faits qui lui sont reprochés. La certitude de Paulina s'oppose aux doutes de Gerardo qui sont aussi ceux du spectateur, surtout quand on la voit prendre en quelque sorte la place du bourreau alors qu'elle s'acharne sur Miranda attaché sur une chaise, pour le faire avouer dans le but de l'exécuter.
Roman Polanski, habitué à jongler entre suspense et terreur, était tout désigné pour porter à l'écran ce drame au rythme suffocant, noir comme la nuit, électrisé comme l'orage, moite comme la pluie, et qui constitue une brillante étude de caractères. Et on aura du mal à sortir indemne du visionnage d'un tel film, malgré un épilogue plus serein où l'on voit Paulina, revenue apaisée de l'enfer, écouter lors d'un concert en compagnie de Gerardo, le quatuor de Schubert qui représentait pour elle, jusqu'à cette nuit terrible, l'horreur absolue.
Ma note : 8/10
surfeur51- Messages : 1935
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Dernière édition par alamo le Mer 28 Fév - 0:12, édité 1 fois
alamo- Messages : 821
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Re: Top 20 : Films de huis clos
Quid pour L'Obsédé de William Wyler ? Dans le thème me semble t'il...
snaky930- Admin
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Re: Top 20 : Films de huis clos
alamo a écrit:Mon top :
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J'ai mis Abyss pour faire 20, mais l'ayant revu à la cinémathèque il y a quelques semaines, il est très limite...
Belle liste Alamo. Merci pour ta participation
zardi- Messages : 1832
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Re: Top 20 : Films de huis clos
Impardonnable je suis . Du coup ton post m'a donné envie de le revoir. Quel duo d'acteurs !snaky930 a écrit:
Quid pour L'Obsédé de William Wyler ? Dans le thème me semble t'il...
Je vais évidemment le rajouter à la liste et à mon top.
zardi- Messages : 1832
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snaky930 aime ce message
Re: Top 20 : Films de huis clos
"Poséidon", de Wolfgang Petersen (2006)
Résumé : Le réveillon de la Saint Sylvestre bat son plein à bord du Poséidon, un somptueux paquebot de croisière. Alors que les convives lèvent leurs verres à la nouvelle année, le cauchemar commence : une puissante vague de plus de 30 mètres de haut se fracasse avec une force inouïe sur le paquebot qui se retourne...
Avis : Cinq ans après "En pleine tempête", le réalisateur allemand Wolgang Petersen met à nouveau en scène un drame maritime du à une vague gigantesque. Mais alors que son premier film, basé sur une histoire vraie, concernait un bateau de pêche de taille modeste, ici c'est un énorme paquebot de croisière qui est retourné par une vague de plus de trente mètres de haut. Le scénario reprend l'idée générale du film "L'aventure du Poséidon" réalisé en 1972 par Ronald Neame, mais les personnages et les péripéties de leurs aventures n'ont guère de points communs. Le gros défaut du film est la quantité d'invraisemblances, depuis la vague détectée au dernier moment malgré les radars et autres systèmes d'alerte, jusqu'à la façon dont des hommes et femmes ordinaires pourront sortir à l'air libre à travers la coque normalement immergée d'un navire retourné. Mais à partir du moment où l'on accepte de mettre la vraisemblance de côté, on obtient un thriller plein de suspense dans la plus pure tradition des films catastrophe. D'ailleurs Petersen nous évite la longue exposition des personnages avant que le drame ne survienne, et ici, on aborde très vite la partie du film ou un petit groupe va devoir lutter pour sauver sa vie, alors que la plupart des passagers, mal conseillés par un capitaine dépassé par les évènements, vont périr noyés.
Robert Ramsey (Kurt Russell), ancien pompier et ancien maire de New York, a des relations quelques peu difficiles avec sa fille Jennifer (Emmy Rossum), qui voudrait bien que papa la lâche un peu alors qu'elle est amoureuse de Christian (Mike Vogel). En plus il n'apprécie guère la présence à bord de John Dylan (Josh Lucas), avec lequel il a déjà eu maille à partir. Mais tous quatre, accompagnés du jeune Conor James (Jimmy Bennett) et de sa mère Maggie (Jacinda Barrett), du milliardaire dépressif Richard Nelson (Richard Dreyfuss), et de la belle Elena (Mia Maestro), embarquée clandestinement, vont unir leurs forces pour tenter de survivre à une série d'épreuves effrayantes. Chutes mortelles, incendies et noyades les guettent en effet de nouveau chaque fois qu'ils réussissent à échapper au péril précédent. Pour les centaines d'autres passagers, leur sort va être scellé nettement plus rapidement. Alors qu'une bonne moitié est tuée lors du retournement du bateau, une scène très spectaculaire mais assez vite expédiée par le réalisateur, l'autre moitié sera noyée dans la grande salle des fêtes après que tous les hublots aient lâché sous la pression des eaux. A partir du moment où l'on ne connaissait pratiquement aucun de ces anonymes, à l'exception du capitaine (André Braugher), par ailleurs assez peu sympathique et apparemment incompétent, ces deux scènes sont beaucoup plus spectaculaires que chargées d'émotion. On sera néanmoins un peu plus touché quand quelques uns des membres du petit groupe survivant perdront eux aussi la vie, par malchance ou par héroïsme, mais l'autre défaut du film est que l'on a du mal à s'identifier aux personnages et que l'on regarde ce qui leur arrive avec un certain détachement. On a aussi un peu de mal à se repérer dans le chemin de nos héros vers l'air libre, et l'on se demande bien comment ils font, eux, pour savoir par où il faut passer.
Le jeu des acteurs n'est pas mauvais, Kurt Russell étant aussi solide que d'habitude et Josh Lucas lui donnant une bonne réplique. Emmy Rossum confirme ce qu'elle avait montré dans "Le fantôme de l'Opéra", et le jeune Bennett est assez convainquant. Mais la courte exposition du film, qui fait qu'on ne connaît pas grand chose du passé des personnages, nuit en définitive à l'aspect émotionnel des scènes les plus tendues. Les effets spéciaux sont bien réalisés, mais la vague, que rien n'annonce et qui arrive trop vite, ne véhicule pas non plus la tension qu'apportait celle d'un film comme "Abyss", par exemple. Au final, "Poséidon" est globalement réussi sur le plan technique et par l'enchaînement des scènes d'action, à l'inverse il est plutôt raté sur l'aspect émotionnel, pourtant une des composantes majeures des films catastrophe. Un faux remake parfaitement évitable, sans toutefois être déplaisant à regarder car jamais ennuyeux.
6/10
Résumé : Le réveillon de la Saint Sylvestre bat son plein à bord du Poséidon, un somptueux paquebot de croisière. Alors que les convives lèvent leurs verres à la nouvelle année, le cauchemar commence : une puissante vague de plus de 30 mètres de haut se fracasse avec une force inouïe sur le paquebot qui se retourne...
Avis : Cinq ans après "En pleine tempête", le réalisateur allemand Wolgang Petersen met à nouveau en scène un drame maritime du à une vague gigantesque. Mais alors que son premier film, basé sur une histoire vraie, concernait un bateau de pêche de taille modeste, ici c'est un énorme paquebot de croisière qui est retourné par une vague de plus de trente mètres de haut. Le scénario reprend l'idée générale du film "L'aventure du Poséidon" réalisé en 1972 par Ronald Neame, mais les personnages et les péripéties de leurs aventures n'ont guère de points communs. Le gros défaut du film est la quantité d'invraisemblances, depuis la vague détectée au dernier moment malgré les radars et autres systèmes d'alerte, jusqu'à la façon dont des hommes et femmes ordinaires pourront sortir à l'air libre à travers la coque normalement immergée d'un navire retourné. Mais à partir du moment où l'on accepte de mettre la vraisemblance de côté, on obtient un thriller plein de suspense dans la plus pure tradition des films catastrophe. D'ailleurs Petersen nous évite la longue exposition des personnages avant que le drame ne survienne, et ici, on aborde très vite la partie du film ou un petit groupe va devoir lutter pour sauver sa vie, alors que la plupart des passagers, mal conseillés par un capitaine dépassé par les évènements, vont périr noyés.
Robert Ramsey (Kurt Russell), ancien pompier et ancien maire de New York, a des relations quelques peu difficiles avec sa fille Jennifer (Emmy Rossum), qui voudrait bien que papa la lâche un peu alors qu'elle est amoureuse de Christian (Mike Vogel). En plus il n'apprécie guère la présence à bord de John Dylan (Josh Lucas), avec lequel il a déjà eu maille à partir. Mais tous quatre, accompagnés du jeune Conor James (Jimmy Bennett) et de sa mère Maggie (Jacinda Barrett), du milliardaire dépressif Richard Nelson (Richard Dreyfuss), et de la belle Elena (Mia Maestro), embarquée clandestinement, vont unir leurs forces pour tenter de survivre à une série d'épreuves effrayantes. Chutes mortelles, incendies et noyades les guettent en effet de nouveau chaque fois qu'ils réussissent à échapper au péril précédent. Pour les centaines d'autres passagers, leur sort va être scellé nettement plus rapidement. Alors qu'une bonne moitié est tuée lors du retournement du bateau, une scène très spectaculaire mais assez vite expédiée par le réalisateur, l'autre moitié sera noyée dans la grande salle des fêtes après que tous les hublots aient lâché sous la pression des eaux. A partir du moment où l'on ne connaissait pratiquement aucun de ces anonymes, à l'exception du capitaine (André Braugher), par ailleurs assez peu sympathique et apparemment incompétent, ces deux scènes sont beaucoup plus spectaculaires que chargées d'émotion. On sera néanmoins un peu plus touché quand quelques uns des membres du petit groupe survivant perdront eux aussi la vie, par malchance ou par héroïsme, mais l'autre défaut du film est que l'on a du mal à s'identifier aux personnages et que l'on regarde ce qui leur arrive avec un certain détachement. On a aussi un peu de mal à se repérer dans le chemin de nos héros vers l'air libre, et l'on se demande bien comment ils font, eux, pour savoir par où il faut passer.
Le jeu des acteurs n'est pas mauvais, Kurt Russell étant aussi solide que d'habitude et Josh Lucas lui donnant une bonne réplique. Emmy Rossum confirme ce qu'elle avait montré dans "Le fantôme de l'Opéra", et le jeune Bennett est assez convainquant. Mais la courte exposition du film, qui fait qu'on ne connaît pas grand chose du passé des personnages, nuit en définitive à l'aspect émotionnel des scènes les plus tendues. Les effets spéciaux sont bien réalisés, mais la vague, que rien n'annonce et qui arrive trop vite, ne véhicule pas non plus la tension qu'apportait celle d'un film comme "Abyss", par exemple. Au final, "Poséidon" est globalement réussi sur le plan technique et par l'enchaînement des scènes d'action, à l'inverse il est plutôt raté sur l'aspect émotionnel, pourtant une des composantes majeures des films catastrophe. Un faux remake parfaitement évitable, sans toutefois être déplaisant à regarder car jamais ennuyeux.
6/10
surfeur51- Messages : 1935
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Re: Top 20 : Films de huis clos
Calme blanc de Phillip Noyce (1989)
Résumé : Un jeune couple entreprend une croisière en tête à tête à bord de leur voilier pour tenter d’oublier la mort accidentelle de leur jeune fils. Au bout de quelques jours, ils croisent un navire endommagé en train de couler lentement et recueillent Hughie, seul survivant de l’équipage. Hughie fait vite preuve d’un comportement étrange et inquiétant….
Avis : "Calme Blanc" est un thriller efficace, dont la tension monte crescendo, qui utilise les possibilités offertes par le huis-clos à bord du voilier pour maintenir une ambiance angoissante. On pourra juste regretter le rebondissement final, invraisemblable et qui n'apporte pas grand chose, mais qui ne nuit pas trop à l'ensemble. Il se dit qu'il a été rajouté au scénario original après les projection tests.
Les trois comédiens, alors peu connus, sont parfaits, ce qui fait la force et la qualité de ce film tourné par Phillip Noyce au large des côtes australiennes du Queens. Nicole Kidman y fait ses premières armes dans un grand film cinéma, après avoir tourné surtout des séries TV en Australie et est, à 22 ans, la principale révélation de ce film dont elle joue le premier rôle. Même si elle n'a pas encore atteint la maturité de la star de "Moulin Rouge", elle sait remarquablement jouer des expressions de peur, d'angoisse, de dégoût et de détermination courageuse. Billy Zane est le méchant de service, avec un jeu très subtil de psychopathe qui se cache derrière un physique de beau gosse, et qui sait se montrer dur et tendre, manipulateur et naïf, violent et caressant. Les gros plans de son visage avec son sourire triste et cynique sont remarquables et participent à la tension du film. Sam Neill est un tout petit peu en retrait, mais c'est surtout son rôle qui veut cela car l'acteur joue juste et apporte beaucoup de crédibilité à son personnage.
"Calme Blanc" a reçu les distinctions de la Meilleure photographie, Meilleur montage, Meilleur son et Meilleure musique aux Australian Film Institute Awards. Le film est tiré du roman de Charles Williams "Dead Calm" dont les droits furent acquis lors de sa publication par Orson Welles, qui voulait porter cette histoire à l'écran. Un premier tournage débuta donc en 1967 au large des côtes de Dalmatie avec notamment au casting Laurence Harvey, Jeanne Moreau, Oja Kodar et Welles lui-même. Mais de multiples problèmes d'ordre financier ralentirent le projet qui fut enterré en 1973. Le réalisateur australien Phillip Noyce s'allia avec son compatriote George Miller pour en racheter les droits et George Miller devint le producteur du film.
Ma note : 9.5/10
Résumé : Un jeune couple entreprend une croisière en tête à tête à bord de leur voilier pour tenter d’oublier la mort accidentelle de leur jeune fils. Au bout de quelques jours, ils croisent un navire endommagé en train de couler lentement et recueillent Hughie, seul survivant de l’équipage. Hughie fait vite preuve d’un comportement étrange et inquiétant….
Avis : "Calme Blanc" est un thriller efficace, dont la tension monte crescendo, qui utilise les possibilités offertes par le huis-clos à bord du voilier pour maintenir une ambiance angoissante. On pourra juste regretter le rebondissement final, invraisemblable et qui n'apporte pas grand chose, mais qui ne nuit pas trop à l'ensemble. Il se dit qu'il a été rajouté au scénario original après les projection tests.
Les trois comédiens, alors peu connus, sont parfaits, ce qui fait la force et la qualité de ce film tourné par Phillip Noyce au large des côtes australiennes du Queens. Nicole Kidman y fait ses premières armes dans un grand film cinéma, après avoir tourné surtout des séries TV en Australie et est, à 22 ans, la principale révélation de ce film dont elle joue le premier rôle. Même si elle n'a pas encore atteint la maturité de la star de "Moulin Rouge", elle sait remarquablement jouer des expressions de peur, d'angoisse, de dégoût et de détermination courageuse. Billy Zane est le méchant de service, avec un jeu très subtil de psychopathe qui se cache derrière un physique de beau gosse, et qui sait se montrer dur et tendre, manipulateur et naïf, violent et caressant. Les gros plans de son visage avec son sourire triste et cynique sont remarquables et participent à la tension du film. Sam Neill est un tout petit peu en retrait, mais c'est surtout son rôle qui veut cela car l'acteur joue juste et apporte beaucoup de crédibilité à son personnage.
"Calme Blanc" a reçu les distinctions de la Meilleure photographie, Meilleur montage, Meilleur son et Meilleure musique aux Australian Film Institute Awards. Le film est tiré du roman de Charles Williams "Dead Calm" dont les droits furent acquis lors de sa publication par Orson Welles, qui voulait porter cette histoire à l'écran. Un premier tournage débuta donc en 1967 au large des côtes de Dalmatie avec notamment au casting Laurence Harvey, Jeanne Moreau, Oja Kodar et Welles lui-même. Mais de multiples problèmes d'ordre financier ralentirent le projet qui fut enterré en 1973. Le réalisateur australien Phillip Noyce s'allia avec son compatriote George Miller pour en racheter les droits et George Miller devint le producteur du film.
Ma note : 9.5/10
surfeur51- Messages : 1935
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Localisation : Indre et Loire
Re: Top 20 : Films de huis clos
Je posterai mon top dans quelques jours
infrared- Messages : 428
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