Top 20 : Films de huis clos

10. Les innocents (1961) de Jack Clayton

Synopsis : Une jeune institutrice est chargée de l'éducation de Flora et Miles. Elle découvre alors que ces derniers sont tourmentés par des fantômes.

Premier long-métrage et probablement le chef-d'œuvre de Jack Clayton, cinéaste britannique peu prolifique spécialisé dans les adaptions littéraires, auteur entre autres de Les Chemins de la haute-ville et Chaque soir à neuf heures. Il adapte ici le roman Le tour d'écrou de Henry James sur un scénario co-écrit par Truman Capote qui en conservera toute l'ambiguïté.
Comme dans La maison du diable qui sortira deux ans plus tard, le film est centré sur une femme perturbée par des apparitions mais contrairement à ce dernier ce n'est pas un film d'horreur mais un thriller psychologique basé sur le fantastique.


S'appuyant sur le talent de Freddie Francis à la caméra, le cinéaste traite chaque vision par une modification radicale de l'image et du son. L'aspect réaliste se transforme en une apparition floue avec rupture des sons ambiants et parfois une musique angoissante. A chaque fois le spectateur est pris d'un doute ne sachant si ce qu'il voit à l'écran est réel ou le fruit de l'imagination de l'institutrice. Ici tout l'art de la mise en scène consiste à créer une tension psychologique sans montrer d'image choquante.


Ce film n'aurait pas eu le succès qu'il a remporté aussi bien auprès du public que de la critique (palme d'or, BAFTA...) sans la participation de Deborah Kerr qui livre une interprétation exceptionnelle avec une grande sensibilité et un visage très expressif alliant dureté et effroi. Les deux enfants aux caractères très différents sont eux aussi remarquables. La musique envoutante de Georges Auric et la magnifique photo de Freddie Francis contribuent grandement à la renommée de cette oeuvre.

Très loin du baroque des films de la Hammer de la même époque ce film reste une référence dans le genre.