Quizz cinéma

Début du Quizz N° 8

Film 8, photo 1 !



Bonne chance !

Entre le tournoi des 6 nations et le championnats du monde de biathlon    , je vais chercher du temps ce dimanche pour commencer à rattraper le retard sur les synthèses !
Une semaine très agitée    , mais aujourd'hui c'était ( ENFIN ) pour le fun !  Petite journée de billard à la maison entre amis ( masqués et à distance ), terminée à 17h15 pour que tout le monde puisse rentrer avant le couvre-feu . Des lustres que je n'avais rien fait à la maison ! Ça fait un bien fou au moral    

Deux tentatives à côté sur le film 8 - photo 1 : Surfeur et c2302t .

Film 8 , photo 2 :



Longue carrière de comédienne ( surtout théâtre et télévision - un peu rocambolesque - , mais moins de cinéma, avec environ 30 films ) . Ce n'est pas une inconnue, mais de là à spontanément l'identifier ..................... Pas facile !

SYNTHÈSE du film N° 5 : " Madame du Barry"

 

Affiche originale ..................................................................................Jaquette du DVD ( même si perso j'ai l'édition René Chateau ) .

Coproduction franco-Italienne de 1954, réalisée par Christian JAQUE , un de nos cinéastes " à l'ancienne " du 7ème art français, qui a signé un bon nombre de classiques de notre cinéma national : "Fanfan la tulipe" ( version Gérard Philipe ), "L'assassinat du père-noël", "La chartreuse de parme", "Boule de suif", "Les disparus de Saint-Agil" ( récemment quizzé )  ..................... et globalement un peu plus de 70 films . Les dialogues du film sont l'œuvre d'un des deux dialoguistes les plus illustres ( avec Michel Audiard ) du cinéma français, Henri Jeanson qui avait écrit également ceux de "Hôtel du Nord", "Fanfan la tulipe", "Entrée des artistes", "Nana", "Marie-Octobre", "Madame sans-gêne" , "Le glaive et la balance" ..........


"Fanfan la tulipe", de Christian Jaque,  avec Gérard Philipe et Gina Lollobrigida .    


"Boule de suif", du même metteur en scène, avec Micheline Presle, tiré d'une nouvelle de Maupassant .

Au milieu de tous ceux-ci, "Madame du Barry" reste dans sa filmographie un métrage au final d'assez moyenne importance, et qui n'est d'ailleurs pas considéré - à juste titre - comme une de ses meilleures réussites !  C'est plutôt un biopic qu'on pourrait qualifier de "pochade galante", à placer dans le genre "film Historique" que le cinéma français a bien souvent illustré ( "Notre-Dame de Paris", "Le miracle des loups", "La princesse de Clèves", "Marie-Antoinette", "Les trois mousquetaires", "Ridicule" ................. pour n'en citer que quelques-uns ) avec plus ou moins de bonheur .
Mais, au delà d'une évidente légèreté, tant dans le scénario que dans la tonalité générale du film, il faut remarquer que les faits relatifs à la comtesse du Barry y sont Historiquement vrais, depuis ses origines ô combien roturières jusqu'aux différentes étapes de son parcours la menant à la Cour, et sa position de favorite du Roi Louis XV  ( ce qui a fini d'ailleurs par la mener à l'échafaud    lors de la révolution française ) . Elle n'a certes pas été un des personnages majeurs de l'Histoire de France, loin s'en faut, mais les diverses circonstances de son ascension sociale et son influence féminine auprès du Roi peuvent justifier que les pamphlets de l'époque, la littérature ( nombreux ouvrages sur la dame ) et le cinéma s'y soient plusieurs fois intéressés ( une 1ère version muette de Lubitsch en 1919,  et une autre de W. Dieterle en 1934 ) !
Lors de ma période de collégien, en classe de 4ème, mon prof d'Histoire nous avait demandé de choisir des sujets d'exposés portant sur le programme de l'année, à présenter aux camarades de classe . Je savais qu'il y avait chez moi un livre sur La comtesse du Barry qui appartenait à mes parents : mon choix devenait évident, sans avoir à faire trop de recherches . Le plus grand hasard a fait que quelques semaines après, le télé avait diffusé le film de C. Jaque , ce qui avait validé mon travail auprès des copains de classe : , et sans aucune préméditation !
Du coup, j'ai toujours conservé une certaine tendresse Historique pour le personnage !

Jeanne Bécu ( Martine Carol, future comtesse du Barry ) , petite vendeuse dans un magasin de mode féminine, est un jour repérée par le comte Jean du Barry ( Daniel Ivernel : vu entre autres dans "Ulysse", "Marie-Octobre" , "Borsalino" ........ C'est lui qui fait la révérence au Roi sur la photo 2, et qui apparaît avec Martine Carol sur la photo 5). N'ayant au début que le désir d'en faire sa maîtresse, il a bientôt l'idée de l'amener à la Cour de Louis XV pour tenter de la placer au rang de favorite du Roi, et ainsi s'attirer les grâces et les faveurs du souverain ( ce qui était l'ambition suprême des nobles qui fréquentaient les couloirs du château de Versailles    ) .
Mais bien évidemment, pour atteindre ce haut-lieu du pouvoir, à défaut d'avoir du sang-bleu   , il faut à minima une particule devant son nom    ! Le comte du Barry étant déjà marié, va pour ce faire organiser un mariage blanc avec son frère, Guillaume du Barry ( Noël Roquevert : photo 4 du quizz ), lequel restera bien sûr dans sa province ( de toute façon, il n'était pas très bon d'être un cocu avéré, même de par le Roi , dans les arcanes de la Cour    ), mais y trouvera par contre de substantiels avantages pour améliorer sa modeste situation de hobereau !
Ainsi pourvue d'un titre de noblesse par ses noces, Jeanne Bécu ( qui ne s'appellera plus jamais comme çà ) peut ( bien évidemment avec des compromissions et quelques avantages sonnants et trébuchants versés aux complices de la manœuvre ) être présentée à la cour ( nous sommes en 1769 ), par l'intermédiaire d'une "marraine"   vénale et exigeante, du maréchal de Richelieu ( Denis d'Inès ), et de l'intendant Lebel ( Jean Parédès, les deux personnages apparaissant sur la photo 1 ), ce dernier étant chargé ................ de l'organisation des "plaisirs du Roi"    !



Louis XV ( André Luguet : en petit sur la photo 2, et en gros plan sur la photo 3 ) ne va pas tarder à tomber sous le charme de la comtesse du Barry, laquelle va bientôt devenir une des deux plus grandes favorites de son règne ( même s'il y en eut bien d'autres ), après la marquise de Pompadour ! Tout ceci ne va pas, bien sûr, sans aller créer de grandes inimitiés de la part des vrais nobles de rang, de robe et d'épée, tant vis-à-vis du comte que de Mme du Barry ! D'ailleurs, le portrait social de toute cette caste et de ses rivalités n'est pas le moindre intérêt du scénario    !
On pourrait certainement taxer le film d'une certaine superficialité, mais l'image servile imprégnée de morgue et d'arrogance de la noblesse versaillaise ( il faut les voir se précipiter en se bousculant et s'écrasant les uns-les autres à l'annonce de la mort de Louis XV, pour aller de suite se faire remarquer par le dauphin Louis XVI   : "Le Roi est mort, Vive le Roi" ) reste assez jouissif pour le spectateur !!

Martine Carol, dans les années 50, était une des égéries féminines du cinéma français . En 1954, elle se marie avec Christian Jaque ( rencontré sur le tournage de "Adorables créatures" en 1952 ), lequel, à l'instar de Marcel Pagnol pour Orane Demazis d'abord puis Jacqueline Bouvier ensuite, ou d' Henri-Georges Clouzot avec Suzy Delair, va faire tourner plusieurs films à son épouse le temps de leur union ( qui se terminera en 1959 ), les autres métrages les plus connus étant "Lucrèce Borgia" en 1953, et l'adaptation du roman de Zola , "Nana" , en 1955 .


"Nana", adapté du livre d'Emile Zola, un des romans de la saga des Rougon-Macquart .

A partir de sa rupture avec le cinéaste, sa carrière va commencer à décliner, mais en fait plus par l'arrivée sur les écrans de la "bombe" et sex-symbol Brigitte Bardot que par son divorce avec C. Jaque, B.B. prenant alors le créneau d'actrice sexy N°1 que M. Carol occupait avant elle !


B.B., dans le torride "Et Dieu Créa la femme", de R. Vadim, le coup de tonnerre qui allait précipiter la chute de Martine Carol !

De plus, le coup de grâce a été l'arrivée dans le paysage cinématographique français de la nouvelle vague , qui a pour ainsi dire "ringardisé" le type de cinéma qui avait toujours été le sien ( mais qui, heureusement - avis personnel  - a fini quand même par être revalorisé avec les années ) .
Elle tiendra quand même ensuite quelques seconds rôles conséquents dans des films populaires tels "Austerlitz" d'Abel Gance ( Joséphine de Beauharnais ), ou "Le cave se rebiffe" ( avec J. Gabin et B. Blier ) de Gilles Grangier ( cinéaste également massacré par "Les cahiers du cinéma", la revue porte-étendard de la nouvelle vague, au même titre que C. Jaque, Claude Antant-Lara , Jean Delannoy, Jacques Becker ..................... et bon nombre des metteurs en scène en vogue sur l'après-guerre 39-45 ) .


Ici en Joséphine de Beauharnais, avec Napoléon-Pierre Mondy , dans "Austerlitz" , réalisé par Abel Gance !

Elle est décédée en 1967, sans que l'on sache encore aujourd'hui s'il s'agit d'une mort vraiment naturelle ( abus de nombreux médicaments et d'anti-dépresseurs suite à son déclin ) ou d'un suicide ! Pour le grand public, elle restera surtout l'interprète de "Caroline chérie" ( 3 films ), son personnage populaire phare :



Pour la critique, toujours plus difficile à contenter, elle avait enfin obtenu une vraie reconnaissance professionnelle avec "Lola Montès" de Max Ophüls, de nos jours considéré comme son meilleur film, même s'il avait alors été boudé par son public habituel, lequel préférait visiblement la voir apparaître dans ses personnages affriolants    !



Les autres comédiens de "Madame du Barry", tels André Luguet ( Louis XV ) et Daniel Ivernel ( le comte du Barry ) sont surtout connus des nostalgiques du "vieux" cinéma français comme moi, mais leur nom ne dira probablement pas grand chose à beaucoup de monde.


Daniel Ivernel, la même année 1954, ici à droite de Kirk Douglas, interprétant Euryloque dans "Ulysse", péplum Italien de Mario Camerini .

A contrario, même s'il n'a souvent interprété que des rôles secondaires de vieille baderne et s'il campe ici un personnage au final très secondaire, Noël Roquevert ( "Fanfan la tulipe", "L'assassin habite au 21" , "La main du diable", "Les diaboliques", "Marie-Octobre" ......... et une foultitude d'apparitions assez truculentes ) reste un nom et un visage qui seront certainement plus familiers à pas mal de monde : c'est pourquoi je l'ai fait apparaître en photo 4 !


Noël Roquevert à droite, ici avec Jean Tissier et Pierre Larquey, dans "L'assassin habite au 21", de H.G. Clouzot  !

Les photos et indices :
- Photo 1 : le maréchal de Richelieu et l'intendant lebel . Denis d'Inès reste quasi inconnu du grand public, mais Jean Parédès a participé à plus de 90 films dans une carrière intégralement faite de seconds rôles ( ses films marquants : "Fanfan la tulipe", "Les belles de nuit", "Les 3 mousquetaires" version Hunebelle, "French cancan", "Si Paris nous était conté", bref beaucoup de films "costumés", et en fin de carrière, "La banquière" et "Chouans", pour n'en citer qu'une petite partie ) .

- Photo 2 : le comte du Barry et quelques courtisanes en présence du Roi Louis XV : la taille des visages ne les rend ici pas vraiment reconnaissables, c'est surtout la situation révérencieuse et le mobilier typiquement Louis XV qui apportent des indications sur la période Historique .

- Photo 3 : il fallait pouvoir identifier André Luguet, mais je doute que beaucoup ici le connaissent , sa carrière ( depuis l'époque du muet  jusqu'au début des seventies ) n'étant pas ponctuée de films mémoriellement très forts ! Il a participé ( sans trop laisser de trace  ) au film de John Huston récemment quizzé par Surfeur, "Les racines du ciel" .
A noter que Martine Carol apparaît en reflet dans le miroir derrière le Roi, mais il fallait percuter  !

- Photo 4 : la "du Barry" en plan identifiable, au côté de son "époux" officiel, Guillaume du Barry ( Noël Roquevert ), lors de son mariage blanc .  Indication pour trouver Martine Carol avec le mot "nana", titre du film qu'elle tournera un an plus tard, encore sous la houlette de son mari Christian Jaque !

- Photo 5 : la comtesse du Barry, avec non pas son mari, donc, mais avec son beau-frère, Jean du Barry ( Daniel Ivernel ), instigateur de la ........ carrière  de Jeanne Bécu !
Avec quelques titres de films pour trouver le nom du comédien  !

Classement après ce quizz  N°5 :
- 1er :  Surfeur , avec 24 points .
- 2ème : Snaky, avec 22 points .
- 3ème : c2302t , avec 19 points .
- 4ème : Yannickv , avec 10 points .
- 5ème : Infrared, avec 9 points .
- 6ème : Zardi, avec 8 points .
- 7ème : Alamo , avec 6 points .
- 8ème: Hervé Paul, avec 1 point, qui nous rejoint et entre dans le classement  !

Pour terminer, petite anecdote amusante : sur le quizz précédent ( La petite fille au bout du chemin ), suite au trop gros indice que j'ai laissé en cours de route ( Papa-Tango-Charlie pour Mort Shuman ) quand j'étais patraque, Alamo m'avait écrit que ça aurait mérité un "écartèlement en place de grève"    ! Je lui avais répondu qu'il n'y avait plus d'écartèlements sur la période Historique de ce film ( en fait je n'avais absolument pas vérifié      ), ce qui ne voulait donc absolument PAS être un indice   , mais juste une réponse à sa blague   .
Sauf que Surfeur l'a considérée comme un indice volontaire    .................. et a trouvé le film à partir de çà      !

Bonne réponse de Surfeur sur le film 8 - photo 2  : 6 points !


Edit : bonne réponse de Yannickv aussi sur la photo 2, mais c2302t a visé à côté ! 6 points pour Yannickv .

Tentative à côté d'Infrared sur la photo 2 !  

Voici la photo 3 :



Je pense que l'acteur est identifiable ! Avec un petit coup d'oeil sur sa filmo, même si vous n'avez pas vu le film .....................  
Ça ne devrait pas vous prendre plus de temps qu'une pause café !

Tous les habitués le savent, mais en cas toujours possible de nouveaux joueurs : réponse obligatoirement en mp !

3 bonne réponses sur la photo 3 : Snaky,  Hervé PAUL,  et c2302t , qui marquent 4 points !


PS : la synthèse de "Madame du Barry" ( Quizz N°5 )  ci-dessus est terminée .
Je vais essayer d'enchaîner le plus vite possibles avec le N°6, pour rattraper mon retard    !

En attendant , voici le classement après le quizz N°7 ( Contes de la lune vague ......... ) ; le N°8 n'est bien sûr pas pris en compte, puisque non terminé !

- 1er : Snaky, avec 34 points .
- 2ème : c2302t, avec 26 points .
- 3ème : Surfeur, avec 25 points .
- 4ème : Infrared, avec 19 points .
- 5èmes : Yannickv et Zardi, avec 16 points .
- 7ème : Alamo, avec 10 points .
- 8ème : Hervé Paul, avec 1 point .

Bonne réponse d'Infrared sur le photo 3 : 4 points !

Film 8, photo 4 :



Il est ici un "spécialiste", tout sauf "ridicule", qui nous a quitté bien trop tôt en 2010 !
La dame est un second ( et même plus souvent troisième ) rôle récurrent du cinéma français depuis les années 70, qui se fait brûler son bar-restaurant par Bébel dans un film de G. Lautner !

Bonne réponse d'Alamo en 4, avec les indices . N'a pas vu le film

Film 8 , photo 5 :



Une star-Mazart de la télé, et une star-boulard    du cinéma , très reconnaissables !!
L'acteur de la photo 3 nous a quitté il y a très peu de temps !

J'ai dû garder ma petite fille    pendant 2 jours, et je bouge pas mal ces jeudi et vendredi  . Je vais tâcher de faire au plus vite pour lancer le 9 !

Journée encore chargée ce vendredi . Je devrais quand même trouver le temps de lancer le quizz N° 9 !
Le WE est beaucoup plus light, à part une chtite visite à Johnny-Fan , qui s'emmerde pas mal chez lui depuis son opération . Je vais aller le distraire avec le top Héroïc-Fantasy, voire peut-être avec l'étoffement de sa liste des actrices et acteurs, qui est en stand-by depuis pas mal de temps !
A minima, ce WE je pense réaliser la synthèse du Quizz N° 6 ( Au delà du réel ) .
Merci pour votre patience  !

En attendant, bouclage du N° 8 !


Affiche du film......................................................................................................Jaquette du DVD, mon édition Pathé classiques .

Avec Alain Delon, Véronique Jannot, Bernard Giraudeau, Michel Auclair, Francine Bergé et Catherine Lachens .
Logiquement, synthèse dans le courant de la semaine prochaine .

Quizz Film 9 ( dur-dur  :    )  !



Bonne chance !

Réponses en mp, bien sûr !


Tentative de c2302t, mal visée !

SYNTHÈSE DU QUIZZ N°6

   
             Affiche française du film ....................................................................Jaquette du Blu-Ray ( le DVD FNAC dont je dispose reprend le visuel de l'affiche ) .


"Au delà du réel" ( "Altered states" ), a été réalisé en 1980 par ken Russell, sur un scénario de Paddy Chayevski ( qui avait également signé celui de "Network : Main basse sur la TV" quatre ans auparavant, mais aussi, déjà en 1955, celui de "Marty", le film oscarisé de Delbert Mann avec Ernest Borgnine, en 1964 celui de "Les jeux de l'amour et de la guerre" de Arthur Hiller, avec James Garner et Julie Andrews, lesquels se retrouveront 20 ans plus tard dans un certain "Victor-Victoria" ................... qui doit vous rappeler quelque chose   , et en 1969 celui de "La kermesse de l'ouest", avec Lee Marvin et Clint Eastwood ) .  


"Les jeux de l'amour et de la guerre", 1964, scénarisé par Paddy Chayevski .

Ken Russell est resté un cinéaste relativement "transparent" jusqu'à la fin des années 60, avec 7 ou 8 films qui n'ont pas laissé de traces mémorables au grand écran . Mais après un petit succès d'estime en 1967 ( "Un cerveau d'un milliard de $"  , avec Michael Caine, Karl Malden et Françoise Dorléac, dernier film d'une trilogie d'espionnage - les deux premiers ne sont pas de lui - consacrée au personnage de Harry Palmer, débutée en 1965 par "Ipcress, danger immédiat" ), ce fut le choc "Women in love" ( "Love" pour le titre français ) en 1969 ! En pleine période Hippie "post-soixanthuitarde", Russell a livré un des films phares de la libération sexuelle alors au faîte de l'évolution sociétale, et révèle au public le nom de Glenda Jackson ( "Un dimanche comme les autres" , "Une anglaise romantique"  et une extraordinaire Reine Elizabeth 1ère dans "Marie Stuart, Reine d'Ecosse"   , avec Vanessa Redgrave dans le rôle titre,  dont pour moi - petit aparté - le remake de 2018 avec Saoirse Ronan et Margot Robbie ne vaut pas l'original ) au côté des déjà confirmés Alan Bates et Oliver Reed ( lequel trouvera avec Russell le rôle majeur de sa carrière dans "Les diables", deux ans plus tard en 1971 ) .
Glenda Jackson va obtenir pour ce rôle l'Oscar de la meilleure actrice !

   
Le film qui a lancé réellement la carrière de Ken Russell ................ et de Glenda Jackson, ici avec Oliver Reed et Alan Bates !


La carrière de Ken Russell explose alors aux yeux du grand public, et le cinéaste, au summum de sa capacité créatrice, va vivre une quinzaine d'années extraordinaire, en signant des films qui vont avoir des retentissements planétaires : "Les diables"      ( inexplicablement inédit chez nous    ), "Tommy", "Mahler", "Lisztomania", "Les jours et les nuits de China Blue", "Gothic", et donc cet "Au delà du réel"  qui va trouver son titre dans la série télé éponyme ( sur un des épisodes de la saison 2 ) créée pour la télé US au milieu des sixties, puis multi-rediffusée ensuite partout dans le monde, dont la France à partir de 1972 .
Paddy Chayevski va y trouver son inspiration pour en tirer le seul roman de sa carrière ( c'est donc infiniment plus un scénariste ), "Altered states", matériau à partir duquel il va puiser le scénario du film :



Mais, à la vision du montage final, en profond désaccord artistique avec Ken Russell, il va refuser que son vrai nom apparaisse au générique, et signer alors son travail sous le pseudonyme de Sidney Aaron !
Après "Gothic" (1986), la qualité des films et la renommée de Ken Russell vont hélas sérieusement décliner ( " Le repaire du ver blanc" est une catastrophe    ), et il ne va plus proposer alors que des métrages relativement dispensables , qui ne laisseront au final pas plus de traces que ses tous premiers films  . Mais après tout, 15 ans de succès, c'est pas si mal    ! Beaucoup s'en contenteraient     !!!

Edward Jessup ( William Hurt, pour le rôle qui l'a révélé au cinéma ) ), un chercheur universitaire obsédé par les origines de la vie sur Terre, veut effectuer des recherches sur le sujet en utilisant son propre cerveau comme cobaye . Il est en effet persuadé que les étapes de l'évolution humaine seraient cachées dans les limbes de notre cortex, qui stockerait dans notre inconscient des données phénoménales depuis l'origine de l'homme ! Pour ce faire, il décide de se plonger dans un caisson d'isolation sensorielle  ( photo 4 ) pendant que son ami et collaborateur scientifique Arthur Rosenberg  ( Bob Balaban ) enregistre ses réponses corticales par électro-encéphalographie. !
Jessup perçoit ainsi des hallucinations qui semblent confirmer sa théorie, mais ne vont pas assez loin pour lui permettre de trouver des réponses satisfaisantes à ses questions !



Afin de passer ce cap, il décide alors de continuer ses expériences sous drogues hallucinogènes, en méprisant les risques pour sa santé, autant physique que mentale ! Il part pour le Mexique, dans une tribu d'indiens aztèques ( photo 1 ) et y découvre ce qu'il cherche, une drogue utilisée par les indigènes pour des rites chamaniques .
Revenu dans son centre de recherches, il reprend alors ses expériences en caisson, toujours avec l'aide d' A. Rosenberg, sous l'influence des substances hallucinogènes, lesquelles vont lui permettre de pousser de plus en plus loin ses régressions successives, malgré la peur de son épouse et les conseils de prudence de son entourage .
Bientôt, les suites de ses expériences vont devenir beaucoup plus physiques que ses hallucinations .............



Jusqu'où pourra t-il aller, et quelles seront les conséquences ?
Pour être honnête, certaines des visions hallucinatoires de Jessup dans son caisson , tel ce faux Christ en croix à la tête de bouc aux yeux multiples, semblent de prime-abord assez loin ( sauf être un grand analyste en vertiges métaphysiques , que je ne suis pas ) des régressions humaines recherchées pour expliquer l'apparition de l'homme de Néenderthal et de ses ancêtres ( Jessup voudrait même remonter encore beaucoup plus loin ), mais, par nature, les visions délirantes et les méandres du cerveau humain, surtout sous trip hallucinogène avec utilisation de  psychotropes, ça ne doit pas pouvoir toujours s'expliquer  !



Peut-être Ken Russell, en cinéaste de la démesure, a t'il aussi voulu simplement se faire plaisir en mettant à l'image certains de ses fantasmes oniriques, voire blasphématoires en matière de religion  ? Avis personnel, bien sûr : il n'y a que lui qui pourrait le dire  ...............
Je n'en révélerai pas plus pour ne pas déflorer le film à qui ne l'a pas vu et souhaiterais le découvrir, mais il y a visuellement matière à "en prendre plein la tronche", si je peux me permettre une locution un peu familière   !



Chacun interprétera ( ou pas ) selon sa propre perception certaines des images qu'il nous propose ici, mais ça reste "du" Ken Russell, dont les films phares ( de "Love" à "Gothic" ) ont, à mon sens tout au moins ,  une patte aussi personnalisée que des S. Kubrick, F. Fellini ou autres D. Lynch, même si l'iconoclaste cinéaste britannique ne jouit sans doute pas d'une réputation artistique aussi forte que ces trois-là !

William Hurt a obtenu l'Oscar du meilleur acteur en 1986 pour "Le baiser de la femme-araignée" d' Hector Babenco . Il a par ailleurs tenu des rôles très marquants dans "La fièvre au corps", "Gorky park", "Broascast News", "A.I. intelligence artificielle", "A history of violence" , le "Robin des bois" de Ridley Scott...............  et tenu celui du général Thaddeus Ross dans plusieurs films de super-héros de la Marvel  ( "Hulk", "Captain America", plusieurs "Avengers", ou un "Black Widow" en attente de sortie post-covid) ! 
Certes, ce n'est pas une méga-star à la Steve McQueen, Tom Cruise ou Brad Pitt, mais il reste un acteur qui compte dans le très large panel du cinéma américain, même si bien évidemment, comme tous les comédiens, l'avancée en âge ( il est aujourd'hui septuagénaire ) l'a poussé depuis plus d'une dizaine d'années vers des personnages nettement plus secondaires    qu'à la fin du vingtième siècle  !


Ici dans "Gorky park" ( 1983 ), de Michael Apted, à cheval sur le thriller, le polar et l'espionnage, en enquêteur de la police Russe ............ qui a le KGB    sur le dos !

Bob Balaban ( photo 5, à droite de W. Hurt ), depuis une figuration dans "Macadam cow-boy" (1969), avec Dustin Hoffmann et Jon Voight , reste toujours présent au bout de 50 ans de carrière, avec environ 70 films au compteur, dont "2010 ....." de P. Hyams ( la suite du 2001 de Kubrick ), "Gosford Park" de R. Altman ou plus récemment le "Monuments Men" de Georges Clooney .
J'imagine que tout le monde, à défaut de l'acteur en lui-même, se rappellera du "traducteur"  de François Truffaut dans "Rencontres du 3ème type" :


Quand le Pr Lacombe ( F. Truffaut ) fait traduire ses questions françaises à Roy Neary ( R. Dreyfus ) par son assistant David Laughlin ( B. Balaban )  ............ alors que dans la VF tout le monde parle français      !!!  Ceci dit, la synchro s'en est bien sortie sur ce coup-là     !!

L'épouse de Jessup, Emilie, est interprétée par la quasi inconnue Blair Brown, à la carrière ciné plutôt anonyme  ( sauf un peu ici, et dans le "Space Cow-boys" de Clint Eastwood en 2000, avec lui-même, Donald Sutherland, James Garner et Tommy Lee Jones . Mais qui se rappelle vraiment d'elle  ............   ? Peut-être ceux qui ont vu la série télé "Fringe" (2008-2012), où elle jouait le personnage récurrent Nina Sharp ? Quant au petit reste de sa filmo .........       ) .
Par contre, leur fille de 5 ans est incarnée ( mais limite invisible à l'image   : je n'ai pas réussi à trouver un plan de face !  ) par Drew Barrymore ( carrément une dynastie US du cinéma : John, Ethel et Lionel Barrymore ), qui allait devenir mondialement célèbre deux ans plus tard avec le rôle de la petite fille Gertie dans le "E.T." de Steven Spielberg ...................... avant de plonger très précocement  dans l'alcool et la drogue   , dont heureusement elle a fini par sortir à l'aube de l'âge adulte !

Les photos et indices :

- Photo 1 : la tribu des "Nahuas", au Mexique, où Jessup va trouver les substances hallucinogènes qu'il cherche pour approfondir ses expériences sur lui-même !
- Photo 2 : le "résultat"  d'une de ces expériences, celle-ci encore plus avancée, où son épouse ( la silhouette au centre de l'image ) se précipite pour le sauver . Je parle de poupée Barbie    et de son "alter-ego" pour suggérer le nom de "KEN" ( Barbie et Ken, mais quelques joueurs n'étaient pas au courant ) , prénom du metteur en scène . Tarabiscoté sans doute, mais on est en photo 2 . On m'a reproché  précédemment de fournir très tôt des indices trop évidents    !
- Photo 3 : Jessup, allongé et  inconscient, avec son épouse auprès de lui, et ausculté par un médecin de son équipe , après une très dangereuse expérience en caisson !
Le mot "fiévreux" bien sûr pour "La fièvre au corps", que W. Hurt va tourner un an plus tard ( donc encore en début de carrière ) avec Kathleen Turner, devant la caméra de Lawrence Kasdan .
- Photo 4 : Jessup dans son 1er caisson, avant l'utilisation des drogues, bardé de capteurs sous le contrôle de son collaborateur Arthur Rosenberg  ( B. Balaban ) ! C'est une des images les plus utilisées sur le web . Le "trip hallucinogène" devait directement faire penser à ce film  ................ pour qui l'aurait vu ou à minima en connaîtrait le thème    . Enfin le "que diables"  ........ avec un S    , pour vous amener vers Ken Russell et son film le plus célèbre, "Les diables" !
- Photo 5 : les visages de William Hurt  ( quand même plutôt connu ) et Bob Balaban ( certes beaucoup moins, mais où j'évoque sa fonction de traducteur pour François Truffaut : je pense que pratiquement tout le monde ici a vu et mémorisé "Rencontres du troisième type") . J'ai hésité à choisir un plan avec Blair Brown, son épouse, mais Balaban possède une filmographie nettement plus fournie qu'elle !

Je ne crois pas qu'il soit nécessaire de donner le classement après ce quizz en particulier, puisque j'ai donné ( pour pallier en partie mon retard    ) celui-ci après le quizz N°7 un peu plus avant sur le forum .

 

Bravo encore pour cette synthèse, qui m'a replongé dans le passé...