Dernier film visionné

Bac Nord (2021) de Cédric Jimenez - 6/10 (Vu sur Canal+)

Synopsis : 2012. Les quartiers Nord de Marseille détiennent un triste record : la zone au taux de criminalité le plus élevé de France. Poussée par sa hiérarchie, la BAC Nord, brigade de terrain, cherche sans cesse à améliorer ses résultats. Dans un secteur à haut risque, les flics adaptent leurs méthodes, franchissant parfois la ligne jaune. Jusqu’au jour où le système judiciaire se retourne contre eux…

Je tiens à préciser que la vision de ce film est le fruit du hasard (je ne l'ai pas vu seul ce qui est le cas d'habitude) et non un choix prédéterminé. Echaudé par Les misérables de Ladj Ly je n'avais pas du tout l'intention de visionner ce film malgré le buzz qu'il avait provoqué à Cannes et dans les médias.
Cédric Gimenez, en bon artisan, connaît son métier et les scènes d'action sont rondement menées dans la première partie par contre la suite m'a paru lourde et peu convaincante avec un pathos parfois difficile à supporter (la musique du Pénitencier lors de la sortie de prison est indigérable).
Les trois acteurs principaux en font des tonnes mais ne m'ont pas convaincu dans leur jeu survitaminé. Seuls émergent Kenza Fortas et Karim Leklou.
Quand au fond je ne trouve pas que le réalisateur ait donné une version manichéenne car ces policiers malgré leurs cris à l'injustices sont plus que borderline et par certains côtés ont un comportement indignes de leur profession sauf s'ils sont attardés mentaux, ce qui n'excuse en rien les responsables hiérarchiques à l'origine de cette situation.
Le problème vient surtout du choix du réalisateur qui n'a montré qu'une vision partielle de  ces évènements. En choisissant de n'exposer que le point de vue de ces 3 (pourquoi pas 12 ?) personnages, il fausse la vision de ce fait réel. De même pour la présentation des habitants de la cité, les seules apparitions en dehors des gangs est un gamin complètement barge que les policiers embarquent et un autre qui plante un couteau dans le policier venu se réfugier chez lui. Je me demande ce que pense un cinéaste comme Guédiguian de cette présentation réductrice des marseillais. Quand on veut faire un film facile, propre à plaire à des spectateurs avides de sensation, il ne faut pas être étonné des retombées médiatiques qu'il provoque.

Bref un film à oublier très vite.

Pas du tout d'accord avec toi, le film s'est toujours placé du côté du polar(et donc du fictif) et non de l'étude sociale( donc du réel) comme a pu le faire Ladj Ly pour les misérables. Je ne pense pas que son intention ait été de délivrer sa vision personnelle de l'histoire qui l'a inspirée, mais de raconter le quotidien des 3 flics du film(normal donc qu'il ne donne la parole qu'aux délinquants, puisque ce sont eux qui font leur quotidien.
Du coup les non délinquants ne rentrent pas dans le cahier des charges du film.
C'est un reproche que j'ai souvent lu pour ce film, et je ne le comprend pas, puisqu'il se refuse tout cadre social hormis celui des flics pour se concentrer sur le coeur du métier de la bac. D'ailleurs le film n'est pas du tout politisé
Est ce qu'on reproche à Ken Loach un manque d'actions dans ses films ? Non ce n'est pas le même cinéma.
Après quand on voit que certains traitent le film de fasciste ou d'extrême droite, on est en plein dans "l'argument" de notre époque pour clore le débat rapidement( en gros si on n'est pas d'accord avec eux, c'est que nous le sommes aussi). Bref le droit au débat d'idées se perd petit à petit, et j'ai bien peur qu'un jour, in se réveille et que ce ne soit plus qu'un lointain souvenir.
Mais ça, c'est une autre histoire qui fera peut être un jour l'objet d'un film.

c2302t a écrit:Pas du tout d'accord avec toi, le film s'est toujours placé du côté du polar(et donc du fictif) et non de l'étude sociale( donc du réel) comme a pu le faire Ladj Ly pour les misérables. Je ne pense pas que son intention ait été de délivrer sa vision personnelle de l'histoire qui l'a inspirée, mais de raconter le quotidien des 3 flics du film(normal donc qu'il ne donne la parole qu'aux délinquants, puisque ce sont eux qui font leur quotidien.
Du coup les non délinquants ne rentrent pas dans le cahier des charges du film.
C'est un reproche que j'ai souvent lu pour ce film, et je ne le comprend pas, puisqu'il se refuse  tout cadre social hormis celui des flics pour se concentrer sur le coeur du métier de la bac. D'ailleurs le film n'est pas du tout politisé
Est ce qu'on reproche à Ken Loach un manque d'actions dans ses films ? Non ce n'est pas le même cinéma.
Après quand on voit que certains traitent le film de fasciste ou d'extrême droite, on est en plein dans "l'argument" de notre époque pour clore le débat rapidement( en gros si on n'est pas d'accord avec eux, c'est que nous le sommes aussi). Bref le droit au débat d'idées se perd petit à petit, et j'ai bien peur qu'un jour, in se réveille et que ce ne soit plus qu'un lointain souvenir.
Mais ça, c'est une autre histoire qui fera peut être un jour l'objet d'un film.

J'entends bien tes arguments qui paraissent évidents. C'est un polar non politisé, d'accord mais il a pour sujet de départ un fait réel. Il me semble que lorsque c'est le cas il faut être le plus objectif possible ou alors choisir un autre cadre, un autre contexte pour adapter le même scénario. Quand par exemple Richard Brooks tourne De sang froid, film qui a défrayé la chronique à son époque il se montre le plus objectif possible se basant sur le scénario de Truman Capote qui a passé des années à enquêter sur ces crimes. Ma critique ne concernait pas l'aspect politique ou social du film mais plutôt la vision tronquée ou faussée de la réalité.
Qu'il ait mis en avant la situation des cités du Nord de Marseille gangrénées par les gangs ne me gêne absolument pas, on a vu bien pire dans de nombreux films américains, ce qui me gêne c'est qu'il a voulu profiter d'un fait divers en ne gardant que l'aspect "sensationnel" avec une vision très réductrice.

Je viens de le voir cette après midi, même si cela reste du cinéma (voir fiction) c'est proche de la vraie réalité.
Même si cela comme film, ne resteras pas comme marquant, mais juste d'ouvrir les yeux d'une façon ou d'une autre.
Chacun auras sont propres point de vue.
D'Accor avec la note de 6/10

phiphi931 a écrit:Je viens de le voir cette après midi, même si cela reste du cinéma (voir fiction) c'est proche de la vraie réalité.
Même si cela comme film, ne resteras pas comme marquant, mais juste d'ouvrir les yeux d'une façon ou d'une autre.
Chacun auras sont propres point de vue.

Ouvrir les yeux sur quoi ?

Chacun voies à sa façon, je ne rentre plus dans certains débats.

Désolé, je ne voulais pas lancer de débat. Tu as une attitude plus sage que la mienne.

Plus sage ou pas je ne sais pas, pour un même sujet, les avis peuvent être différent.

Zardi, je comprends que tu aies été déçu par rapport à tes attentes. Personnellement je n'ai pas les mêmes.
Je n'attends pas d'un film tiré d'un fait divers qu'il retrace la réalité des faits (il y a les actualités ou les infos sur le net pour cela). Je demande juste qu'il respecte les règle et les codes du genre qu'il propose. S'il peut les transcender, c'est encore mieux.
Et le plaisir que j'ai pris en le regardant m'indique qu'il a atteint son but(me concernant).
Après, l'idéal serait que Jiménez fasse un film sur l'autre versant(les délinquants et tout ceux qui subissent leur loi afin de donner un sens général à son oeuvre), un peu ce qu'a fait naughty dog avec the last of us 2(pour ceux qui y ont joué). Montrer que tout n'est pas aussi simple qu'on veut bien nous le faire croire.

Je ne connais pas le film auquel tu fais référence et je comprends ton point de vue cinéphilique. De mon côté je n'ai pas aimé ce film sur le plan cinématographique (je n'en attendais rien au départ), mais encore une fois j'ai été gêné par le fait que l'on fasse référence à des faits réels que ce soit au tout début du métrage avec les encarts ou à la fin quand on nous présente ce que sont devenus les trois policiers comme si tout ce qui avait précédé s'était vraiment passé ainsi. Je trouve cette "authentification" abusive surtout quand l'instruction est encore en cours. C'est cette démarche que je condamne pas le contenu du film.
Après qu'on aime ou qu'on n'aime pas cela ne dépend que du ressenti du spectateur.

On ne sera pas d'accord sur le film, ce n'est pas très grave.
The last of us 2 est un jeu, non un film(bien que) qui va être dérivé en série Netflix ou amazon je ne sais plus.
Bonne soirée à toi

Non coupable (1947) de Henri Decoin - 8/10

Synopsis : Installé dans une petite ville de province française, le Docteur Ancelin est un médecin raté et alcoolique. Pourtant, il sent en lui une certaine supériorité… Un soir, un stupide accident d’automobile la lui révèlera, Il sait maintenant en quoi il est plus fort que tous les autres : il porte en lui le génie de tuer. Il y résistera mais les événements et son orgueil seront plus forts que lui…

Pas le film le plus célèbre d'Henri Decoin et pourtant il mérite le détour. Le personnage du docteur Ancelin magistralement interprété par Michel Simon, qui pour une fois n'en fait pas trop, apparait comme une sorte de Dr Jekyll capable aussi bien d'être une épave rongée par l'alcool, méprisé par la plupart des gens qu'il côtoie, malheureux dans son ménage mais qui peut subitement ce transformer en tueur cynique qui prend un malin plaisir à narguer les enquêteurs. Le scénario de Marc-Gilbert Sauvajon est bien huilé et enchaine des scènes fortes qui aboutissent à un final dramatique très réussi.
La mise en scène efficace d'Henri Decoin décrit parfaitement l'atmosphère de cette petite ville de province avide de sensationnel en mettant en évidence la bêtise d'une petite bourgeoisie qui méprise les petites gens et en donnant à cette histoire une noirceur digne d'un film de Duvivier.

Un film qui brille par son scénario et son interprétation. Il parait qu'il existe une fin alternative que je suis curieux de découvrir.