Dernier film visionné

Au royaume des cieux (1949) de Julien Duvivier - 7,5/10



Synopsis : Une maison de redressement pour jeunes filles est en proie a la révolte. Melle Chamblas, directrice intérimaire de l'etablissement, y fait régner un ordre féroce. Pierre Massot va tenter de sauver sa fiancée de cet enfer.

Encore un film sombre de Duvivier avec un personnage particulièrement cruel et sadique en la personne de la directrice jouée par Suzy Prim. Mais cette fois-ci le réalisateur montre beaucoup de compassion pour les jeunes incarcérées. Les dialogues de Henri Jeanson qui peuvent paraître aujourd'hui dépassés mais qui à l'époque firent scandale leur donnent une soif de vie étonnante. La jolie et émouvante Suzanne Cloutier qu'on retrouvera dans Juliette ou la clé des songes et en Desdémone dans Othello forme un beau couple avec le jeune Serge Reggiani. La mise en scène se distingue surtout dans les scènes de groupe et celles de l'inondation. Un film presque oublié mais qui vaut le détour.

Secret d'état / Kill the Messenger (2014) de Michael Cuesta - 6/10



Synopsis : Gary Webb, reporter chevronné, découvre un lien entre les services secrets américains et les cartels d’Amérique centrale. Une vérité incroyable se dessine : les rebelles du Nicaragua travailleraient directement avec la CIA pour introduire de la cocaïne aux Etats-Unis et l’argent résultant de ce trafic servirait à armer les milices des Contras que veulent soutenir les Etats-Unis. Pour faire exploser la vérité, Webb prend tous les risques et se rend au Nicaragua afin de soutirer des informations essentielles au baron de la drogue Norwin Meneses. Il écrit bientôt une série d’articles qui secoue l’Amérique tout entière…

Encore un biopic tiré de faits réels et encore un film sans relief où on s'ennuie ferme tant la mise en scène est plate et manque de rythme. Dommage car le sujet est intéressant et relativement bien interprété mais on a l'impression de voir un reportage télévisé ou une mini-série. La partie la plus intéressante de l'histoire est escamotée et remplacée par ces panneaux où on vous annonce ce qu'est devenu le personnage principal.

Mark Dixon, détective / Where the sidewalk ends (1950) de Otto Preminger - 9/10



Synopsis : Fils d’un gangster, Mark Dixon est devenu un policier violent. Lors d’une enquête, il tue un homme et fait passer le meurtre pour un règlement de comptes. Jiggs Taylor, un chauffeur de taxi, est accusé. Mal à l’aise, Dixon tente d’aider Morgan, la fille de Jiggs à innocenter son père.

A mon avis ce film, souvent catalogué comme film noir, n'en est pas un. C'est plutôt un film policier doublé de thriller psychologique. En effet tout le métrage, grâce au scénario subtil de Ben Hecht, est basé sur l'esprit tourmenté du policier qui a peur de choisir la voie empruntée par son père, celle de la délinquance. Pas de femme fatale car le personnage incarné par Gene Tierney au contraire va permettre la rédemption du personnage principal. Pas ou peu de scènes nocturnes comme dans les films noirs classiques, ici les personnages évoluent au contraire en pleine lumière avec la photographie remarquable de Joseph La Shelle qui a collaboré dans d'autres films du même réalisateur (Laura - Un si doux visage).
Mais avant tout c'est la précision de la mise en scène et la qualité des mouvements de caméra qui font de ce film une véritable réussite. Il serait trop long ici d'énumérer les plans où l'art du réalisateur fait merveille et je ne donnerai qu'un exemple. Dans le plan du générique on voit les jambes d'un homme quitter le bord du trottoir où est écrit le titre "Where the sidewalk ends" pour aller dans le caniveau plein de détritus. Cette allégorie qui symbolise l'action de quitter le droit chemin pour aller dans celui du mal est un raccourci extraordinaire de l'histoire du film. Cette faculté de résumer en un plan toute un pan de l'histoire est à mon avis une qualité qui s'est perdue dans le cinéma contemporain mais qui était chose courante chez les grands réalisateurs de cette époque.

A noter un remarquable bonus "Regard sur la lumière" dans le dvd de Carlotta avec l'intervention du chef opérateur Vincent Jeannot.

hier soir, revue avec plaisir ce bon Western >>> The Homesman

Spécial comme Western, un peut lent, mais très bon 2 bons artiste : Tommy Lee JONES (George Briggs), Hilary SWANK (Mary Bee Cudy)

ce soir : Trois enterrements

Mona Lisa (1986) de Neil Jordan - 7,5/10



Synopsis : Un truand sert de chauffeur à une ravissante Noire qui se prostitue dans les hôtels de luxe. Cet homme de main est un sentimental, qui dépanne ainsi un patron-ami, mafieux de haute voltige. Ses maladresses attendrissantes vont l’exposer à des dangers…

Un film néo-noir qui commence presque comme une comédie et qui sombre dans la noirceur la plus totale. Bob Hoskins crève l'écran en rustre au grand cœur et y trouve son plus grand rôle, Cathy Tyson en call girl froide et manipulatrice est ravissante et Michael Caine est odieux à souhait. Le choix de l'opposition des apparences et des caractères à travers les deux personnages principaux est judicieux et fonctionne très bien du point de vue dramaturgique. Contrairement aux autres films de Neil Jordan, point de fantastique, mais une réalité crue avec les quartiers sordides des bas-fonds de Londres où règnent les souteneurs et les prostituées. Le final, sanglant, a pour référence évidente le film Brighton Rock avec la même rue où se trouve l'hôtel. Un polar réussi que j'ai redécouvert avec plaisir.

tout juste avec cet aprem pluvieuse >>> Seuls sont les indomptés

pas facile à classer, western, western drame, western moderne, ...

je sais pas trop

avec un très bon >>> Kirk Douglas et un cheval qui en à vu de toutes les couleurs.

a voir



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Qui a tué le chat ? / Il gatto (1977) de Luigi Comencini - 7,5/10



Synopsis : À la mort de leur père, Amadeo et sa soeur Ofelia, célibataires avides et frustres, héritent d’un immeuble délabré dans le coeur de Rome. Un promoteur propose de le racheter à prix d’or à condition qu’il soit vide de ses occupants. Ils se décident à employer tous les moyens pour expulser les locataires.

Une comédie féroce qui joue sur deux fronts.
Tout d'abord le duo formé par le frère (Ugo Tognazzi) et la sœur (géniale Mariangela Melato) unis par leur rapacité mais qui se haïssent ce qui donne droit à quelques joutes verbales jouissives.
Ensuite les locataires, échantillon d'une moyenne bourgeoisie dont le réalisateur se fait un plaisir de dénoncer les turpitudes.
Comencini utilise au mieux le décor de ce vieil immeuble délabré dans un semblant d'enquête policière le tout avec une musique au ton ironique de Ennio Morricone.

Belle restauration mais pas de bonus intéressant à part un petit livret de Jean Gilli.

The proposition (2005) de John Hillcoat - 6/10



Synopsis : XIXe siècle. Le Capitaine Stanley s’est juré de « civiliser » le pays sauvage australien. Ses hommes ont capturé deux des quatre frères du gang Burns : Charlie et Mike. Arthur, le plus âgé des frères Burns et chef du gang, s’est réfugié dans la montagne. Le Capitaine Stanley propose alors un marché à Charlie : retrouver son frère aîné en échange de la vie sauve pour le jeune Mike. Charlie n’a que neuf jours pour s’exécuter…

Un western qui sort des sentiers battus avec des scènes contemplatives alternées à d'autres ultraviolentes. La photographie est belle avec de magnifiques paysages mais que le reste est laid, aussi bien les personnages (hormis le couple Emily Watson - Ray Winstone) que les scènes d'action où la violence et la bestialité sont les seuls ingrédients,  avec une caméra qui serre de trop près les protagonistes. J'ai lu des critiques où on compare Hillcoat à Peckinpah (voir la jaquette du DVD), ce dernier doit se retourner dans sa tombe.

"Qui a tué le chat ?"

c'est pas moi

hier soir >>> Trois enterrements

du très bon Tommy Lee Jones

un peut dur parfois, je conseille

Jericho (1946) de Henri Calef - 8/10



Synopsis : Amiens, sous l'Occupation. Un certain nombre de Français sont incarcérés et doivent servir d'otages si le convoi d'essence arrêté en gare doit subir un attentat. Celui-ci a lieu, les otages seront fusillés au matin. La nuit passe avec des réactions diverses de la part des prisonniers. Prévenue par radio, la Royal Air Force bombarde la prison au moment de l'exécution.

A la vision de ce beau film sur la résistance tourné juste après la fin de la 2ème guerre mondiale, on peut regretter que ce réalisateur soit boudé par les éditeurs. A travers le microcosme de ces personnes qui se savent condamnées, sans manichéisme mais avec humanité, Henri Calef témoigne du climat qui régnait dans la France de l'occupation. Les dialogues de Charles Spaak sonnent juste grâce à des comédiens talentueux comme Pierre Brasseur (extraordinaire dans son rôle de collabo lâche et vaniteux), Pierre Larquey, Louis Seigner, Alice Noblet... Quelques passages forts avec par exemple le conseil municipal qui doit dresser une liste de 50 otages et qui ne remet qu'une liste de sept personnalités formée par leurs propres noms.
Un film remarquable qui mérite d'être (re)découvert.

Traitre sur commande / The Molly Maguires (1970) de Martin Ritt - 8/10



Synopsis : 1876. Dans les mines de charbon en Pennsylvanie, des millions de mineurs sont exploités par des propriétaires peu scrupuleux. Leur unique espoir réside en une mystérieuse société secrète, les « Molly Maguires » qui répond par la violence aux humiliations subies par les ouvriers. Un détective se fait passer pour l’un des mineurs afin de démasquer les membres de ce groupe. Il découvre alors les exténuantes conditions de travail de ces hommes et de ces femmes…

Grand défenseur des causes sociales, Martin Ritt s'attaque ici à l'exploitation outrancière des mineurs et au mouvement de résistance "Les Molly Maguire" qui préfigure les grands syndicats, thème abordé dans deux autres de ses films (L'homme qui tua la peur et surtout Norma Rae). Comme d'habitude, sa principale force est la direction d'acteur. Sean Connery et Richard Harris dominent le métrage de part leur présence constante et leur charisme. Samantha Eggar apporte une touche lumineuse dans cet univers gris dominé par la souffrance. Le scénario est bien construit alternant les scènes d'action et les affrontements psychologiques. Un film prenant malgré sa longueur qui témoigne d'un passé peu glorieux des USA comme le film de Bo Widerberg, Joe hill tourné un an plus tard.