Le cinéma de Jean-Claude Brisseau
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Re: Le cinéma de Jean-Claude Brisseau
surfeur51 a écrit:Chacun réagit en fonction de ce qu'il ressent et de la nature du comportement en question. J'ai déjà cité Tom Cruise, car je vois rouge dès qu'on prône une secte, mais je peux citer aussi Charlton Heston et son militantisme pour la NRA qui me gène personnellement beaucoup plus que s'il avait mis sa main aux fesses d'une actrice. Mais je continue à apprécier "Ben Hur", "Les Dix Commandements" et "La Planète des singes"...Barbe-Noire a écrit:...mais j'ai toujours eu beaucoup de mal à dissocier un homme et son comportement de ses réalisations
J'ai, par le passé, déjà parlé de ce que je n'aimais pas dans le comportement de certains acteurs, dont effectivement la défense de la NRA par Charlton Heston ( je le revois brandissant une carabine derrière un pupitre lors d'une conférence sur les armes ) . Pour autant, "Ben-Hur" et "Les dix commandements" font partie depuis longtemps de mes films préférés, ce qui apparaît dans tous mes tops et mes commentaires sur le forum depuis des lustres !
J'ai aussi, par exemple, parlé de Depardieu quand il a uriné devant tout le monde dans un avion, ou encore pire quand il s'est précipité pour demander un passeport russe à Poutine au moment de ses ennuis avec le fisc . Qu'il ait bidouillé avec ses impôts c'était pas le premier ( Polnareff, Aznavour, Pagny, Le Luron ....... ) mais de là à demander un passeport à Poutine ( et c'était bien avant l'Ukraine ) ......
Et on pourrait multiplier les exemples à l'envi !!
Prune99 a écrit:
C'est Adèle Haenel, l'actrice que j'ai prise pour avatar, dans son rôle pour 'Portrait de la jeune fille en feu'. Elle est très engagée dans MeToo, ayant été elle-même victime d'agressions. Mais si je suis totalement pour une égalité homme-femme, je me méfie des comportements un peu extrêmes qui, des deux côtés, servent rarement la cause qu'ils ou elles pensent défendre, le problème étant aussi complexe que sensible.
Pour revenir sur le nu au cinéma, c'est sûr que pour une actrice il est plus facile de jouer un repas dans un grand restaurant qu'une scène dénudée. Pour le réalisateur ou la réalisatrice, la frontière entre tact, persuasion et insistance n'est sans doute pas évidente quand on veut obtenir la scène que l'on souhaite.
Oui, j'ai bien ajouté que MeToo avait aussi amené ses excès, j'en suis très conscient !
Par ailleurs, et même si je n'en suis pas un grand fan, les scènes de nu et les scènes de sexe ( j'ai déjà dit aussi : "j'attends que ça passe ........ et que l'histoire reprenne " ) ne me dérangent pas dans l'absolu , même si souvent elles m'ennuient ( mais çà c'est uniquement un ressenti personnel, pas un jugement ) ! Qu'un metteur en scène y mette du tact pour aider ses actrices, c'est tout à son honneur ! Qu'il en rajoute et qu'il en profite pour satisfaire sa libido ( voire plus ), c'est tout à fait autre chose, et çà, oui, je condamne !
Je crois n'avoir jamais été un "père la pudeur", et j'admets que parfois ( pas toujours, il est même souvent arrivé que ce soit plutôt racoleur ) cela soit nécessaire au scénario . Et tout ce qui fait partie de la vie peut être montré au cinéma, c'est normal !
Mais dans ma diatribe qui a débuté ces échanges, ce n'est pas çà qui me gêne ( le mot est faible ), c'est l'abus hors caméra ( promotion "canapé", "faveurs" sollicitées pour obtenir un rôle ...... ou plus tard pour ne pas être rayés des castings parce qu'une actrice aura refusé de passer à la casserole ...... une fois de plus, faire répéter les scènes scabreuses un grand nombre - injustifié - de fois à ses actrices en petit comité juste pour se rincer l'œil ...... etc ) , bref ce qui pour moi est un comportement de pervers .
Je ne suis pas naïf, je sais bien que ça existe partout, et que dans bien des entreprises ce type de "promotion" n'existe que trop ( Didier Kaminka en a même fait une comédie, "Promotion canapé" , en 1990 ) . Et même si le phénomène ne disparaîtra pas ( il est vieux comme le monde ), l'affaire Weinstein aura au moins permis d'éveiller des consciences et de libérer des paroles .
Ceci étant, comme le soulignent Surfeur et Zardi, il y a l'homme et son œuvre . On peut détester l'un et aimer l'autre ! Ce que j'ai dit plus haut n'engage QUE MOI, de la même façon que quand je dis que Godard et Bergman m'emmerdent profondément, c'est aussi PERSONNEL , et je sais qu'ils sont adulés par un grand nombre de cinéphiles à travers le monde ( ce qui est certainement justifié ) .
Mais "l' emmerdifiant" ( Merci Les inconnus ) au cinéma est totalement subjectif , alors que les abus sexuels par position dominante ( producteurs, metteurs en scènes , patrons, supérieurs hiérarchiques, etc ....... ) sont plus que blâmables et méritent des peines de justice . Que je me permet de trouver d'ailleurs bien légères ..................
Mais bon, de toute évidence, si je n'ai aucune peine à zapper les films de Brisseau ( contrairement à ceux de Charlton Heston, de Roman Polanski ou de Tom Cruise ), c'est bien sûr ma persuasion qu'ils me gonfleraient profondément . Le reste, ce que Surfeur a très justement souligné au début, regarde les plaignant(e)s et la justice !
Barbe-Noire- Messages : 3462
Date d'inscription : 07/11/2019
Age : 68
Localisation : Seine et Marne ( et toujours "à la croisée des chemins" )
Re: Le cinéma de Jean-Claude Brisseau
Le problème c'est qu'on n'est pas dans la tête des gens. Est-ce que le sculpteur, le peintre, le photographe qui fait poser un modèle nu pendant des heures se rince l’œil ou peaufine son œuvre ? Est-ce que le réalisateur qui demande à une actrice de répéter une scène scabreuse se rince l’œil ou cherche à obtenir exactement la scène qui correspond le mieux à sa vision des choses ? Où se situe la limite entre ce qui est correct et ce qui est injustifié ? C'est aussi pour cela que rendre la justice "juste" n'est souvent pas simple dans ces cas, et que le résultat peut dépendre de la sensibilité de ceux qui sont amenés à se prononcer. C'est aussi pourquoi je me dispense de jugements à l'emporte-pièce quand je ne connais pas suffisamment les faits.Barbe-Noire a écrit:.... une fois de plus, faire répéter les scènes scabreuses un grand nombre - injustifié - de fois à ses actrices en petit comité juste pour se rincer l'œil ...... etc ) , bref ce qui pour moi est un comportement de pervers.
surfeur51- Messages : 1953
Date d'inscription : 06/11/2019
Age : 73
Localisation : Indre et Loire
Re: Le cinéma de Jean-Claude Brisseau
Sur les onze long-métrages réalisés pour le cinéma par Jean-Claude Brisseau, il me restait à voir "Les Savates du bon dieu", disponible uniquement dans un coffret édité par Blaq Out, malheureusement avec une qualité d'image assez moyenne (codage NTSC). L'ayant vu hier soir, cette revue du cinéma de Brisseau est désormais complète.
Les Savates du bon dieu
Garagiste dans la banlieue de Saint-Etienne, Fred donne son argent aux plus démunis. Lassée par cette situation, sa femme Elodie le quitte. Fou de tristesse, Fred part à sa recherche avec Sandrine, une amie d'enfance amoureuse de lui. Sur leur chemin parsemé de braquages de banques, ils rencontrent Maguette, un africain à la fois magicien et informaticien qui va devenir leur ange gardien...
Passé presque inaperçu en salles, ce film avait néanmoins été salué quasi unanimement par la critique, les Cahiers du cinéma et des Inrockuptibles le situant dans la liste des dix meilleurs films de l'année. Brisseau livre un de ses films les plus réalistes (pas de fantastique cette fois-ci ), film noir et pamphlet social où il dresse le portrait d'un asocial immature et violent qui joue aux redresseurs de torts, joué par un Stanislas Merhar habité par son personnage, et d'une jeune femme amoureuse qui cherche à tempérer la violence de son compagnon, un très beau rôle pour Raphaële Godin, particulièrement convaincante.
Ma Note 7,5/10
Les Savates du bon dieu
Garagiste dans la banlieue de Saint-Etienne, Fred donne son argent aux plus démunis. Lassée par cette situation, sa femme Elodie le quitte. Fou de tristesse, Fred part à sa recherche avec Sandrine, une amie d'enfance amoureuse de lui. Sur leur chemin parsemé de braquages de banques, ils rencontrent Maguette, un africain à la fois magicien et informaticien qui va devenir leur ange gardien...
Passé presque inaperçu en salles, ce film avait néanmoins été salué quasi unanimement par la critique, les Cahiers du cinéma et des Inrockuptibles le situant dans la liste des dix meilleurs films de l'année. Brisseau livre un de ses films les plus réalistes (pas de fantastique cette fois-ci ), film noir et pamphlet social où il dresse le portrait d'un asocial immature et violent qui joue aux redresseurs de torts, joué par un Stanislas Merhar habité par son personnage, et d'une jeune femme amoureuse qui cherche à tempérer la violence de son compagnon, un très beau rôle pour Raphaële Godin, particulièrement convaincante.
Ma Note 7,5/10
surfeur51- Messages : 1953
Date d'inscription : 06/11/2019
Age : 73
Localisation : Indre et Loire
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