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Le cinéma de Jean-Claude Brisseau

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Le cinéma de Jean-Claude Brisseau Empty Le cinéma de Jean-Claude Brisseau

Message par surfeur51 Sam 21 Jan - 21:50

Jean-Claude Brisseau, décédé en 2019, commença sa carrière comme professeur de français avant de se lancer dans la réalisation de manière autodidacte. Le succès inattendu de "Noce Blanche" en 1989 lui permet de continuer sa carrière de réalisateur, mais l'échec de "L'Ange noir" cinq ans plus tard l'obligera à produire lui-même ses films, avec une grande économie de moyens.

Le cinéma de Jean-Claude Brisseau Pv2t

Cantonné dans la comédie dramatique de mœurs, il traite de l'école et de la fracture sociale dans les banlieues en début de carrière. Après l'Ange noir" il se consacre à une trilogie sur la sexualité féminine. Le tournage du premier volet, "Choses secrètes" lui vaudra une condamnation pour harcèlement sexuel à un an de prison avec sursis et il donnera sa propre version des faits dans le deuxième volet, "Les Anges Exterminateurs". En regardant ses films où la plupart de ses actrices se retrouvent, à un moment ou un autre, nues et se donnant du plaisir seule ou en couple (souvent lesbien), on peut aisément comprendre qu'il ait eu des problèmes avec certaines actrices, même si les femmes sont toujours mise en valeur de façon positive dans ses scénarios au contraire des hommes qui ont souvent des rôles beaucoup plus ingrats.

Tous ses scénarios se distinguent par des dialogues élaborés (on retrouve le prof de français) et la plupart intègrent des éléments fantastiques (fantômes, anges, pouvoirs surnaturels) qui ajoutent une note souvent poétique et très caractéristique de son cinéma.

1- Choses secrètes (critique reprise d'un DVD à la loupe)

Le cinéma de Jean-Claude Brisseau 0y1x

Sandrine et Nathalie, deux filles issues de milieux modestes, utilisent leur pouvoir de séduction pour accéder le plus rapidement possible au sommet de la hiérarchie sociale. Après avoir écrasé quelques cadres importants, elles approchent enfin Christophe, le futur héritier d'une immense fortune. Or, le jeune homme est un libertin pervers et sadique qui va les manipuler à son tour et les faire souffrir...

Dans "Choses secrètes", un drame sulfureux traité sans tabous, Jean-Claude Brisseau aborde de manière frontale les rapports sexuels entre hommes et femmes, non dictés par l'amour, mais comme un moyen pour chacun d'arriver à ses fins : la réussite sociale pour la femme, l'assouvissement de ses fantasmes pour l'homme. Chacun croit manipuler l'autre, mais personne ne sortira indemne d'un jeu pervers quand tous les masques seront tombés. Le contenu érotique du film est très fort, avec de nombreuses scènes de masturbation féminine, d'amours saphiques et une orgie. Le tournage du film aura d'ailleurs des répercussions sur la vie privée du réalisateur qui sera attaqué en justice par des comédiennes non retenues pour le film plaignant d'avoir subi un harcèlement sexuel pendant les auditions. Brisseau rétablira sa propre vérité sur cet épisode en tournant "Les anges exterminateurs", où il ira encore plus loin dans la mise en images de ce qu'il reconnaît être une de ses obsessions, le mystère du plaisir féminin. "Choses secrètes" est ce qu'on appelle un film d'auteur, réservé par son sujet à un public averti, et son audience en salle fut tout à fait confidentielle. Il n'en demeure pas moins une œuvre forte, avec une histoire très bien construite et réservant des retournements de situations inattendus, aidée par le jeu abouti de comédiens peu connus, une mise en image très esthétique et soulignée par une partition musicale faisant appel à Haendel et Vivaldi. Brisseau y ajoute, comme souvent dans ses films, une touche fantastique, un aigle figurant la mort apparaissant lors de plusieurs moments clé.

Sandrine (Sabrina Seyvecou) est serveuse de bar dans l'établissement où Nathalie (Coralie Revel) se livre chaque soir à un spectacle érotique sur scène pour le plus grand plaisir des clients. Lassées d'être exploitées et méprisées, elles décident d'utiliser leurs charmes pour se faire une place dans la société. Nathalie va initier Sandrine à l'art d'émoustiller les hommes, et toutes deux vont réussir à se faire embaucher dans une même entreprise où elles vont rapidement faire tourner la tête aux cadres dirigeants, Delacroix (Roger Mirmont) et Cadène (Olivier Soler). Mais le but ultime à atteindre c'est Christophe (Fabrice Deville), le fils du fondateur de l'entreprise qui devrait bientôt hériter de la fortune de son père. Ce dont les deux jeunes femmes ne se doutent pas, c'est que Christophe les manipulent l'une contre l'autre sans qu'elles s'en doutent, et leur complicité va bientôt être mise à mal, d'autant plus que Nathalie, prise à son propre piège, est tombée amoureuse de Christophe qui utilise sa propre sœur Charlotte (Blandine Bury) avec qui il a une relation incestueuse pour brouiller encore plus les cartes.

Le scénario, découpé en trois parties assez distinctes, se déroule selon une logique implacable et on reste accroché à une histoire pleine d'imprévus. Les hommes ne sont pas à leur honneur, sauf peut-être Cadène, amoureux de Sandrine, qui se comportera toujours bien avec elle. Delacroix apparaît comme faible devant la tentation , et Christophe est plus qu'antipathique. Sandrine et Nathalie ont évidemment les faveurs du réalisateur, donc des spectateurs, même si l'on a du mal à leur pardonner le cynisme avec lequel elles usent des charmes dont la nature les a dotées. Chacun des protagonistes sera, à l'heure d'un dénouement teinté de fantastique et de baroque, puni en proportion de ses fautes, un seul personnage tirant finalement son épingle du jeu, mais emportant avec lui beaucoup de regrets.

La réalisation insiste sur l'esthétisme de la photographie, jouant sur les cadrages, la lumière, les costumes et les décors pour mettre en valeur la plastique des trois comédiennes qui se livrent sans retenue lors de scènes pas forcément faciles à tourner pour ces jeunes femmes. Mais aucune séquence, aussi racoleuse soit-elle, n'est vraiment gratuite, le sexe étant le moteur de l'histoire, le réalisateur réussissant à ne jamais franchir les limites de la vulgarité. La perversité de l'œuvre apparaît alors beaucoup plus dans les motivations de chacun que dans les actes auxquels se livrent les personnages devant la caméra.

"Choses secrètes" n'est évidemment pas à mettre entre toutes les mains, et justifie assez nettement son interdiction aux moins de seize ans. Mais c'est un film intelligent, bien construit, prenant dans son déroulement et qui pousse à réfléchir sur les comportements humains, se terminant sur une note morale mais pas moralisatrice. En jouant sur le côté voyeur du spectateur, Jean-Claude Brisseau, qui apparaît furtivement dans le film comme le père de Sandrine, nous interpelle également sur notre propre perception des rapports hommes-femmes quand le sexe devient avant tout une arme de pouvoir.

Ma note 7,5/10

2- De bruit et de fureur

Le cinéma de Jean-Claude Brisseau 7mbv

À la mort de sa grand-mère, Bruno, un rêveur de 14 ans, revient à Bagnolet auprès de sa mère, toujours absente. D'un niveau scolaire très bas, il entre dans un C.E.S. où sa professeur principale le prend sous son aile. Mais il y rencontre aussi Jean-Roger, la terreur de l'établissement, qui lui fera faire l'apprentissage de la violence.  Jean-Roger est jaloux de son frère Thierry et du couple qu'il forme avec une journaliste, ce qui le conduira à violer la jeune femme avec toute sa bande...

Portrait sans concessions du monde violent des banlieues avec ses barres de HLM qui abritent la misère sociale, et ses bandes qui font régner la terreur. Un beau rôle pour le jeune François Négret (Jean-Roger) qui fera une longue carrière mais souvent cantonnée aux seconds rôles face à une jeune Fabienne Babe en maîtresse d'école souvent dépassée par l'indiscipline de ses élèves. Brisseau fait jouer Bruno Cremer pour la deuxième fois, après "Un jeu brutal" et avant "Noce blanche", dans un rôle cette fois assez méprisable. Le rôle central est joué par un tout jeune Vincent Gasperitsch (Bruno) dont ce sera la seule prestation au cinéma.

Ma Note 7,5/10

3- Noce blanche  

Le cinéma de Jean-Claude Brisseau V34a

Professeur de philosophie, marié, François, 49 ans, mène une vie paisible jusqu'au jour où il rencontre Mathilde... Mathilde, 17 ans, est l'une de ses élèves, un personnage solitaire et énigmatique. Ses absences répétées ont conduit les professeurs à ne plus l'accepter en cours. François s'intéresse à la jeune fille, et accepte de lui donner des cours particuliers. Bientôt, Mathilde éprouve une passion folle pour son professeur...

Jean-Claude Brisseau offre le rôle de Mathilde à la jeune chanteuse Vanessa Paradis connue alors sur la scène internationale par son fantastique succès "Joe le taxi". Éblouissante face à Bruno Cremer qui joue le prof de philo, la jeune fille va gagner pour ce rôle en 1990 le Prix Romy Schneider et le César du meilleur espoir féminin, qui vont alors lancer sa carrière cinématographique. Le scénario dramatique nous présente une histoire d'amour improbable très émouvante, et au delà du succès en France (près de 2M de spectateurs), le film sera aussi largement distribué dans le monde entier.

Ma note 7,5/10

4- Les Anges exterminateurs  (critique reprise d'un DVD à la loupe)

Le cinéma de Jean-Claude Brisseau Tem3

François, cinéaste, s'apprête à tourner un film policier. Il fait passer des essais pour une scène de nu à une comédienne qui lui révèle le plaisir qu'elle éprouve dans la transgression de petits interdits érotiques. Poussé par le désir d'apporter quelque chose de nouveau dans le cinéma, il décide de mettre en scène un film mi-fiction mi-réalité, tournant autour de ce qui se révèle de façon inattendue une énigme et un tabou : les petites transgressions qui donnent du plaisir...

"Les anges exterminateurs" doivent être replacés dans le contexte de la vie personnelle du réalisateur Jean-Claude Brisseau, qui a été condamné en 2005 suite aux plaintes déposées par deux jeunes actrices l'accusant de harcèlement sexuel lors des essais de casting pour son film "Choses secrètes", sorti en 2002. Ayant depuis longtemps le projet de faire un film sur le plaisir sexuel féminin, il s'attache ici à démontrer sa bonne foi, tout en traitant un sujet délicat car encore tabou et en illustrant les risques pris par un cinéaste quand il s'approche trop près des limites. Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 2006, ce film a été très critiqué à cause de ses nombreuses scènes de masturbation féminine et d'amour lesbien, mais il est loin d'être dénué d'intérêt artistique, et pose clairement le problème du pourquoi une activité pratiquée par tout un chacun est toujours sujette à autant de tabous.

Le scénario est du type "film dans le film", puisque l'on suit la réalisation d'un long métrage depuis sa préparation avec la recherche du casting jusqu'à son tournage. François (Frédéric Van Den Driessche), un réalisateur connu et réputé pour la qualité de ses films, est à la recherche de comédiennes qui accepteraient de tourner un film sur le plaisir féminin, idée qu'il a eu en voyant une jeune actrice atteindre l'orgasme lors d'un essai pour un de ses films précédents. Entre les filles qui sont intéressées mais qui n'osent pas, celles qui quittent précipitamment son bureau, et celles qui vont finalement accepter de tourner des essais, on a une galerie de portraits qui semblent assez justes et montrent bien la nature des tabous liés à l'activité sexuelle. Est aussi évoqué le problème de la manipulation, car on ne sait si lors des tests les filles prennent vraiment du plaisir ou se contentent de simuler l'orgasme pour être retenue pour un rôle qui lancerait leur carrière. Quant à François, qui s'interdit tout geste équivoque pendant ces essais plutôt torrides, il a forcément un rôle de voyeur qui ne le laisse pas indifférent, comme le montre la scène où il "saute" sur sa femme, pas dupe de ce qui arrive, à la fin de la journée. Il y a une forte représentation de Brisseau lui-même dans le personnage de François, à tel point que la voix off par laquelle s'exprime François est celle de Brisseau, et non celle de l'acteur Van Den Driessche. Les rôles les plus délicats à jouer concernent les trois actrices principales, Lise Bellynck (Julie), Maroussia Dubreuil (Charlotte) et Marie Allan (Stéphanie) que l'on voit à plusieurs reprises toutes nues se caresser, seules, à deux ou à trois. Mais leur rôle ne se limite pas à ces ébats, et la partie texte qui permet de comprendre leurs motivations, leurs difficultés, et l'ambiguïté de leur relation avec François, est assez développée, Marroussia Dubreuil étant celle qui fait preuve du jeu le plus nuancé. Deux autres filles passent les fameux tests, Virginie Legeay (Virginie) et Apolline Louis (Céline), leur rôle étant plus restreint, et Sophie Bonnet joue Nathalie, la femme de François, qui ne cesse d'alerter son mari sur les risques qu'il prend, sans que la jalousie ne paraisse être le moteur de ses avertissements.

En parallèle à cette intrigue classique, même si elle peut être dérangeante pour certains, Brisseau a voulu donner une portée philosophico-mystico- fantastique à sa démonstration, en montrant François manipulé de manière inconsciente par deux "anges" dont les ordres mystérieux semblent d'être de le conduire à sa perte. On voit apparaître et disparaître dans son ombre deux jeunes femmes (Raphaële Godin et Margaret Zenou) habillées de noir et aux airs sévères et on entend fréquemment des extraits radiophoniques mystérieux comme sortant de l'au-delà, alors que la grand-mère de François, morte depuis dix ans, vient aussi l'avertir des dangers qui le guettent. La métaphore est assez claire et se rapporte évidemment aux ennuis qu'a connus Brisseau avec la justice. Mais, au lieu d'appuyer la démonstration, cet artifice, qui va conduire à un final grand-guignolesque, est ce qui nuit le plus au film, le réalisateur admettant d'ailleurs dans l'interview fournie en bonus que tout cette partie n'était pas dans le script original.

Le sujet scabreux et les scènes de sexe assez explicites présentaient l'écueil du porno soft que Brisseau évite avec tact en jouant sur les cadrages, les lumières chaudes et tamisées, et une gestuelle raffinée des actrices, le tout avec un sens artistique incontestable qui joue sur la poésie des corps, mais avec le risque de choquer quand même la sensibilité de certaines personnes malgré toute absence de vulgarité. Au final on a un film assez réussi dans sa dimension érotique et mi-raté dans sa dimension fantastique, qui prouve néanmoins que Brisseau, qui a toujours aimé prendre des risques, connaît son art, et on se demande si à travers le personnage éminemment sympathique de François, ce n'est pas le spectateur qui est de fait manipulé par le réalisateur.

Ma note : 7/10

5- Que le diable nous emporte

Le cinéma de Jean-Claude Brisseau W26h

Camille ramasse le téléphone portable que Suzy a perdu dans une gare. Quand Suzy appelle son propre numéro, elles conviennent d’un rendez-vous chez Camille pour que la jeune femme puisse récupérer son bien. A cette occasion, Suzy fait aussi la connaissance de Clara, la compagne de Camille. Elles sont interrompues par Olivier, amant éconduit de Suzy, ivre, qui essaie de ramener la jeune femme à lui. Clara emmène Suzy se cacher dans un appartement au-dessus du leur, où loge déjà l’étrange "Tonton", vieux sage épris de yoga, puis elle tâche de calmer Olivier… C’est dès lors un étrange chassé-croisé qui commence et peu à peu, chacun trouve sa propre voie vers le bonheur, sa propre place dans le jeu des sentiments...

Dernier film de Brisseau, tourné en 3D et s'essayant au traitement numérique de l'image pour nous montrer des jeunes femmes se caressant au milieu des étoiles, "Que le diable nous emporte "reste fidèle aux thèmes favoris de Brisseau, les rapports humains, l'érotisme esthétique et l'intervention du fantastique à travers le personnage de Tonton (Jean-Christophe Bouvet dans un rôle aux antipodes du Général Bertineau des films "Taxi"). Brisseau retrouve Fabienne Babe 30 ans après "De bruit et de fureur", qui partage la vedette avec la charmante Isabelle Prim (réalisatrice de monteuse de plusieurs films) et la musicienne et présentatrice télé Anna Sigalevich qui avait été révélée au cinéma dans "La Pianiste" de Michael Haneke, pour nous proposer un conte moderne plutôt audacieux tourné vers  une philosophie de la vie assez optimiste.

Ma note : 7/10

6- La Fille de nulle-part

Le cinéma de Jean-Claude Brisseau Xk9z

Michel, professeur de mathématiques à la retraite, vit seul depuis la mort de sa femme et occupe ses journées à l'écriture d'un essai sur les croyances qui façonnent la vie quotidienne. Un jour, il recueille Dora, une jeune femme sans domicile fixe, qu'il trouve blessée sur le pas de sa porte et l'héberge le temps de son rétablissement. Sa présence ramène un peu de fraîcheur dans la vie de Michel, mais peu à peu, l'appartement devient le théâtre de phénomènes mystérieux.

Avant dernier film de Jean-Claude Brisseau, il a été tourné avec des moyens dérisoires dans l'appartement même du réalisateur, qui joue lui-même un des deux personnages principaux. La charmante Virginie Legeay déjà vue dans "Les Anges exterminateurs" lui donne la réplique, les rares autres acteurs ne faisant pratiquement que de la figuration. Mais cette économie de moyens permet de se concentrer sur des dialogues sophistiqués à portée philosophique et sur une réalisation rigoureuse rendant le film captivant bien qu'il y ait très peu d'action. Comme dans ses trois films précédents, Brisseau introduit des éléments surnaturels qui passent très bien et ajoutent une touche poétique à un ensemble assez réussi.

Ma note : 7/10

7- Un jeu brutal

Le cinéma de Jean-Claude Brisseau U80m

Près d'un grand ensemble, pendant l'été, une jeune fille est assassinée... Au m^me moment, le professeur Tessier, biologiste connu pour ses recherches, abandonne celles-ci pour se retirer en province. Au chevet de sa mère, il se voit arracher la promesse de s'occuper de sa fille Isabelle, paralysée des membres inférieurs. Mais les retrouvailles entre le père et la fille sont rudes, Isabelle refusant de se réfugier derrière sa condition d'infirme...

Premier film réalisé par Jean-Claude Brisseau, ce drame assez noir met en scène l'affrontement entre un scientifique psychopathe, et sa fille handicapée qu'il entend "dresser". Passé presque inaperçu à sa sortie ce film nous permet d'apprécier le jeu impeccable de Bruno Cremer en tueur en série glaçant et de la jeune Emmanuelle Debever dont la filmographie maigrelette reflète mal ses qualités de comédienne. Ce premier film se distingue aussi des suivants en insistant moins sur la fracture sociale pour se concentrer sur la fracture au sein d'une même famille, et ne fait pas encore appel au fantastique qui sera bien plus présent dans la suite de son œuvre.

Ma note : 7/10

8- Céline

Le cinéma de Jean-Claude Brisseau 7z5p

Céline, jeune femme au bord du suicide, est recueillie par Geneviève, infirmière qui l'apaise et la soigne en lui apprenant les techniques de relaxation. Céline prend goût à ces exercices et se perd en méditation. Mais bientôt des phénomènes étranges se passent en elle et autour d'elle.

Juste après le succès de "Noce blanche", Brisseau a les mains libres pour mettre en scène un scénario où les parts mystiques et fantastiques sont largement prépondérantes. Très poétique, et traitant avec bonheur des thèmes comme l'amitié, la nature, la foi et l'amour, le film est aussi soutenu par la très belle musique de Georges Delerue . Le rôle de Céline est tenue par Isabelle Pasco, un mannequin révélée par le "Ave Maria" de Jacques Richard, et qui fera l'essentiel de sa carrière outre-atlantique, et Geneviève l'infirmière est jouée par María Luisa García, qui est la monteuse attitrée de Brisseau (elle a monté tous les films présentés ici) et qui apparait en second rôle dans six de ces films.

Ma note : 6,5/10

9- A l'aventure  

Le cinéma de Jean-Claude Brisseau Qk40

Lasse de son actuel mode de vie, une jeune femme décide de tout quitter. Elle fait alors des rencontres qui l'amèneront vers de nouveaux plaisirs, mais aussi au seuil du fantastique.

Dernier volet de sa trilogie sur le plaisir féminin, "A l'Aventure" se distingue par des dialogues très élaborés qui sont une des marques de fabrique du réalisateur, mais le scénario apporte peu au thème alors que les deux premiers films avaient déjà fait le tour de la question. Du coup le réalisateur insiste plus sur la dimension fantastique à partir de séances utilisant l'hypnose. Le rôle principal est ici tenu par le mannequin Carole Brana entourée de Lyse Bellynck déjà vue dans "Les Anges exterminateurs" et Jocelyn Quivrin, un de ses derniers rôles juste avant son accident mortel.

Ma note : 6,5/10

10- L'Ange noir

Le cinéma de Jean-Claude Brisseau Nw8t

Une femme vient de tuer un homme chez elle. Il s’appelle Wadeck Aslanian. Elle, c’est Stéphane Feuvrier, l’épouse de Georges Feuvrier, un magistrat intègre héritier d’une très grosse fortune. Ils ont une fille de 16 ans, Cécile. Avec l’aide de Madeleine, son alliée de toujours qui est à son service, Stéphane organise une mise en scène pour faire croire à une tentative de viol et légitimer son crime…

Cinq ans après le succès de "Noce blanche",  Jean-Claude Brisseau s'essaye au thriller policier noir en offrant un premier grand rôle au cinéma à une autre star de la chanson, Sylvie Vartan. L'attrait du film est lié à son atmosphère vénéneuse et un portrait féroce de la grande bourgeoisie, ainsi qu'une mise en image très esthétique, mais le scénario tarabiscoté et peu crédible a provoqué un échec commercial, malgré la présence d'un excellent Michel Piccoli, et cela marquera la fin de la carrière cinématographique de Sylvie Vartan.

Ma note 6/10
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Message par zardi Dim 22 Jan - 9:27

Bravo et merci pour ton exposé qui met en lumière un réalisateur que je connais peu. Je n'ai vu que deux de ses films :
De bruit et de fureur - 8/10
Une quête de liberté dans un milieu oppressant. Vision pessimiste mais prémonitoire des quartiers défavorisés.
Un jeu brutal - 6,5/10
Un film qui m'avait mis mal à l'aise et dont le scénario m'avait paru mal maîtrisé, avec par contre de nombreux thèmes intéressants et des acteurs convaincants.
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Message par surfeur51 Dim 22 Jan - 10:02

zardi a écrit:Bravo et merci pour ton exposé qui met en lumière un réalisateur que je connais peu. Je n'ai vu que deux de ses films :
De bruit et de fureur - 8/10
Une quête de liberté dans un milieu oppressant. Vision pessimiste mais prémonitoire des quartiers défavorisés.
Un jeu brutal - 6,5/10
Un film qui m'avait mis mal à l'aise et dont le scénario m'avait paru mal maîtrisé, avec par contre de nombreux thèmes intéressants et des acteurs convaincants.
On se retrouve assez bien sur la notation de ces deux films... Very Happy
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Message par snaky930 Dim 22 Jan - 13:01

Merci Surfeur pour cette nouvelle initiative Merci et qui me permettra de m'aventurer dans le cinéma de J.C Brisseau avec quelques repères  pouce

Comme Zardi, ce réalisateur m'est quasi-inconnu, rien vu en dehors de Noce Blanche !
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Message par surfeur51 Dim 22 Jan - 13:35

snaky930 a écrit:ce réalisateur m'est quasi-inconnu
C'est l'intérêt de ces articles de mettre en lumière des personnalités qui ne sont pas en première ligne mais qui méritent un coup d'oeil. Mais comme leur cinéma est très typé, il risque de ne pas plaire à tout le monde...

Un tel article sur Spielberg n'apporterait pas grand-chose à qui que ce soit, il vaudrait mieux proposer un top.
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Message par prune99 Dim 22 Jan - 17:56

Merci pour cet article. J'adore le cinéma de Brisseau.
Personnellement, j'aurai mieux classé 'Un jeu brutal' dont on retrouve une très belle critique ici :
https://www.dvdclassik.com/critique/un-jeu-brutal-brisseau

Je signale également des critiques que j'avais appréciées de 'De bruit et de fureur' :
https://www.dvdclassik.com/critique/de-bruit-et-de-fureur-brisseau

et de 'Choses secrètes',  très détaillée...
https://www.critikat.com/panorama/analyse/choses-secretes/
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Message par Barbe-Noire Lun 23 Jan - 4:03

A part le début de "Noce blanche" sur une diffusion télé ( 30 ou 40 mn maximum, puis j'avais décroché ) , je n'ai jamais vu ( ni même cherché à voir ) un seul de ses films .
Déjà, et j'imagine que ça n'étonnera pas grand monde ici, il a évolué dans une approche cinématographique qui a une fâcheuse tendance à m'ennuyer ( j'ai quand même lu - il y a assez longtemps - quelques avis et critiques pour me faire à minima une idée ) . Mais par ailleurs, comme le précise Surfeur au début de son post, je n'oublie pas que sur plaintes de plusieurs actrices ( dont Marion Cotillard ), Brisseau est passé en jugement pour harcèlement sexuel ( les médias en avaient beaucoup parlé à l'époque ) et a d'ailleurs été condamné en justice, condamnation qui avait d'ailleurs été confirmée ( et même amplifiée ) en appel .
Je viens de retrouver çà :


Dans un milieu où règne l'omerta en matière de violences sexuelles, l'affaire Brisseau reste une exception. D'autant plus remarquable qu'elle déboucha sur un procès gagné par les parties civiles. A l'époque, Jean-Claude Brisseau, 61 ans, est visé par plusieurs plaintes : celle déposée conjointement, le 11 juin 2001, par deux jeunes actrices pour faits de harcèlement sexuel. Plus tard, en 2003, deux autres comédiennes se joignent aux plaignantes, accusant Brisseau d'agressions sexuelles. A l'automne 2005, le procès a lieu. Une vingtaine de jeunes femmes, dont certaines étaient mineures à l'époque des faits, témoignent des exigences de Brisseau – filmer les mouvements des corps et l’expression du visage des jeunes femmes au moment de l’orgasme –, des séances de masturbation dans des lieux publics (restaurants) ou des chambres d'hôtel. Hélène de Fougerolles et Marion Cotillard sont entendues. Auditionné par la juge d'instruction, le réalisateur Bertrand Tavernier confirme que le nombre et la durée des essais faits par Brisseau avec toujours les mêmes actrices étaient « bizarres et inhabituels ».  Quant à la mère de Vanessa Paradis, elle évoque un « incident » survenu sur le tournage de "Noce blanche", pour lequel sa fille, alors toute jeune actrice, avait fini par réclamer sa présence permanente. 

Durant le procès, les soutiens de Brisseau font parler d'eux dans la presse. Antoine de Baecque, futur cosignataire d'un livre d’entretiens avec le cinéaste (il sortira en 2006), s'indigne publiquement, qualifiant Jean-Claude Brisseau de : 
1) un grand cinéaste .
2) un innocent fondamental.
3) un homme dont la seule perversion est de vivre son cinéma comme perpétuellement coupable.
Une pétition de soutien au réalisateur réunit la crème du cinéma d'auteur, d'Olivier Assayas aux frères Dardenne en passant par Claire Denis : « Nous aimons les films de Jean-Claude Brisseau. Nous avons vu et admiré "De bruit et de fureur", "Noce blanche", "L’Ange noir", "Choses secrètes", etc. La manière dont certains médias ont rendu compte du procès nous semble insupportable. C’est un artiste, un artiste blessé. Jean-Claude Brisseau n’est pas seul, nous sommes à ses côtés. Nous le soutenons et attendons ses films à venir. Tous ses films. 
Les plaignantes ne se laissent pas faire et répondent par une contre-pétition : « Les comédiennes qui ont porté plainte contre Jean-Claude Brisseau, la vingtaine qui ont témoigné dans cette affaire, ont aimé ses films. Toutes ont vu et admiré "De bruit et de fureur", "Noce blanche", "L’Ange noir". Ce sont des femmes, des comédiennes blessées. Humiliées, abusées par un cinéaste au nom de son art. Le procès Brisseau n’est pas le procès du cinéma. C’est le procès d’un homme qui s’est servi du cinéma comme alibi  .
Qu’il continue à faire des films, bien sûr ! Mais plus au prix de notre intégrité physique et morale. Plus au prix de notre dignité. » 

Finalement, en condamnant Jean-Claude Brisseau à un an de prison avec sursis et 15 000 euros de dommages et intérêts, la justice a tranché en faveur des victimes, même si elle a d’abord écarté les accusations d'agressions sexuelles – elle les jugera légitimes en appel en 2006 lui ordonnant de verser 5000 euros à la victime, dont 4000 au titre du préjudice moral. Oui, Jean-Claude Brisseau a bien abusé de son autorité de cinéaste pour obtenir, au cours de séances d'essais, des faveurs sexuelles de la part de jeunes actrices, dont une au moins auprès de qui il « avait entretenu l'illusion qu'elle obtiendrait le rôle qu'elle convoitait. »
Les essais érotiques imposés aux actrices n’avaient pas pour seul effet de rassurer Jean-Claude Brisseau sur leur capacité à tenir de façon satisfaisante le rôle auquel il disait les destiner, mais aussi de satisfaire les pulsions sexuelles du réalisateur. »



Après, bien évidemment, je n'en sais pas plus, mais au-delà du talent ( qui semble évident pour las amateurs du genre) du réalisateur en matière de cinéma d'auteur, j'ai quand même la fâcheuse impression que le type n'était pas joli-joli Confus  !
Depuis, il y a eu l'affaire Weinstein qui a délié les langues, et tout ce qui est arrivé à la surface ensuite ( le dossier Jean-Jacques Bourdin par exemple ), même si le mouvement "me-too" présente inévitablement des excès .
Le procès Brisseau éclaterait aujourd'hui, je ne suis pas très sûr que le cinéaste obtiendrait les soutiens qu'il avait eu au moment de l'affaire Question   ...............
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Le cinéma de Jean-Claude Brisseau Empty Re: Le cinéma de Jean-Claude Brisseau

Message par surfeur51 Lun 23 Jan - 6:39

Barbe-Noire a écrit: la justice a tranché en faveur des victimes, ...elle les jugera légitimes en appel en 2006 lui ordonnant de verser 5000 euros à la victime.
Tu cites un article de Télérama, à charge et pas toujours précis dans ses affirmations (voir en gras...), écrit en 2019, plusieurs années après les faits. Les victimes se sont plaintes d'un harcèlement lors d'un casting pour un film pour lequel elles n'ont pas été retenues. J'admets volontiers que des jeunes femmes puissent se sentir extrêmement gênées quand pour un film on leur demande de se dénuder et de jouer une scène de masturbation. Le problème du nu au cinéma est vieux comme le cinéma et c'est sûr qu'une actrice qui a obtenu un rôle après un casting verra moins les inconvénients de ce casting que celles qui ne l'ont pas obtenu. Et plusieurs actrices ayant joué nues et mimé une masturbation dans un film de Brisseau ont rejoué avec lui dans d'autres films et n'ont pas témoigné à charge.

Au delà de ces considérations, beaucoup de critiques apprécient le cinéma de Brisseau et on peut à l'infini discuter de la dissociation entre la personne et son œuvre. Le fait que Tom Cruise soit scientologue ne m'empêche pas d'apprécier ses films malgré mon aversion pour les sectes, et l'affaire Polanski ne m'empêche pas non plus d'aimer son cinéma. Je dirai que quand une affaire éclate, je laisse la justice faire son travail.
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Message par Barbe-Noire Jeu 26 Jan - 4:23

surfeur51 a écrit:

Au delà de ces considérations, beaucoup de critiques apprécient le cinéma de Brisseau et on peut à l'infini discuter de la dissociation entre la personne et son œuvre. Le fait que Tom Cruise soit scientologue ne m'empêche pas d'apprécier ses films malgré mon aversion pour les sectes, et l'affaire Polanski ne m'empêche pas non plus d'aimer son cinéma. Je dirai que quand une affaire éclate, je laisse la justice faire son travail.

Oui c'est évident ! Depuis que le monde est monde, il y a eu inévitablement dans tous les domaines des gens bien peu recommandables ( doux euphémisme Mad  ) qui ont atteint des niveaux de notoriété importants malgré des faits allant de simples malversations jusqu'à l'abjection la plus totale . Et même si j'enfonce une porte porte ouverte en disant çà, l'Histoire de l'humanité n'a jamais été un monde de bisounours .
Ceci étant dit, dans le cas dont on discute ici, justement la justice a fait son travail, et bien sûr on pourra alors dire qu'il a payé sa dette à la société . Mouais  !
Pour autant, c'est un type de comportement qui m'a toujours dégoûté, même s'il n'y a pas "mort d'homme" bien sûr ( Ce n'est ni Fourniret ni Francis Haulme ). Cette ........ "pratique"  Rolling Eyes est vieille comme le monde, mais j'ai toujours eu beaucoup de mal à dissocier un homme et son comportement de ses réalisations . 
Des affaires de mœurs éclatent régulièrement ( même en sport, avec aujourd'hui encore le cas Bruno Martini, ancien gardien de l'équipe de France de Hand Mad , ou Noël Le Graët, président de la F.F.F., qui commence à avoir pas mal de casseroles aux fesses  ................. affaires encore non jugées, ou par le passé la patineuse Sarah Abitbol violée par son entraîneur  Evil or Very Mad , et qui s'est tue pendant très longtemps ) , et perso nous - pékins lambda - ne gardons que nos ressentis et nos appréciations sur les individus en question . Libre à chacun d'en tenir compte ou pas ..............
Lors des Césars, une actrice ( sais plus laquelle  Embarassed  ) a quitté la salle en faisant un esclandre quand Polanski a eu la statuette pour "J'accuse", et Florence Foresti en a refusé de revenir sur scène pour continuer son rôle de maîtresse de cérémonie, alors que Fanny Ardant a dit qu'elle irait jusqu'en enfer avec son ami le cinéaste !
Personnellement, j'ai toujours aimé "Le bal des vampires", et je continue d'aimer "Le bal des vampires" . Mais je ne suis pas spécialement fier de moi en continuant d'aimer "Le bal des vampires"   .......    Confus 
Par contre, malgré "J'accuse", "Chinatown", "Rosemary's baby" ou "Le pianiste", je me refuserais à classer Polanski dans un top sur mes réalisateurs préférés .
A part çà, je n'aurai aucun mal à me passer des films de Brisseau Twisted Evil Mrgreen
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Message par surfeur51 Jeu 26 Jan - 5:55

Barbe-Noire a écrit:...mais j'ai toujours eu beaucoup de mal à dissocier un homme et son comportement de ses réalisations
Chacun réagit en fonction de ce qu'il ressent et de la nature du comportement en question. J'ai déjà cité Tom Cruise, car je vois rouge dès qu'on prône une secte, mais je peux citer aussi Charlton Heston et son militantisme pour la NRA qui me gène personnellement beaucoup plus que s'il avait mis sa main aux fesses d'une actrice. Mais je continue à apprécier "Ben Hur", "Les Dix Commandements" et "La Planète des singes"... Wink
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Message par prune99 Jeu 26 Jan - 8:35

Barbe-Noire a écrit:Lors des Césars, une actrice ( sais plus laquelle  Embarassed  )
C'est Adèle Haenel, l'actrice que j'ai prise pour avatar, dans son rôle pour 'Portrait de la jeune fille en feu'. Elle est très engagée dans MeToo, ayant été elle-même victime d'agressions. Mais si je suis totalement pour une égalité homme-femme, je me méfie des comportements un peu extrêmes qui, des deux côtés, servent rarement la cause qu'ils ou elles pensent défendre, le problème étant aussi complexe que sensible.

Pour revenir sur le nu au cinéma, c'est sûr que pour une actrice il est plus facile de jouer un repas dans un grand restaurant qu'une scène dénudée. Pour le réalisateur ou la réalisatrice, la frontière entre tact, persuasion et insistance n'est sans doute pas évidente quand on veut obtenir la scène que l'on souhaite.
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Message par zardi Jeu 26 Jan - 10:28

surfeur51 a écrit:
Barbe-Noire a écrit:...mais j'ai toujours eu beaucoup de mal à dissocier un homme et son comportement de ses réalisations
Chacun réagit en fonction de ce qu'il ressent et de la nature du comportement en question. J'ai déjà cité Tom Cruise, car je vois rouge dès qu'on prône une secte, mais je peux citer aussi Charlton Heston et son militantisme pour la NRA qui me gène personnellement beaucoup plus que s'il avait mis sa main aux fesses d'une actrice. Mais je continue à apprécier "Ben Hur", "Les Dix Commandements" et "La Planète des singes"... Wink

Je rejoins surfeur à propos de l'attitude face à une œuvre (film, pièce de théâtre, roman, peinture, sculpture, musique...)  créée par une personne à la moralité douteuse. Je refuse le blacklistage systématique même si je réprouve le comportement de la personne en question. Dernièrement j'ai visionné La Vénus à la fourrure de Polanski qui de plus est l'adaptation d'une œuvre "sulfureuse" à l'origine du sadomasochisme. Il est clair que l'adaptation est brillante avec deux acteurs (Mathilde Seigner et Mathieu Amalric) au sommet de leur art et la pensée de juger cette œuvre à travers le prisme de la condamnation morale de son créateur m'a évidemment traversé l'esprit mais a été vite balayée par la qualité du film. Il en aurait été tout autrement si cette adaptation aurait fait l'apologie de comportements pervers.
Je réprouve plus facilement des films qui se servent de la violence sous toutes ses formes pour soi-disant la condamner comme par exemple un film comme Night call.
Si on devait bannir tous les films où le metteur en scène ou un acteur a été à un moment condamné par la justice ou par l'opinion publique on se mettrait au niveau des adeptes du Maccarthysme. Imaginez qu'on supprime tous les films de Charlie Chaplin, qu'on interdise des films comme Usual suspect, American beauty, L.A. confidential ou Seven sous prétexte qu'ils ont un lien avec Kevin Spacey, moi je m'y refuse.
Aimer une oeuvre d'art n'a rien à voir avec l'approbation du comportement moral de son auteur.
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