Top 20 "Films d'espionnage"
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Re: Top 20 "Films d'espionnage"
Mercic2302t a écrit:Mon top
surfeur51- Messages : 1953
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Re: Top 20 "Films d'espionnage"
Merci à zardi, prune99, Barbe-Noire, Johnnyfan, alm93, snaky930, alamo, infrared, asiafan et c2302t qui ont participé à ce top.
82 films ont été cités sur les 11 listes, le record de citations revenant à "Black Book" et "Les Trois Jours du Condor" (8 citations), devant "Casino Royale", "La Mémoire dans la peau" et "Argo" (7 citations). A l'arrivée "Casino Royale" bat "Black Book" et "L"Armée des ombres", ces trois films étant cités deux fois chacun à la première place.
1- "Casino Royale" de Martin Campbell (2006) - 122 pts (Meilleure place : 1er)
Pour sa première mission, James Bond affronte le tout-puissant banquier privé du terrorisme international, Le Chiffre. Pour achever de le ruiner et démanteler le plus grand réseau criminel qui soit, Bond doit le battre lors d'une partie de poker à haut risque au Casino Royale. La très belle Vesper, attachée au Trésor, l'accompagne afin de veiller à ce que l'agent 007 prenne soin de l'argent du gouvernement britannique qui lui sert de mise, mais rien ne va se passer comme prévu...
Avec "Casino Royale", dont le scénario est directement tiré du premier roman de Ian Fleming, la saga "Bond" prend un nouveau visage en reprenant la carrière de 007 à ses débuts, au moment où il obtient son statut double zéro, l'autorisant à tuer. Les films suivants seront dans la lignée, en narrant les exploits du célèbre agent britannique jusqu'à la fin de sa carrière qui sera dévoilée dans "Mourir peut attendre". L'ensemble des films où 007 est joué par Daniel Craig forme donc un tout cohérent, au contraire des 20 films précédents qui n'étaient pratiquement jamais reliés entre eux. Le ton est plus noir et plus réaliste que dans les films précédents et Bond restera marqué pendant toute sa carrière par sa relation avec Vesper Lynd, jouée ici par une Eva Green à la fois sombre et lumineuse...
2- "Black Book" de Paul Verhoeven (2006) - 101 pts (Meilleure place : 1er)
La Haye, sous l'occupation allemande. Lorsque sa cachette est détruite par une bombe, la belle chanteuse Rachel Stein tente, avec un groupe de Juifs, de gagner la Hollande Méridionale, déjà libérée. Mais une patrouille allemande les intercepte dans le delta du Biesboch. Tous les réfugiés sont abattus ; seule Rachel échappe au massacre. Elle rejoint alors la Résistance et, sous le nom d'Ellis de Vries, parvient à infiltrer le Service de Renseignements allemand et à se lier avec l'officier Mûntze. Séduit, celui-ci lui offre un emploi...
Après de nombreuses années hollywoodiennes, Verhoeven revient dans son pays natal pour tourner, avec "Black Book", la plus grosse production jamais réalisée aux Pays-Bas, sur la base d'un projet qu'il nourrissait depuis de nombreuses années. L'action, qui se déroule pendant la seconde guerre mondiale, est riche en évènements et rebondissements. En plus d'une action soutenue, d'une romance assez juste vues les circonstances, ce film se veut refléter de manière réaliste les atrocités de la guerre, alors qu'il y avait des bons et des salauds dans chaque camp, et que, au niveau individuel, chacun jouait du mieux qu'il pouvait avec ses forces et ses faiblesses pour tenter de survivre, ou pour profiter des circonstances pour s'enrichir. Il n'y a pas vraiment de héros au sens épique du terme dans ce film, juste une approche très humaniste d'un conflit inhumain, sans masquer les ambiguïtés des comportements de chacun.
3- "L’Armée des ombres" de Jean-Pierre Melville (1969) - 92 pts (Meilleure place : 1er)
France, 1942. Gerbier, ingénieur des ponts et chaussées, est également l'un des chefs de la Résistance. Dénoncé et capturé, il est incarcéré dans un camp de prisonniers. Alors qu'il parvient à s'évader, il décide de poursuivre la lutte contre l'occupant nazi...
Adapté du roman du même nom de Joseph Kessel, "L'Armée des ombres" nous plonge dans le monde souterrain de la résistance durant l'occupation, avec ses vrais patriotes et ses collaborateurs. Le film, qui insiste beaucoup sur les états d'âmes des protagonistes, est porté par plusieurs des acteurs les plus en vue du cinéma français de l'époque, Ventura, Meurisse, Signoret, Cassel et Reggiani, et, de manière plus anecdotique, par André Dewavrin, alias le colonel Passy, qui joue son propre rôle dans le film. Même si lors de sa sortie ce film a eu un succès relativement modeste (3 fois moins d'entrées que "Le Cercle rouge", du même réalisateur l'année suivante) il est considéré aujourd'hui comme un film majeur sur la résistance.
4- "Le Pont des espions" de Steven Spielberg (2015) - 89 pts (Meilleure place : 2ème)
James Donovan, un avocat de Brooklyn se retrouve plongé au cœur de la guerre froide lorsque la CIA l’envoie accomplir une mission presque impossible : négocier la libération du pilote d’un avion espion américain U2 qui a été capturé.
Ce film s'inspire directement de faits réels, l'échange à Berlin du pilote américain Francis Gary Powers contre l'espion soviétique William Fischer. Powers avait été abattu alors qu'il survolait l'Union soviétique en pleine guerre froide, et les soviétiques voulaient récupérer Fischer qui avait été arrêté quelques années plus tôt. Spielberg décortique dans son film les tractations menées en sous-main par Donovan (joué par un Tom Hanks très inspiré) alors que tout le monde se méfie de tout le monde et que les allemands de l'est cherchent à profiter de la situation. Un film d'espionnage réaliste, sans scènes d'action mais avec un suspense permanent.
5- "Les Trois Jours du condor" de Sydney Pollack (1975) - 86 pts (Meilleure place : 1er)
Joseph Turner travaille pour une unité de la CIA chargée de trouver des fuites dans les méthodes de l'Agence et éventuellement de nouvelles sources de renseignements en effectuant une veille permanente de tous les écrits édités à travers le monde. Un jour, après être allé faire des courses pour la pause déjeuner, Turner retrouve tous ses collègues assassinés. S'engage alors une course contre la montre pour savoir qui a commis ces meurtres et comment lui échapper...
Sydney Pollack s'est inspiré du roman "Les Six Jours du Condor" de James Grady pour réaliser un film très critique vis à vis des organisations gouvernementales, la CIA en particulier, qui utilisent des méthodes totalement illégales pour parvenir à leurs fins. Le film, au déroulement assez lent, est essentiellement porté par les performances de Robert Redford, un acteur fétiche du réalisateur puisqu'ils tourneront sept films ensemble, et de Faye Dunaway, nominée aux Golden Globes pour ce rôle.
6- "Mission Impossible" de Brian de Palma (1996) - 75 pts (Meilleure place : 1er)
Ethan Hunt est un agent secret accusé de la mort des membres de son équipe. Fuyant les assassins du gouvernement, s'introduisant dans l'impénétrable voûte de la CIA, se cramponnant littéralement au toit d'un TGV, Hunt nous entraîne dans une course poursuite infernale afin de devancer ses poursuivants et découvrir l'incroyable vérité...
Pour la deuxième fois après "Les Incorruptibles", Brian de Palma se livre à l'exercice difficile consistant à transposer au cinéma une série TV à succès. Bien que prenant certaines libertés avec l'esprit de la série, le réalisateur réussit néanmoins un film d'espionnage assez convainquant, avec une tonalité noire où les dessous du jeu et les machinations comptent autant que les scènes d'action. Les amateurs de la série retrouveront le style de l'introduction (le message qui s'autodétruit), des personnages connus, et même la célèbre musique, mais les puristes regretteront que le travail en équipe soit réduit par la mise en exergue principale du personnage d'Ethan Hunt (Tom Cruise), et aussi par le fait que l'un des personnages mythiques de la série se trouve être la taupe passée du côté des méchants. Le scénario n'apparaît pas comme un remake, mais plutôt comme une suite aux épisodes vus sur le petit écran.
7- "Zero Dark Thirty" de Kathryn Bigelow (2012) - 73 pts (Meilleure place : 2ème)
Pendant dix ans, une équipe d'élite des services de renseignements et des forces spéciales américaines a travaillé en secret à travers le monde, poursuivant un seul objectif : trouver et éliminer Oussama Ben Laden.
"Zero Dark Thirty" est un film historique qui relate la longue traque de Ben Laden après les attentats du 11 septembre, et qui se termine par l'exécution de celui-ci par un commando aéroporté. Les faits sont assez conformes à la réalité, mais le vrai nom du personnage principal (Alfreda Frances Bikowsky), appelé Maya dans le film et joué par Jessica Chastain, ne sera révélé que deux ans après la sortie du film pour protéger son anonymat avant qu'elle ne soit promue à d'autres fonctions. Le film a fait l'objet de polémiques suite à la représentation de scènes de torture qui apparaissent comme justifiées par les résultats obtenus. Il a été nominé à 5 Oscars, dont ceux du meilleur film et de la meilleure actrice, mais n'a remporté que celui du meilleur montage son (Chastain a néanmoins gagné le Golden Globe pour ce rôle).
8- "La Mémoire dans la peau" de Doug Liman (2002) - 71 pts (Meilleure place : 4ème)
Repéché en pleine mer avec deux balles dans le dos, Jason Bourne s'éveille amnésique. Il doit recouvrer son identité au plus vite, un compte à rebours s'étant enclenché risquant d'en faire un homme mort sous 24 heures. Pourchassé par les agents de la CIA, Bourne réalise qu'il est une véritable machine à tuer…
Scénario assez original, adapté librement du premier des trois romans de Robert Ludlum consacrés au personnage de Jason Bourne. La quête de son identité par Bourne est plus le moteur du scénario que l'action pure telle qu'on a l'habitude de le voir dans des films d'espionnage comme les 007. Le couple formé par Matt Damon et l'actrice allemande Franka Potente est également assez éloigné des couples glamour des films du genre, Marie étant une jeune femme sans histoires prise dans un engrenage auquel elle ne comprend rien. Son physique assez ordinaire, mais non sans charme, ajoute de la crédibilité à la réalité de l'histoire. Alors que tout démontre que Jason a acquis dans sa vie antérieure des réflexes de tueur, il apparaît, lors de son amnésie, comme une personne très humaine, plutôt chaleureuse, et cette dualité est aussi un des ressorts du bon fonctionnement du film.
9- "La Mort aux trousses" d'Alfred Hitchcock (1959) - 68 pts (Meilleure place : 3ème)
Roger Thornhill est un homme d'affaires sans histoires. Jusqu'à ce qu'un mystérieux groupe d'espions l'enlève, le prenant pour un certain Kaplan. Dès lors sa vie bascule... Une fois relâché, ni la police, ni sa propre mère ne croient à son histoire. Alors, pour prouver à tout le monde qu'il n'est pas fou, il se met à la recherche des kidnappeurs.
Avec un scénario construit avec une grande rigueur, un enchaînement rapide de scènes dont plusieurs sont devenues culte, "La Mort aux trousses" est à juste titre un des films d'Hitchcock les plus connus et appréciés. On s'identifie immédiatement à ce personnage très ordinaire qui se trouve embringué, sans rien y comprendre, dans une affaire d'espionnage qui risque de lui coûter la vie. Le spectateur découvre la vérité en même temps que le héros, au fur et à mesure des évènements qui lui tombent dessus. Petit à petit, le brouillard se dissipe et une histoire assez simple et logique ressort d'un embrouillamini incompréhensible. C'est là que l'on voit tout le talent du grand Hitchcock, qui réussit à maintenir le suspense et l'intérêt du spectateur tout au long des 2h10 du film.
10- "Argo" de Ben Affleck ( 2012) - 65 pts (Meilleure place : 5ème)
Alors que les révolutionnaires iraniens prennent en otage l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran, six américains parviennent à s'échapper. Pour les sauver, la CIA fait appel à Tony Mendez, spécialiste des exfiltrations à haut risque. Son nouveau plan : se faire passer pour une équipe qui tourne un film de science-fiction, "Argo". Tony et les fugitifs vont devoir tenir leur rôle aux yeux de tous, sachant que le moindre faux pas serait synonyme de mort immédiate...
Inspiré de faits réels qui se sont déroulés à Téhéran en 1979, "Argo" est un thriller politique qui a connu un vif succès, couronné par 3 Oscars, 2 Golden Globes et même le César du meilleur film étranger. Si Ben Affleck y montre à la fois son talent de réalisateur et d'acteur, le film a néanmoins fait l'objet de quelques polémiques, car le scénario prend beaucoup de libertés avec la réalité des faits, et en particulier minimise les actions de l'ambassade du Canada à Téhéran, qui avait accueilli les fugitifs.
11- "La Vie des autres" de Florian Henckel von Donnersmarck (2006) - 59 pts (Meilleure place : 1er)
R.D.A., 1984. A Berlin-Est, le dramaturge à succès Georg Dreyman et sa compagne, l'actrice Christa-Maria Sieland, font partie de l'élite intellectuelle du pays. Gerd Wiesler, un officier de la Stasi, se voit cependant confier la surveillance de l'auteur, sans se douter qu'il s'agit d'une intrigue orchestrée par le Ministre de la Culture qui, amoureux de Christa-Maria, souhaite faire disparaître son compagnon. Tandis que Wiesler, redoutable professionnel, progresse dans l'enquête, le couple le fascine de plus en plus ... Au cours de ses surveillances, il découvre l'art, l'amour, et des horizons qui lui étaient jusqu'alors inconnus et qui le bouleversent, au point de remettre en cause ses certitudes les plus profondes...
Récompensé par l'Oscar du meilleur film étranger, ce film allemand mène une charge contre les pratiques de la Stasi au temps de l'Allemagne de l'Est, qui n'hésitait pas à espionner le quotidien de citoyens tout à fait normaux pour des raisons rarement avouables. Le film suit le cheminement psychologique de Gerd Wiesler, capitaine de la Stasi dévoué au système mais qui va peu à peu, au contact quasi permanent du couple qu'il espionne, réaliser le caractère amoral de ce qu'on lui demande de faire. Le film se termine après la chute du mur de Berlin sur une note qui donne beaucoup de sens à tout le film.
12- "Red Sparrow" de Francis Lawrence (2018) - 55 pts (Meilleure place : 1er)
Dominika Egorova, jeune danseuse de ballet, voit sa carrière brisée après une chute. Elle est alors recrutée de force par les services secrets russes. Entraînée à utiliser ses charmes et son corps comme des armes, elle découvre l’ampleur de son nouveau pouvoir et devient rapidement l’un de leurs meilleurs agents. Sa première cible est un agent infiltré de la CIA en Russie, Nathaniel Nash. Entre manipulation et séduction, un jeu dangereux s’installe entre eux.
Adapté du roman de Jason Matthews, ancien agent de la CIA, "Red Sparrow" s'inspire de faits réels où la technique du KGB intitulée "kompromat" consistait à piéger, par des informations compromettantes souvent de caractère sexuel, les gens dont on voulait obtenir des informations. Une école basée à Kazan formait des jeunes femmes, souvent issues des ballets du Bolchoï ou du monde du cinéma, à ce travail de manipulation. Le scénario est passionnant, et le final surprenant est parfaitement amené sans que l'on le voie venir. La tonalité du film est assez féministe, avec une femme qui piège ceux qui voulaient la manipuler, et le réalisateur évite avec soin tout voyeurisme inutile malgré le caractère particulier de ce qui était enseigné à l'école des moineaux.
13- "Inception" de Christopher Nolan (2010) - 55 pts (Meilleure place : 2ème)
Dom Cobb est un voleur expérimenté dans l’art périlleux de l’extraction : sa spécialité consiste à s’approprier les secrets les plus précieux d’un individu, pendant qu’il rêve et que son esprit est particulièrement vulnérable. Très recherché pour ses talents, Cobb est aussi devenu un fugitif traqué dans le monde entier. Mais une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie d’avant, à condition qu’il puisse accomplir l’impossible : l’inception. Au lieu de subtiliser un rêve, Cobb et son équipe doivent faire l’inverse : implanter une idée dans l’esprit d’un individu...
Si ce film est époustouflant au niveau visuel et sonore, il faut vraiment s'accrocher pour en suivre le scénario particulièrement complexe, et plusieurs visionnages sont nécessaires pour remettre en place toutes les pièces du puzzle (et encore, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris, avec une fin volontairement énigmatique). En plus des images somptueuses, des scènes d'action spectaculaires, et de la musique envoutante de Zimmer, je retiens personnellement la performance de Di Caprio, à défaut d'apprécier vraiment une intrigue improbable qui apparait plus comme un exercice de style qu'une histoire à raconter.
14- "Marathon Man" de John Schlesinger (1976) - 54 pts (Meilleure place : 4ème)
Babe est étudiant en histoire. Alors qu'il s'entraine dans Central Park pour le prochain marathon, il est témoin d'un accident dans lequel le frère du criminel Szell meurt. A Paris, le frère de Babe échappe deux fois à la mort alors qu'il possède une petite boite appartenant à Szell. Babe se retrouve impliqué dans une redoutable affaire...
Ce film est marqué par la double performance d'acteurs de Dustin Hoffman (même si, à près de 40 ans, il n'a pas vraiment l'âge de son rôle d'étudiant) et de Laurence Olivier, car l'intrigue en elle-même est assez mince. Mais quelques scènes comme celle de la torture et celle de la salle de bain marquent les esprits et ont probablement conduit ce film à devenir culte. A côté du duo vedette, on remarquera aussi les prestations de Roy Scheider et Marthe Keller, très bons également.
15- "A la poursuite d'octobre rouge" de John McTiernan (1990) - 53 pts (Meilleure place : 2ème)
1984. L'URSS lance son sous-marin révolutionnaire, "Octobre Rouge". Armé d'ogives nucléaires et indétectable, c'est l'arme absolue. Sorti des eaux territoriales, son Capitaine Markus Ramius, l'as de la marine soviétique, met le cap sur l'Amérique. Les flottes soviétique et américaine, ignorant ses véritables intentions, se lancent à sa poursuite…
Première adaptation au cinéma d'un roman de Tom Clancy "A la recherche d'Octobre Rouge" se présente à la fois comme un film d'espionnage au temps de la guerre froide, et un thriller en huis-clos dans un sous-marin. Ainsi on pourra le comparer avec les autres films tournés ultérieurement mettant également en scène Jack Ryan, et avec d'autres films de sous-marins dont il a relancé la mode, "USS Alabama", "U571" et "K19". La réalisation de John McTiernan est un modèle du genre, en maintenant un suspense constant, tout en gardant une bonne lisibilité au déroulement des évènements. Comme on passe souvent d'un sous-marin à un autre, il joue sur les éclairages intérieurs pour que le spectateur repère inconsciemment où se déroule l'action, avec une nuance rouge pour le "USS Dallas", bleue pour "Octobre Rouge" et verte pour le "Konovalov". La mise en scène est précise, avec des cadrages qui rendent compte de l'ambiance confinée et oppressante qui règne à bord de ces navires qui ne peuvent survivre qu'en restant cachés et muets.
16- "Munich" de Steven Spielberg (2005) - 49 pts (Meilleure place : 3ème)
Dans la nuit du 5 septembre, un commando de l'organisation palestinienne Septembre Noir s'introduit dans le Village Olympique, force l'entrée du pavillon israélien, abat deux de ses occupants et prend en otages les neuf autres. 21 heures plus tard, tous seront morts. Après avoir refusé tout compromis avec les preneurs d'otages, le gouvernement de Golda Meir monte une opération de représailles, baptisée "Colère de Dieu". Avner, un jeune agent du Mossad, prend la tête d'une équipe de quatre hommes chargée de traquer les responsables de l'attentat.
Inspiré des faits tragiques de la prise d'otages des Jeux Olympiques de 1972, "Munich" est une fiction concernant l'opération vengeresse décidée par Golda Meir, toujours restée secrète et dont aucun détail n'a jamais été officiellement révélé. Le scénario est basé sur un ouvrage, "Vengeance", signé en 1984 par le journaliste canadien George Jonas, qui a tenté de reconstituer les faits à partir d'éléments épars. Spielberg n'a pas cherché à faire un film d'action, mais plutôt à montrer durant leur mission la vie et les états d'âmes des membres du commando chargé d'exécuter les commanditaires de l'attentat. Spielberg évite soigneusement de donner aux personnages un caractère manichéen, il s'interdit de pointer trop ouvertement les gentils et les méchants, et s'attache plutôt à analyser les motivations de chacun dans cet engrenage sans fin de l'œil pour œil, dent pour dent, qui attise la haine et empêche toute solution au conflit.
17- "Goldfinger" de Guy Hamilton (1964) - 47 pts (Meilleure place : 4ème)
Après avoir mis fin aux agissements de révolutionnaires qui parfumaient les bananes à l'héroïne, James Bond se repose à Miami lorsque "M" lui demande de reprendre du service pour surveiller Auric Goldfinger, soupçonné de trafic d'or, et qui, à cet instant précis, joue au gin avec monsieur Simmons, au bord de la piscine. Bond en profite pour s'introduire dans la chambre d'hôtel de Goldfinger et y découvre Jill Masterson, une ravissante jeune femme qui, à l'aide de jumelles, surveille le jeu de Simmons et informe Goldfinger des cartes que son adversaire possède...
Troisième opus des James Bond, "Goldfinger" marque un tournant important pour la série. Surfant sur la vague des succès des deux films précédents, le réalisateur bénéficie d'un budget maintenant conséquent, qui va se voir nettement à l'écran avec le développement des gadgets (la fameuse Aston-Martin DB5) et des cascades spectaculaires. Ce film reste le James Bond ayant attiré le plus grand nombre de spectateurs en France, constituant un cocktail très équilibré entre ses différentes composantes : scénario solide (assez proche du roman de Ian Fleming), action soutenue, suspense, exotisme et charme féminin, sans oublier un certain humour et surtout un méchant haut en couleurs qui donne son nom au titre du film. Enfin, c'est le premier épisode dont la structure de début avec pré-générique (le coup de feu sur la cible), séquence d'ouverture (avec ou sans rapport avec le scénario principal), générique avec chanson (souvent à succès comme dans ce cas précis avec le tube de Shirley Bassey), devient définitive et sera reprise pour tous les films suivants.
18- "Lust Caution" de Ang Lee (2007) - 45 pts (Meilleure place : 4ème)
Dans les années 1940, alors que le Japon occupe une partie de la Chine, la jeune étudiante Wong est chargée d'approcher et de séduire Mr Yee, un des chefs de la collaboration avec les Japonais, homme redoutable et méfiant que la Résistance veut supprimer. Très vite, la relation entre Wong et Mr Yee devient bien plus complexe que ne l'avait imaginé la jeune femme.
Inspiré d'une nouvelle de la romancière chinoise Eileen Chang, "Lust, Caution" se présente comme un film noir d'espionnage dont le scénario rappelle celui du "Black Book" de Verhoeven, où une jeune femme reçoit comme mission de séduire un haut dignitaire travaillant pour l'occupant, pour le compte des résistants de son pays. La comparaison s'arrête là, les deux films étant fort différents sur le plan du traitement, et en particulier l'action, assez présente dans le film néerlandais, est ici quasi absente. Le réalisateur taïwanais Ang Lee s'attache en effet principalement à la relation très ambigüe entre deux personnages que tout oppose, un homme extrêmement méfiant, habitué à torturer et mettre à mort, dominateur et exigeant, et une jeune femme timide et inexpérimentée, et qui sait qu'elle joue sa vie si elle est démasquée. Présenté au Festival de Venise, "Lust, Caution" y obtint le Lion d'or, et il connut un large succès à Hong Kong et Taïwan.
19- "La Mort dans la peau" de Paul Greengrass (2004) - 43 pts (Meilleure place : 5ème)
Souffrant d'amnésie, Bourne a laissé derrière lui son passé violent et mène désormais une vie tranquille avec sa compagne Marie. Malheureusement, ses projets de vie paisible se trouvent sérieusement compromis quand un tueur mystérieux retrouve leur trace. Mais Bourne est loin d'être une cible facile et ses ennemis vont vite comprendre qu'il est un homme dont les facultés et la détermination ne doivent pas être sous-estimées...
"La Mort dans la Peau" est le deuxième volet de la trilogie adaptée des romans de Robert Ludlum, et consacrée aux aventures de Jason Bourne, agent de la CIA devenu amnésique après que l'on ait tenté de le supprimer. Malgré le changement de réalisateur, ce film reste dans la continuité du précédent, un film d'espionnage qui se veut à la fois réaliste et spectaculaire. Matt Damon reprend son rôle où la froideur du caractère de Jason Bourne contraste avec son physique de garçon sympathique. Le scénario est assez complexe, mais bien construit, ce qui fait que les pièces du puzzle se mettent assez logiquement en place jusqu'au dénouement final qui nous fait assister à une scène émouvante entre Jason et la jeune femme vers qui la recherche de son passé l'a conduit.
20- "Infernal Affairs" de Andrew Lau et Alan Mak (2002) - 42 pts (Meilleure place : 5ème)
A Hong Kong, la police locale et une triade se livrent à une lutte impitoyable. Pour défendre ses intérêts, Sam, le parrain de la mafia, décide d’infiltrer Lau dans la police où il gravit rapidement les échelons. Dans le même temps, le commissaire Wong envoie son meilleur élément, Chan, comme taupe dans la mafia. Le jour où police et mafia se rendent compte qu'une taupe est infiltrée dans chacun des camps, une course contre la montre s'engage. Les démasquer se réduit peu à peu à un duel entre Chan et Lau, deux hommes qui, chacun à leur façon, ne supportent plus leur double identité…
Rassemblant deux acteurs hongkongais vedettes de l'époque, Tony Leung et Andy Lau, ce film a connu un large succès sur la scène internationale et de très bonnes critiques en France (mais seulement 126 000 entrées en salles) , et a fait l'objet en 2006 d'un remake américain de Martin Scorcese, "Les Infiltrés", qui, lui, recevra 4 Oscars.
Pour finir, le classement complet (quand il y a des ex æquo, ils sont éventuellement départagés par les meilleures places attribuées)
82 films ont été cités sur les 11 listes, le record de citations revenant à "Black Book" et "Les Trois Jours du Condor" (8 citations), devant "Casino Royale", "La Mémoire dans la peau" et "Argo" (7 citations). A l'arrivée "Casino Royale" bat "Black Book" et "L"Armée des ombres", ces trois films étant cités deux fois chacun à la première place.
1- "Casino Royale" de Martin Campbell (2006) - 122 pts (Meilleure place : 1er)
Pour sa première mission, James Bond affronte le tout-puissant banquier privé du terrorisme international, Le Chiffre. Pour achever de le ruiner et démanteler le plus grand réseau criminel qui soit, Bond doit le battre lors d'une partie de poker à haut risque au Casino Royale. La très belle Vesper, attachée au Trésor, l'accompagne afin de veiller à ce que l'agent 007 prenne soin de l'argent du gouvernement britannique qui lui sert de mise, mais rien ne va se passer comme prévu...
Avec "Casino Royale", dont le scénario est directement tiré du premier roman de Ian Fleming, la saga "Bond" prend un nouveau visage en reprenant la carrière de 007 à ses débuts, au moment où il obtient son statut double zéro, l'autorisant à tuer. Les films suivants seront dans la lignée, en narrant les exploits du célèbre agent britannique jusqu'à la fin de sa carrière qui sera dévoilée dans "Mourir peut attendre". L'ensemble des films où 007 est joué par Daniel Craig forme donc un tout cohérent, au contraire des 20 films précédents qui n'étaient pratiquement jamais reliés entre eux. Le ton est plus noir et plus réaliste que dans les films précédents et Bond restera marqué pendant toute sa carrière par sa relation avec Vesper Lynd, jouée ici par une Eva Green à la fois sombre et lumineuse...
2- "Black Book" de Paul Verhoeven (2006) - 101 pts (Meilleure place : 1er)
La Haye, sous l'occupation allemande. Lorsque sa cachette est détruite par une bombe, la belle chanteuse Rachel Stein tente, avec un groupe de Juifs, de gagner la Hollande Méridionale, déjà libérée. Mais une patrouille allemande les intercepte dans le delta du Biesboch. Tous les réfugiés sont abattus ; seule Rachel échappe au massacre. Elle rejoint alors la Résistance et, sous le nom d'Ellis de Vries, parvient à infiltrer le Service de Renseignements allemand et à se lier avec l'officier Mûntze. Séduit, celui-ci lui offre un emploi...
Après de nombreuses années hollywoodiennes, Verhoeven revient dans son pays natal pour tourner, avec "Black Book", la plus grosse production jamais réalisée aux Pays-Bas, sur la base d'un projet qu'il nourrissait depuis de nombreuses années. L'action, qui se déroule pendant la seconde guerre mondiale, est riche en évènements et rebondissements. En plus d'une action soutenue, d'une romance assez juste vues les circonstances, ce film se veut refléter de manière réaliste les atrocités de la guerre, alors qu'il y avait des bons et des salauds dans chaque camp, et que, au niveau individuel, chacun jouait du mieux qu'il pouvait avec ses forces et ses faiblesses pour tenter de survivre, ou pour profiter des circonstances pour s'enrichir. Il n'y a pas vraiment de héros au sens épique du terme dans ce film, juste une approche très humaniste d'un conflit inhumain, sans masquer les ambiguïtés des comportements de chacun.
3- "L’Armée des ombres" de Jean-Pierre Melville (1969) - 92 pts (Meilleure place : 1er)
France, 1942. Gerbier, ingénieur des ponts et chaussées, est également l'un des chefs de la Résistance. Dénoncé et capturé, il est incarcéré dans un camp de prisonniers. Alors qu'il parvient à s'évader, il décide de poursuivre la lutte contre l'occupant nazi...
Adapté du roman du même nom de Joseph Kessel, "L'Armée des ombres" nous plonge dans le monde souterrain de la résistance durant l'occupation, avec ses vrais patriotes et ses collaborateurs. Le film, qui insiste beaucoup sur les états d'âmes des protagonistes, est porté par plusieurs des acteurs les plus en vue du cinéma français de l'époque, Ventura, Meurisse, Signoret, Cassel et Reggiani, et, de manière plus anecdotique, par André Dewavrin, alias le colonel Passy, qui joue son propre rôle dans le film. Même si lors de sa sortie ce film a eu un succès relativement modeste (3 fois moins d'entrées que "Le Cercle rouge", du même réalisateur l'année suivante) il est considéré aujourd'hui comme un film majeur sur la résistance.
4- "Le Pont des espions" de Steven Spielberg (2015) - 89 pts (Meilleure place : 2ème)
James Donovan, un avocat de Brooklyn se retrouve plongé au cœur de la guerre froide lorsque la CIA l’envoie accomplir une mission presque impossible : négocier la libération du pilote d’un avion espion américain U2 qui a été capturé.
Ce film s'inspire directement de faits réels, l'échange à Berlin du pilote américain Francis Gary Powers contre l'espion soviétique William Fischer. Powers avait été abattu alors qu'il survolait l'Union soviétique en pleine guerre froide, et les soviétiques voulaient récupérer Fischer qui avait été arrêté quelques années plus tôt. Spielberg décortique dans son film les tractations menées en sous-main par Donovan (joué par un Tom Hanks très inspiré) alors que tout le monde se méfie de tout le monde et que les allemands de l'est cherchent à profiter de la situation. Un film d'espionnage réaliste, sans scènes d'action mais avec un suspense permanent.
5- "Les Trois Jours du condor" de Sydney Pollack (1975) - 86 pts (Meilleure place : 1er)
Joseph Turner travaille pour une unité de la CIA chargée de trouver des fuites dans les méthodes de l'Agence et éventuellement de nouvelles sources de renseignements en effectuant une veille permanente de tous les écrits édités à travers le monde. Un jour, après être allé faire des courses pour la pause déjeuner, Turner retrouve tous ses collègues assassinés. S'engage alors une course contre la montre pour savoir qui a commis ces meurtres et comment lui échapper...
Sydney Pollack s'est inspiré du roman "Les Six Jours du Condor" de James Grady pour réaliser un film très critique vis à vis des organisations gouvernementales, la CIA en particulier, qui utilisent des méthodes totalement illégales pour parvenir à leurs fins. Le film, au déroulement assez lent, est essentiellement porté par les performances de Robert Redford, un acteur fétiche du réalisateur puisqu'ils tourneront sept films ensemble, et de Faye Dunaway, nominée aux Golden Globes pour ce rôle.
6- "Mission Impossible" de Brian de Palma (1996) - 75 pts (Meilleure place : 1er)
Ethan Hunt est un agent secret accusé de la mort des membres de son équipe. Fuyant les assassins du gouvernement, s'introduisant dans l'impénétrable voûte de la CIA, se cramponnant littéralement au toit d'un TGV, Hunt nous entraîne dans une course poursuite infernale afin de devancer ses poursuivants et découvrir l'incroyable vérité...
Pour la deuxième fois après "Les Incorruptibles", Brian de Palma se livre à l'exercice difficile consistant à transposer au cinéma une série TV à succès. Bien que prenant certaines libertés avec l'esprit de la série, le réalisateur réussit néanmoins un film d'espionnage assez convainquant, avec une tonalité noire où les dessous du jeu et les machinations comptent autant que les scènes d'action. Les amateurs de la série retrouveront le style de l'introduction (le message qui s'autodétruit), des personnages connus, et même la célèbre musique, mais les puristes regretteront que le travail en équipe soit réduit par la mise en exergue principale du personnage d'Ethan Hunt (Tom Cruise), et aussi par le fait que l'un des personnages mythiques de la série se trouve être la taupe passée du côté des méchants. Le scénario n'apparaît pas comme un remake, mais plutôt comme une suite aux épisodes vus sur le petit écran.
7- "Zero Dark Thirty" de Kathryn Bigelow (2012) - 73 pts (Meilleure place : 2ème)
Pendant dix ans, une équipe d'élite des services de renseignements et des forces spéciales américaines a travaillé en secret à travers le monde, poursuivant un seul objectif : trouver et éliminer Oussama Ben Laden.
"Zero Dark Thirty" est un film historique qui relate la longue traque de Ben Laden après les attentats du 11 septembre, et qui se termine par l'exécution de celui-ci par un commando aéroporté. Les faits sont assez conformes à la réalité, mais le vrai nom du personnage principal (Alfreda Frances Bikowsky), appelé Maya dans le film et joué par Jessica Chastain, ne sera révélé que deux ans après la sortie du film pour protéger son anonymat avant qu'elle ne soit promue à d'autres fonctions. Le film a fait l'objet de polémiques suite à la représentation de scènes de torture qui apparaissent comme justifiées par les résultats obtenus. Il a été nominé à 5 Oscars, dont ceux du meilleur film et de la meilleure actrice, mais n'a remporté que celui du meilleur montage son (Chastain a néanmoins gagné le Golden Globe pour ce rôle).
8- "La Mémoire dans la peau" de Doug Liman (2002) - 71 pts (Meilleure place : 4ème)
Repéché en pleine mer avec deux balles dans le dos, Jason Bourne s'éveille amnésique. Il doit recouvrer son identité au plus vite, un compte à rebours s'étant enclenché risquant d'en faire un homme mort sous 24 heures. Pourchassé par les agents de la CIA, Bourne réalise qu'il est une véritable machine à tuer…
Scénario assez original, adapté librement du premier des trois romans de Robert Ludlum consacrés au personnage de Jason Bourne. La quête de son identité par Bourne est plus le moteur du scénario que l'action pure telle qu'on a l'habitude de le voir dans des films d'espionnage comme les 007. Le couple formé par Matt Damon et l'actrice allemande Franka Potente est également assez éloigné des couples glamour des films du genre, Marie étant une jeune femme sans histoires prise dans un engrenage auquel elle ne comprend rien. Son physique assez ordinaire, mais non sans charme, ajoute de la crédibilité à la réalité de l'histoire. Alors que tout démontre que Jason a acquis dans sa vie antérieure des réflexes de tueur, il apparaît, lors de son amnésie, comme une personne très humaine, plutôt chaleureuse, et cette dualité est aussi un des ressorts du bon fonctionnement du film.
9- "La Mort aux trousses" d'Alfred Hitchcock (1959) - 68 pts (Meilleure place : 3ème)
Roger Thornhill est un homme d'affaires sans histoires. Jusqu'à ce qu'un mystérieux groupe d'espions l'enlève, le prenant pour un certain Kaplan. Dès lors sa vie bascule... Une fois relâché, ni la police, ni sa propre mère ne croient à son histoire. Alors, pour prouver à tout le monde qu'il n'est pas fou, il se met à la recherche des kidnappeurs.
Avec un scénario construit avec une grande rigueur, un enchaînement rapide de scènes dont plusieurs sont devenues culte, "La Mort aux trousses" est à juste titre un des films d'Hitchcock les plus connus et appréciés. On s'identifie immédiatement à ce personnage très ordinaire qui se trouve embringué, sans rien y comprendre, dans une affaire d'espionnage qui risque de lui coûter la vie. Le spectateur découvre la vérité en même temps que le héros, au fur et à mesure des évènements qui lui tombent dessus. Petit à petit, le brouillard se dissipe et une histoire assez simple et logique ressort d'un embrouillamini incompréhensible. C'est là que l'on voit tout le talent du grand Hitchcock, qui réussit à maintenir le suspense et l'intérêt du spectateur tout au long des 2h10 du film.
10- "Argo" de Ben Affleck ( 2012) - 65 pts (Meilleure place : 5ème)
Alors que les révolutionnaires iraniens prennent en otage l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran, six américains parviennent à s'échapper. Pour les sauver, la CIA fait appel à Tony Mendez, spécialiste des exfiltrations à haut risque. Son nouveau plan : se faire passer pour une équipe qui tourne un film de science-fiction, "Argo". Tony et les fugitifs vont devoir tenir leur rôle aux yeux de tous, sachant que le moindre faux pas serait synonyme de mort immédiate...
Inspiré de faits réels qui se sont déroulés à Téhéran en 1979, "Argo" est un thriller politique qui a connu un vif succès, couronné par 3 Oscars, 2 Golden Globes et même le César du meilleur film étranger. Si Ben Affleck y montre à la fois son talent de réalisateur et d'acteur, le film a néanmoins fait l'objet de quelques polémiques, car le scénario prend beaucoup de libertés avec la réalité des faits, et en particulier minimise les actions de l'ambassade du Canada à Téhéran, qui avait accueilli les fugitifs.
11- "La Vie des autres" de Florian Henckel von Donnersmarck (2006) - 59 pts (Meilleure place : 1er)
R.D.A., 1984. A Berlin-Est, le dramaturge à succès Georg Dreyman et sa compagne, l'actrice Christa-Maria Sieland, font partie de l'élite intellectuelle du pays. Gerd Wiesler, un officier de la Stasi, se voit cependant confier la surveillance de l'auteur, sans se douter qu'il s'agit d'une intrigue orchestrée par le Ministre de la Culture qui, amoureux de Christa-Maria, souhaite faire disparaître son compagnon. Tandis que Wiesler, redoutable professionnel, progresse dans l'enquête, le couple le fascine de plus en plus ... Au cours de ses surveillances, il découvre l'art, l'amour, et des horizons qui lui étaient jusqu'alors inconnus et qui le bouleversent, au point de remettre en cause ses certitudes les plus profondes...
Récompensé par l'Oscar du meilleur film étranger, ce film allemand mène une charge contre les pratiques de la Stasi au temps de l'Allemagne de l'Est, qui n'hésitait pas à espionner le quotidien de citoyens tout à fait normaux pour des raisons rarement avouables. Le film suit le cheminement psychologique de Gerd Wiesler, capitaine de la Stasi dévoué au système mais qui va peu à peu, au contact quasi permanent du couple qu'il espionne, réaliser le caractère amoral de ce qu'on lui demande de faire. Le film se termine après la chute du mur de Berlin sur une note qui donne beaucoup de sens à tout le film.
12- "Red Sparrow" de Francis Lawrence (2018) - 55 pts (Meilleure place : 1er)
Dominika Egorova, jeune danseuse de ballet, voit sa carrière brisée après une chute. Elle est alors recrutée de force par les services secrets russes. Entraînée à utiliser ses charmes et son corps comme des armes, elle découvre l’ampleur de son nouveau pouvoir et devient rapidement l’un de leurs meilleurs agents. Sa première cible est un agent infiltré de la CIA en Russie, Nathaniel Nash. Entre manipulation et séduction, un jeu dangereux s’installe entre eux.
Adapté du roman de Jason Matthews, ancien agent de la CIA, "Red Sparrow" s'inspire de faits réels où la technique du KGB intitulée "kompromat" consistait à piéger, par des informations compromettantes souvent de caractère sexuel, les gens dont on voulait obtenir des informations. Une école basée à Kazan formait des jeunes femmes, souvent issues des ballets du Bolchoï ou du monde du cinéma, à ce travail de manipulation. Le scénario est passionnant, et le final surprenant est parfaitement amené sans que l'on le voie venir. La tonalité du film est assez féministe, avec une femme qui piège ceux qui voulaient la manipuler, et le réalisateur évite avec soin tout voyeurisme inutile malgré le caractère particulier de ce qui était enseigné à l'école des moineaux.
13- "Inception" de Christopher Nolan (2010) - 55 pts (Meilleure place : 2ème)
Dom Cobb est un voleur expérimenté dans l’art périlleux de l’extraction : sa spécialité consiste à s’approprier les secrets les plus précieux d’un individu, pendant qu’il rêve et que son esprit est particulièrement vulnérable. Très recherché pour ses talents, Cobb est aussi devenu un fugitif traqué dans le monde entier. Mais une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie d’avant, à condition qu’il puisse accomplir l’impossible : l’inception. Au lieu de subtiliser un rêve, Cobb et son équipe doivent faire l’inverse : implanter une idée dans l’esprit d’un individu...
Si ce film est époustouflant au niveau visuel et sonore, il faut vraiment s'accrocher pour en suivre le scénario particulièrement complexe, et plusieurs visionnages sont nécessaires pour remettre en place toutes les pièces du puzzle (et encore, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris, avec une fin volontairement énigmatique). En plus des images somptueuses, des scènes d'action spectaculaires, et de la musique envoutante de Zimmer, je retiens personnellement la performance de Di Caprio, à défaut d'apprécier vraiment une intrigue improbable qui apparait plus comme un exercice de style qu'une histoire à raconter.
14- "Marathon Man" de John Schlesinger (1976) - 54 pts (Meilleure place : 4ème)
Babe est étudiant en histoire. Alors qu'il s'entraine dans Central Park pour le prochain marathon, il est témoin d'un accident dans lequel le frère du criminel Szell meurt. A Paris, le frère de Babe échappe deux fois à la mort alors qu'il possède une petite boite appartenant à Szell. Babe se retrouve impliqué dans une redoutable affaire...
Ce film est marqué par la double performance d'acteurs de Dustin Hoffman (même si, à près de 40 ans, il n'a pas vraiment l'âge de son rôle d'étudiant) et de Laurence Olivier, car l'intrigue en elle-même est assez mince. Mais quelques scènes comme celle de la torture et celle de la salle de bain marquent les esprits et ont probablement conduit ce film à devenir culte. A côté du duo vedette, on remarquera aussi les prestations de Roy Scheider et Marthe Keller, très bons également.
15- "A la poursuite d'octobre rouge" de John McTiernan (1990) - 53 pts (Meilleure place : 2ème)
1984. L'URSS lance son sous-marin révolutionnaire, "Octobre Rouge". Armé d'ogives nucléaires et indétectable, c'est l'arme absolue. Sorti des eaux territoriales, son Capitaine Markus Ramius, l'as de la marine soviétique, met le cap sur l'Amérique. Les flottes soviétique et américaine, ignorant ses véritables intentions, se lancent à sa poursuite…
Première adaptation au cinéma d'un roman de Tom Clancy "A la recherche d'Octobre Rouge" se présente à la fois comme un film d'espionnage au temps de la guerre froide, et un thriller en huis-clos dans un sous-marin. Ainsi on pourra le comparer avec les autres films tournés ultérieurement mettant également en scène Jack Ryan, et avec d'autres films de sous-marins dont il a relancé la mode, "USS Alabama", "U571" et "K19". La réalisation de John McTiernan est un modèle du genre, en maintenant un suspense constant, tout en gardant une bonne lisibilité au déroulement des évènements. Comme on passe souvent d'un sous-marin à un autre, il joue sur les éclairages intérieurs pour que le spectateur repère inconsciemment où se déroule l'action, avec une nuance rouge pour le "USS Dallas", bleue pour "Octobre Rouge" et verte pour le "Konovalov". La mise en scène est précise, avec des cadrages qui rendent compte de l'ambiance confinée et oppressante qui règne à bord de ces navires qui ne peuvent survivre qu'en restant cachés et muets.
16- "Munich" de Steven Spielberg (2005) - 49 pts (Meilleure place : 3ème)
Dans la nuit du 5 septembre, un commando de l'organisation palestinienne Septembre Noir s'introduit dans le Village Olympique, force l'entrée du pavillon israélien, abat deux de ses occupants et prend en otages les neuf autres. 21 heures plus tard, tous seront morts. Après avoir refusé tout compromis avec les preneurs d'otages, le gouvernement de Golda Meir monte une opération de représailles, baptisée "Colère de Dieu". Avner, un jeune agent du Mossad, prend la tête d'une équipe de quatre hommes chargée de traquer les responsables de l'attentat.
Inspiré des faits tragiques de la prise d'otages des Jeux Olympiques de 1972, "Munich" est une fiction concernant l'opération vengeresse décidée par Golda Meir, toujours restée secrète et dont aucun détail n'a jamais été officiellement révélé. Le scénario est basé sur un ouvrage, "Vengeance", signé en 1984 par le journaliste canadien George Jonas, qui a tenté de reconstituer les faits à partir d'éléments épars. Spielberg n'a pas cherché à faire un film d'action, mais plutôt à montrer durant leur mission la vie et les états d'âmes des membres du commando chargé d'exécuter les commanditaires de l'attentat. Spielberg évite soigneusement de donner aux personnages un caractère manichéen, il s'interdit de pointer trop ouvertement les gentils et les méchants, et s'attache plutôt à analyser les motivations de chacun dans cet engrenage sans fin de l'œil pour œil, dent pour dent, qui attise la haine et empêche toute solution au conflit.
17- "Goldfinger" de Guy Hamilton (1964) - 47 pts (Meilleure place : 4ème)
Après avoir mis fin aux agissements de révolutionnaires qui parfumaient les bananes à l'héroïne, James Bond se repose à Miami lorsque "M" lui demande de reprendre du service pour surveiller Auric Goldfinger, soupçonné de trafic d'or, et qui, à cet instant précis, joue au gin avec monsieur Simmons, au bord de la piscine. Bond en profite pour s'introduire dans la chambre d'hôtel de Goldfinger et y découvre Jill Masterson, une ravissante jeune femme qui, à l'aide de jumelles, surveille le jeu de Simmons et informe Goldfinger des cartes que son adversaire possède...
Troisième opus des James Bond, "Goldfinger" marque un tournant important pour la série. Surfant sur la vague des succès des deux films précédents, le réalisateur bénéficie d'un budget maintenant conséquent, qui va se voir nettement à l'écran avec le développement des gadgets (la fameuse Aston-Martin DB5) et des cascades spectaculaires. Ce film reste le James Bond ayant attiré le plus grand nombre de spectateurs en France, constituant un cocktail très équilibré entre ses différentes composantes : scénario solide (assez proche du roman de Ian Fleming), action soutenue, suspense, exotisme et charme féminin, sans oublier un certain humour et surtout un méchant haut en couleurs qui donne son nom au titre du film. Enfin, c'est le premier épisode dont la structure de début avec pré-générique (le coup de feu sur la cible), séquence d'ouverture (avec ou sans rapport avec le scénario principal), générique avec chanson (souvent à succès comme dans ce cas précis avec le tube de Shirley Bassey), devient définitive et sera reprise pour tous les films suivants.
18- "Lust Caution" de Ang Lee (2007) - 45 pts (Meilleure place : 4ème)
Dans les années 1940, alors que le Japon occupe une partie de la Chine, la jeune étudiante Wong est chargée d'approcher et de séduire Mr Yee, un des chefs de la collaboration avec les Japonais, homme redoutable et méfiant que la Résistance veut supprimer. Très vite, la relation entre Wong et Mr Yee devient bien plus complexe que ne l'avait imaginé la jeune femme.
Inspiré d'une nouvelle de la romancière chinoise Eileen Chang, "Lust, Caution" se présente comme un film noir d'espionnage dont le scénario rappelle celui du "Black Book" de Verhoeven, où une jeune femme reçoit comme mission de séduire un haut dignitaire travaillant pour l'occupant, pour le compte des résistants de son pays. La comparaison s'arrête là, les deux films étant fort différents sur le plan du traitement, et en particulier l'action, assez présente dans le film néerlandais, est ici quasi absente. Le réalisateur taïwanais Ang Lee s'attache en effet principalement à la relation très ambigüe entre deux personnages que tout oppose, un homme extrêmement méfiant, habitué à torturer et mettre à mort, dominateur et exigeant, et une jeune femme timide et inexpérimentée, et qui sait qu'elle joue sa vie si elle est démasquée. Présenté au Festival de Venise, "Lust, Caution" y obtint le Lion d'or, et il connut un large succès à Hong Kong et Taïwan.
19- "La Mort dans la peau" de Paul Greengrass (2004) - 43 pts (Meilleure place : 5ème)
Souffrant d'amnésie, Bourne a laissé derrière lui son passé violent et mène désormais une vie tranquille avec sa compagne Marie. Malheureusement, ses projets de vie paisible se trouvent sérieusement compromis quand un tueur mystérieux retrouve leur trace. Mais Bourne est loin d'être une cible facile et ses ennemis vont vite comprendre qu'il est un homme dont les facultés et la détermination ne doivent pas être sous-estimées...
"La Mort dans la Peau" est le deuxième volet de la trilogie adaptée des romans de Robert Ludlum, et consacrée aux aventures de Jason Bourne, agent de la CIA devenu amnésique après que l'on ait tenté de le supprimer. Malgré le changement de réalisateur, ce film reste dans la continuité du précédent, un film d'espionnage qui se veut à la fois réaliste et spectaculaire. Matt Damon reprend son rôle où la froideur du caractère de Jason Bourne contraste avec son physique de garçon sympathique. Le scénario est assez complexe, mais bien construit, ce qui fait que les pièces du puzzle se mettent assez logiquement en place jusqu'au dénouement final qui nous fait assister à une scène émouvante entre Jason et la jeune femme vers qui la recherche de son passé l'a conduit.
20- "Infernal Affairs" de Andrew Lau et Alan Mak (2002) - 42 pts (Meilleure place : 5ème)
A Hong Kong, la police locale et une triade se livrent à une lutte impitoyable. Pour défendre ses intérêts, Sam, le parrain de la mafia, décide d’infiltrer Lau dans la police où il gravit rapidement les échelons. Dans le même temps, le commissaire Wong envoie son meilleur élément, Chan, comme taupe dans la mafia. Le jour où police et mafia se rendent compte qu'une taupe est infiltrée dans chacun des camps, une course contre la montre s'engage. Les démasquer se réduit peu à peu à un duel entre Chan et Lau, deux hommes qui, chacun à leur façon, ne supportent plus leur double identité…
Rassemblant deux acteurs hongkongais vedettes de l'époque, Tony Leung et Andy Lau, ce film a connu un large succès sur la scène internationale et de très bonnes critiques en France (mais seulement 126 000 entrées en salles) , et a fait l'objet en 2006 d'un remake américain de Martin Scorcese, "Les Infiltrés", qui, lui, recevra 4 Oscars.
Pour finir, le classement complet (quand il y a des ex æquo, ils sont éventuellement départagés par les meilleures places attribuées)
surfeur51- Messages : 1953
Date d'inscription : 06/11/2019
Age : 73
Localisation : Indre et Loire
zardi et prune99 aiment ce message
Re: Top 20 "Films d'espionnage"
Merci beaucoup, et bravo pour le boulot et la qualité de la présentation .
J'aurais peut-être pu faire entrer "L'affaire Cicéron" dans le top 20, mais je n'ai pas trouvé le temps de le visionner avant la dead-line .
Je pense le regarder cette semaine, nettement moins chargée en sport à la télé . Comme çà, je pourrai au moins dire ce que j'en pense !
Je n'ai toujours pas vu 2 de mes DVD-BR parmi les films classés dans les 20 ( "Zero Dark Thirty" et "Red Sparrow" ) . Quant à "La vie des autres", "Lust Caution" et "Infernal affairs", je ne les ais pas !
Enfin, pour l'avoir vu sur mes étagères quand j'ai cherché "L'affaire Cicéron" ( encore non étiquetés ), je me rends compte que j'ai totalement zappé sur ma pré-liste ( voire dans mon top, mais ça aurait au mieux sur la fin du classement ) "Le dossier ODESSA" , avec Jon Voight , signé Ronald Neame en 1974 .
J'aurais peut-être pu faire entrer "L'affaire Cicéron" dans le top 20, mais je n'ai pas trouvé le temps de le visionner avant la dead-line .
Je pense le regarder cette semaine, nettement moins chargée en sport à la télé . Comme çà, je pourrai au moins dire ce que j'en pense !
Je n'ai toujours pas vu 2 de mes DVD-BR parmi les films classés dans les 20 ( "Zero Dark Thirty" et "Red Sparrow" ) . Quant à "La vie des autres", "Lust Caution" et "Infernal affairs", je ne les ais pas !
Enfin, pour l'avoir vu sur mes étagères quand j'ai cherché "L'affaire Cicéron" ( encore non étiquetés ), je me rends compte que j'ai totalement zappé sur ma pré-liste ( voire dans mon top, mais ça aurait au mieux sur la fin du classement ) "Le dossier ODESSA" , avec Jon Voight , signé Ronald Neame en 1974 .
Barbe-Noire- Messages : 3460
Date d'inscription : 07/11/2019
Age : 68
Localisation : Seine et Marne ( et toujours "à la croisée des chemins" )
Re: Top 20 "Films d'espionnage"
Bravo pour ta synthèse, surfeur. C'est clair et bien présenté (comme d'habitude).
Quand on regarde le classement, il n'y a pas de grosse surprise.
Quand on regarde le classement, il n'y a pas de grosse surprise.
zardi- Messages : 1939
Date d'inscription : 07/11/2019
Localisation : 06
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