Dernier film visionné

Brooklyn (2015) de John Crowley - 6,5/10



Synopsis : Dans les années 50, une jeune Irlandaise part à New York en espérant y trouver du travail. Employée dans un grand magasin, elle prend parallèlement des cours de comptabilité. Elle s’éprend d’un plombier italien, qu’elle épouse en secret. De retour dans son pays d’origine à l’occasion de l’enterrement de sa sœur, elle se retrouve à l’heure des choix : quelle vie veut-elle mener ?

Nombreux sont les films qui traitent de l'immigration aux USA mais en général ils se situent au XIXe siècle ou ils sont centrés sur toute famille mais rarement sur un personnage féminin comme c'est le cas ici. On a droit à un beau portrait de femme (lumineuse Saoirse Ronan) déchirée entre le désir de s'émanciper et celui de retrouver son pays natal.
La première partie du film qui se passe à NY est plutôt réussie avec une reconstitution soignée et des personnages originaux comme Mme Kehoe, la maîtresse de maison autoritaire et protectrice ou comme le garnement de huit ans que rien n'arrête.
La deuxième partie qui se passe en Irlande est beaucoup moins réussie à cause du choix scénaristique concernant la non révélation du mariage qui ne cadre pas avec la personnalité de l'héroïne, ce qui rend ce mélodrame assez bancal.
Un film toutefois agréable qui vaut surtout pour son interprète principale.

finit la saison 1 >>> Penny dreadful et la fin donne envie de commencer la 2, voilà c'est fait commencer la 2

en plus des: Vampire, Zombie, Exorciste, Dracula, Frankenstein , maintenant ya des sorcières  

Casier judiciaire / You and me (1938) de Fritz Lang - 6,5/10



Synopsis : Travaillant dans le même magasin, Joe et Helen, deux condamnés libérés sur parole, sont épris l'un de l'autre. Des deux amants, seul Joe a avoué son passé. Lorsqu'il découvre la vérité sur Helen, trahi et déçu, il se lance par désespoir dans la préparation d'un mauvais coup.

Le seul essai à la comédie de Fritz Lang et son premier échec commercial ce qui ne l'a pas encouragé dans cette voie.
En plus du jeu outrancier de George Raft, le film souffre de faiblesses dans le scénario que ne peuvent compenser la beauté et l'expressivité de Sylvia Sidney.
Le réalisateur a toutefois réussi quelques scènes expressionnistes comme celles de la prison ainsi que la démonstration au tableau noir que le crime de paie pas, une scène pas évidente à intégrer dans le film et qu'auraient ratée beaucoup d'autres metteurs en scène.
Une œuvre mineure dans la filmographie de Fritz Lang, à voir surtout pour Sylvia Sidney.

Commencé mais pas terminé, je vais m'y remettre...

Sur la piste des Mohawks / Drums along the Mohawk (1939) de John Ford - 8,5/10



Synopsis : Tandis que treize colonies d’Amérique du Nord se soulèvent contre l’Angleterre et demandent leur indépendance sous une bannière commune, Lana Martin s’installe dans la ferme isolée de son mari, Gil. Les conditions de vie y sont rudes, mais le voisinage avec les indiens Mohawks se déroule paisiblement. Du moins jusqu’à que ces derniers, manipulés par les Anglais, déterrent la hache de guerre. Chassés de leurs terres, les Martin se réfugient chez la veuve d’un général, dont ils se mettent au service. Mais, bientôt, les Mohawks s’engagent dans de nouvelles offensives. Si la première est repoussée au prix de lourdes pertes, la suivante s’annonce dévastatrice…


Sorti la même année que 3 chefs-d'œuvre de John Ford (La chevauchée fantastique, Vers sa destinée et Les raisins de la colère), ce film a longtemps été sous estimé par la critique alors qu'il a d'énormes qualités. Pour la première fois il peut utiliser la couleur et va pouvoir réaliser un de ses rêves, filmer le feu qui est omniprésent dans tout le métrage. Son talent pictural nous donne droit à quelques scènes magnifiques comme cette poursuite de Henry Fonda par 3 indiens sur fond de soleil couchant.
Comme souvent il s'intéresse à un groupe d'êtres humains menacés, ici des colons, ce qui ne l'empêche pas d'introduire des éléments comiques et des personnages atypiques au fort caractère (Edna May Oliver, Ward Bond, Chief John Big Tree).
Henry Fonda est parfait aussi bien dans les scènes sentimentales que dans les scènes d'action. Claudette Colbert a eu plus de mal dans des scènes dramatiques et fut marquée par le tournage.
Juste un détail pour mettre en valeur l'ingéniosité et la vision du réalisateur. Darryl F. Zanuck le producteur tenait beaucoup à ce que la bataille entre indiens et colons soit filmée. Ford de son côté n'aimait pas trop les scènes violentes et il fit décrire la bataille par Fonda quand il revint blessé et profondément marqué après le conflit.
Pour ceux qui ne connaissent pas ce film, je le conseille vivement.

Revenge / Hævnen (2010) de Suzanne Bier - 7,5/10



Synopsis : Anton est médecin et séparé de sa femme. Il partage son existence entre son foyer au Danemark et son travail au sein d’un camp de réfugiés en Afrique. son fils Elias, âgé d’une dizaine d’années, se fait brutaliser à l’école par certains de ses camarades, jusqu’au jour où un autre garçon, Christian, décide de prendre sa défense. Christian est très marqué par le décès récent de sa mère, terrassée par un cancer. Des liens étroits se tissent bientôt entre les deux camarades. Un jour, Christian implique Elias dans un acte de vengeance où des vies humaines sont en jeu…

Après de nombreux succès (After the wedding - Adam's apple - Brothers - Open hearts) la réalisatrice danoise semble avoir mis tous les oeufs dans son panier pour décocher la consécration et y est parvenue avec ce film oscarisé et multirécompensé.
Un scénario solide de Anders Thomas Jensen permet d'alterner des scènes en Afrique dans un camp de réfugiés et un drame qui se déroule au Danemark vu à travers le regard de deux enfants que la vie n'a pas épargné. Si les épisodes africains sont bien filmés, ils n'évitent pas les clichés et viennent artificiellement alourdir le propos. Par contre le drame vécu par les deux enfants et leurs parents avec des thèmes forts comme le deuil et la réponse à la violence, est prenant et bien traité avec une direction d'acteurs impeccable.
William Jøhnk Nielsen en garçon révolté par la mort et la souffrance de sa mère est submergé par une colère qu'il ne maîtrise plus. Mikael Persbrandt en humanitaire qui refuse la violence est très juste et émouvant.
Malgré quelques effets ostentatoires, ce film mérite les récompenses obtenues et vaut la peine d'être vu.

Torpilles sous l'atlantique / The enemy below (1957) de Dick Powell - 8/10



Synopsis : Deux capitaines de bâtiments de guerre pendant la bataille de l’Atlantique. L’un est un sous-marin allemand et l’autre un destroyer américain. Les deux hommes rivalisent d’ingéniosité dans leurs tactiques et la poursuite devient une véritable partie d’échecs ou chaque erreur peut-être fatale et à l’issue de laquelle il ne peut en rester qu’un.

J'avais peur d'être déçu en regardant ce film que j'avais vu il y a très longtemps. Certes les effets spéciaux font un peu sourire surtout lors de la fin du film mais pour le reste ça tient la route. La tension ne cesse de s'accroître dès que le combat commence et la confrontation entre Robert Mitchum et Curd Jurgens, remarquables tous les deux,  est captivante.
Ce qui fait l'originalité du film est la conclusion avec l'estime des deux commandants qui montre à quel point la guerre est sale et absurde.
Beaucoup de bons films sur les sous-marins suivront mais peu dépasseront en qualité ce métrage, la plupart étant centrés uniquement sur le submersible.

Le procès de Julie Richards / One Potato, Two Potato (1964) de Larry Pearce - 8/10



Synopsis : Après son divorce, Julie Cullen s’est installée dans une petite ville des États-Unis où elle mène une vie paisible en compagnie de sa fille. Elle rencontre alors, et épouse, Frank, un employé de bureau noir. Mais le retour de son ex-mari, qui réclame la garde de l’enfant, va faire éclater le couple.

Premier film de Larry Pearce qui met en évidence les préjugés dans les jugements sur les mariages interraciaux. Tourné avec peu de moyens et des artistes pratiquement inconnus ce métrage est très efficace, évite le pathos et s'attaque à un sujet jusqu'alors inédit dans le cinéma américain. Un scénario limpide avec de belles scènes en particulier celle de la séparation qui est est inoubliable. D'abord interdit en salle, Il faudra attendre sa reconnaissance au festival de Cannes pour qu'il soit enfin visible.
Trois ans plus tard l'affaire Loving reprise par Mike Nichols dans son beau film (Loving) fera jurisprudence et rendra inconstitutionnelle l'interdiction des mariages interraciaux.

Frontière chinoise / Seven women (1966) de John Ford - 9/10 (Vu sur OCS)



Synopsis : 1935. Le docteur Cartwright rejoint la mission que dirige Agatha Andrews, à la frontière entre la Chine et la Mongolie. L'arrivée de cette femme aux idées très libres va troubler l'atmosphère...


Dernier film de John Ford, Frontière chinoise dénote dans sa filmographie de par sa distribution et la violence des propos. L'ancien grand maître d'Hollywood est affaibli par la maladie et une perte progressive de la vision, il n'a plus la même aura auprès des studios en pleine mutation. Avec Les cheyennes il avait voulu montrer que les accusations de racisme n'étaient que des inventions des journalistes (absurdes quand on voit Le sergent noir) et dans ce film il va tordre le coup à un autre reproche, celui de ne faire que des films virils où les héros sont toujours masculins. C'est vite oublier les magnifiques portraits de femmes qui parsèment ses oeuvres, que ce soit Dallas dans La chevauchée fantastique, Angharad dans Qu'elle était verte ma vallée, Ma dans Les raisins de la colère ou les deux héroïnes dans La poursuite infernale.
Ici c'est à Anne Bancroft qu'il attribue le rôle du docteur Cartwright et on sent toute l'admiration qu'il a pour le personnage et l'actrice (il l'appelait Duke pendant le tournage !). Emancipée et courageuse elle est à l'opposé de la directrice de la mission, intolérante et jalouse, interprétée par Margaret Leighton. Leur confrontation donne lieu à des scènes fortes avec un langage violent inhabituel dans les films de Ford. Les autres femmes jouent un rôle important dans ce huis clos qui se passe dans une mission au Nord de la Chine alors que les quelques hommes qui y figurent  brillent par leur faiblesse ou leur sauvagerie.
Autre sujet important, la religion. On le savait hostile à la bigoterie mais là, il va plus loin mettant en doute le rôle de Dieu dans les malheurs qui assaillent les missionnaires et tournant en dérision leurs préoccupations religieuses pour certains d'entre eux.
Malgré les faibles moyens (tout a été tourné en studio), on constate que le réalisateur a conservé toute sa maîtrise aussi bien dans la composition des plans que dans l'utilisation des décors pour mettre en valeur les personnages.
Un film d'une force incontestable avec une fin sublime qui sera massacré par la critique américaine oublieuse du génie dont elle s'était si longtemps enorgueilli.