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Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture

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Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Empty Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture

Message par surfeur51 Sam 6 Avr - 16:28

Nombreux sont les films traitant de manière plus ou moins poussée de la sculpture et de la peinture, et j'en présente une douzaine qui me semblent assez caractéristiques. Libre à chacun de compléter cette liste, soit en critique détaillée, soit en présentant un top 10. Si (par bonheur, mais je n'y crois pas trop), il y avait suffisamment de listes présentées, je pourrais en présenter plus tard une synthèse.


"Portrait de la jeune fille en feu" de Céline Sciamma (2019)

Résumé : En 1770, Héloïse, une Bretonne tout juste sortie du couvent, va épouser un riche Milanais, sur ordre de sa mère. Marianne, une jeune peintre, est chargée de faire le portrait de la jeune femme. Celle-ci refuse de poser car le tableau ferait office d'acceptation matrimoniale auprès des deux familles. D'autres peintres s'y sont déjà essayé et s'y sont cassé les dents. Pour amadouer Héloïse, Marianne est présentée en tant que dame de compagnie. Elle se rend sur l'île où Héloïse vit avec sa mère et doit l'observer le jour, puis la peindre la nuit. Au contact de Marianne, qui partage ses envies d'indépendance, la jeune fiancée va s'ouvrir peu à peu... .

Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture 86ad  Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Aboj

Avis : On pourrait dire qu'il ne se passe pas grand chose dans cette romance en costume qui se passe au XVIIIème siècle sur une petite île isolée au large de la Bretagne. Pourtant, dès que l'on entre dans ce film, on est scotché par l'harmonie parfaite entre ses différents éléments et les deux heures du film, réalisé par Céline Sciamma qui s'était fait connaitre avec "La Naissance des pieuvres", passent en un instant. Les décors naturels de la presqu'ile de Quiberon, et le château de la Chapelle-Gauthier, forment un écrin où se retrouvent deux jeunes femmes qui vont vivre pendant quelques jours un amour dont toutes les deux savent qu'il ne peut être qu'éphémère mais qui les marquera toute leur vie. Les deux actrices principales, Noémie Merlant (Marianne) et Adèle Haenel (Héloïse) incarnent à la perfection cette peintre et son modèle qui nous font revivre le mythe d'Orphée et Eurydice, rappelé à plusieurs reprise tout au long du film.
Les images des côtes sauvages battues par les flots contrastent avec celles plus calmes mais plus dramatiques de la robe d’Héloïse qui s'enflamme littéralement  au passage d'un feu de camp, Marianne étant plutôt l'eau, et Héloïse le feu.
Une bonne partie du film est aussi consacrée à la technique de peinture et l'on voit apparaitre petit à petit les traits du modèle au fur et à mesure que les esquisses se précisent. ce travail est du à l'artiste Hélène Delmaire qui définit elle-même sa démarche artistique :"Mon travail traite de la fragilité, de la féminité, du rapport de l’homme à la nature et à ce qu’elle lui révèle de lui-même. [...]La fragilité et les éléments typiquement «féminins», les fleurs, les couleurs pastel, sont prépondérants dans mon travail, qui cherche à aller au delà des clichés liés à ces notions..."

Le casting est presque exclusivement féminin, les deux autres personnages notables étant la Comtesse, la mère d'Héloïse, jouée par Valerio Golino, et Sophie, la servante de la comtesse, jouée par Luàna Bajrami. Aucune musique de fond ne vient distraire ou souligner les dialogues, mais les trois passages musicaux sont remarquables : Marianne au piano, les chanteuses dans la nuit, et le concert de Vivaldi qui clos un film d'une lumineuse beauté et d'une délicatesse infinie, à voir, revoir, et re-revoir...

Ma note : 10/10


"La Belle Noiseuse" de Jacques Rivette (1990)

Résumé : Nicolas est un jeune peintre qui visite le Midi avec sa compagne, Marianne. Grâce à leur ami Porbus qui est marchand d’art, ils sont invités à la demeure du célèbre artiste, Edouard Frenhofer, que Nicolas admire profondément. Lors de leur rencontre, Frenhofer est captivé par Marianne et demande à Nicolas s’il peut réaliser un tableau avec Marianne comme modèle. Il ne s’agit pas de n’importe quelle peinture mais de "La Belle Noiseuse" une toile qu’il avait laissé inachevée et pour laquelle il avait pris sa femme, Liz, comme modèle...

Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture K49o  Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Ljz9

Avis : Grand Prix du Jury au Festival de Cannes 1991, "La belle noiseuse", réalisé par Jacques Rivette en adaptation d'une nouvelle de Balzac, "Le chef d'œuvre inconnu", est un film qui dure quatre heures pendant lesquelles il ne se passe pas grand chose, un film où le spectateur va cependant se laisser prendre sans voir le temps passer.

Edouard Frenhofer (Michel Piccoli) est un peintre connu qui a arrêté toute production artistique depuis dix ans, laissant même inachevé un tableau où sa femme Liz (Jane Birkin) lui servait de modèle, "La Belle Noiseuse" (noiseuse, qui cherche des noises, une "chieuse", quoi…). On comprend vite qu'un événement a conduit à cette interruption, lié au processus créatif qui avait créé des tensions entre le peintre et son modèle. Mais quand Nicolas (David Bursztein), lui-même peintre et admirateur de l'œuvre de Frenhofer, et sa petite amie Marianne (Emmanuelle Béart) sont invités par un ami commun à rencontrer le vieil artiste, celui-ci manifeste le souhait de reprendre son œuvre inachevée, avec Marianne comme modèle. D'abord réticente, celle-ci cède à l'insistance de Nicolas tout en lui reprochant d'avoir "vendu son cul", mais ses rapports avec Frenhofer vont commencer de manière plutôt tendue, d'autant plus que ce dernier ne se préoccupe guère du confort de la jeune femme qu'il oblige sans le moindre ménagement à rester immobile dans des poses peu naturelles. On assiste alors au travail de création de l'artiste, qui va commencer par des croquis en utilisant différentes techniques de dessin, du crayonné au pinceau en passant par l'encre, le fusain et les lavis. L'artiste va alors s'imprégner de son modèle avant de pouvoir produire "l'œuvre absolue" qu'il recherche et qu'il n'a pas pu atteindre avec Liz dix ans plus tôt. Pendant de longues minutes on observe la main de l'artiste (en fait celle du peintre Bertrand Dufour), et l'on pourrait craindre que ces scènes qui vont durer plus de la moitié du film conduisent vite à l'ennui, mais on se laisse prendre au travail de création, en observant en parallèle l'évolution des rapports entre le vieil homme et la jeune femme.

L'interprétation est sans faille, au moins en ce qui concerne les trois personnages principaux que sont Frenhofer, Liz et Marianne. Michel Piccoli interprète un artiste vieilli qui ne concède rien à sa passion de peintre quand il s'agit, à travers la représentation d'un corps de faire surgir l'âme qu'elle contient. Jane Birkin est une femme qui a du supporter beaucoup pour sauvegarder son couple, et si l'on sent toute l'admiration qu'elle porte à son mari, on sent également ses blessures passées et sa souffrance de le voir s'investir totalement avec une femme plus jeune qui l'a remplacée comme source d'inspiration. Enfin Emmanuelle Béart est époustouflante en belle noiseuse, le feu de son regard et l'intensité de ses sentiments masquant de fait une nudité qui apparaît vite comme naturelle, et absolument pas porteuse de la moindre ambiguïté sexuelle entre elle et celui qui la scrute sous tous les angles et dans toutes les positions.

"La belle noiseuse" n'est pas un film difficile d'accès, il suffit juste de s'y laisser glisser et de laisser filer le temps alors que le réalisateur, lui, prend le sien pour dénuder les sentiments encore plus que les corps. Certains y trouveront peut-être de l'ennui mais d'autres se surprendront à constater à quelle vitesse sont passées ces quatre heures où la création artistique rejoint la connaissance de soi.

Ma note : 8.5/10

"L'Artiste et son modèle" de Fernando Trueba (2012)

Résumé : Été 1943, dans la France occupée, non loin de la frontière espagnole. Marc Cros, célèbre sculpteur, vit une retraite paisible avec sa femme Léa, anciennement son modèle. Fatigué de la vie et de la folie des hommes, il est à la recherche d’une inspiration nouvelle, mais rien ne semble le sortir de la monotonie ambiante. En hébergeant Mercé, une jeune espagnole échappée d’un camp de réfugiés, le vieil artiste découvre une nouvelle muse et retrouve le goût du travail. Il démarre alors la sculpture de sa dernière œuvre…

Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture X7dl  Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Ebii

Avis : Avec ce film très librement inspiré par la vie de l'artiste Aristide Maillol et sa relation avec Dina Vierny, Fernando Trueba donne à un Jean Rochefort en fin de carrière un de ses plus beaux rôles, et le film recevra 13 nominations aux Goya 2013. Tourné en N&B, l'image est magnifique, et souligne l'oeuvre du sculpteur et la beauté de son modèle, Mercé, jouée par la jeune Aida Floch qui illumine le film tout comme  elle redonne le goût de vivre à l'artiste. Si ce film insiste sur la composante "travail artistique" dans toute sa première partie (la plus intéressante), il offre également des moments de plus grande tension lors des interventions l'officier allemand et de l'apparition du résistant en fuite, mais ces éléments peuvent apparaitre au final comme inutiles au déroulement principal. Claudia Cardinale a un rôle plus effacé comme épouse et ancien modèle du sculpteur, et l'on ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec celui de Jane Birkin dans "la Belle Noiseuse", face à Michel Piccoli et Emmanuelle Béart.

Ma note : 8,5/10

"La Jeune Fille à la perle" de Peter Webber (2003)

Résumé : Delft, XVIIe siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Elle s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives. Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l'introduit dans son univers. A mesure que s'affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville.

Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture J8jt  Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Hrb2

Avis : "La Jeune Fille à la Perle" est une adaptation d'un roman de Tracy Chevalier, une passionnée d'histoire qui s'est inspirée du tableau du même nom réalisé par Vermeer, pour imaginer la relation qui se serait établie entre le peintre et son modèle, restée anonyme. Le film est donc un prétexte à rentrer dans l'univers du maître, la plupart des autres personnages ayant, eux, réellement existé (principalement la famille du peintre et son mécène Van Ruiven). L'action est lente, avec peu voire pas de rebondissement, mais le spectateur est transporté par l'esthétisme délicat et merveilleusement soigné d'une photographie qui se rapproche des toiles du grand peintre. Il n'y a pas non plus beaucoup de dialogues, Griet ayant la réserve qui sied à une jeune servante officiant dans la demeure d'un homme d'une notoriété certaine. On entre donc dans l'intimité des personnages avec un travail tout en douceur du réalisateur, Peter Webber, dont c'est le premier film, s'attachant à capter les gestes, les regards, les frémissements de la jeune fille, et ceux de Vermeer, utilisant pour cela des gros plans d'une grande intensité. Il dissèque les rapports difficiles de Griet avec la femme et la fille du peintre, celles-ci jalousant l'intérêt que lui porte leur mari et père. La condition des personnes les plus modeste dans la Hollande du XVIIième siècle est naturellement évoquée à travers le harcèlement exercé par le mécène Van Ruiven qui ne rêve que de mettre la jeune Griet dans son lit. Enfin le film est l'occasion de comprendre les techniques de peinture de l'époque, avec la fabrication des couleurs à partir de divers pigments, et en explicitant de façon discrètement didactique le travail permettant de figurer les ombres et les lumières sur la toile, à l'occasion de la peinture de "La femme à la cruche d'eau", décrit avec un réalisme très poussé

Scarlet Johansson est une Griet qui ressemble étonnamment à la jeune fille du vrai tableau, et fait une composition remarquable de justesse, avec un jeu fin et dépouillé. C'est Colin Firth qui joue Vermeer, lui aussi tout en délicatesse et retenue. La reconstitution historique est minutieuse, avec des décors inspirés des tableaux du Maître que l'on découvre à plusieurs occasions dans le film.

Ma note : 8/10

"Bonnard, Pierre et Marthe" de Martin Provost (2024)

Résumé : Pierre Bonnard ne serait pas le peintre que tout le monde connaît sans l’énigmatique Marthe qui occupe à elle seule presque un tiers de son œuvre…

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Avis : Pierre Bonnard n'a pas la notoriété grand public des grands peintres de son temps, comme Monet, Cézanne ou Renoir, mais sa cote a récemment monté avec des expositions au Musée d’Orsay, à Tokyo et à la Tate Modern de Londres, et ses tableaux se vendent aujourd'hui en millions d'euros. C'est donc sans surprise que Martin Provost, qui avait fait découvrir la peintre Séraphine dans son film de 2008, décide de réaliser un biopic sur cet artiste, centré sur ses relations avec sa femme Marthe, à la santé fragile, qui sera sa muse jusqu'à sa mort et qui apparait sur un nombre très important de ses toiles, le film donnant l'occasion d'en découvrir beaucoup.
Pierre est interprété par un Vincent Macaigne convainquant, et Marthe par une Cécile de France qui s'affirme depuis quelques années comme l'une des plus grandes actrices contemporaines. Le film insiste beaucoup sur la relation au sein du couple, sans masquer les relations extra-conjugales de Pierre, en particulier avec Renée Monchatty (jouée par Stacy Martin), une jeune artiste beaucoup plus jeune que lui, et acceptée par Marthe par amour pour son mari. Il fait également la part belle aux relations du couple avec d'autres artistes, comme Misia Godebska (Anouk Grinberg), Edouard Vuillard (Grégoire Leprince-Ringuet) et Claude Monet (André Marcon).
Le film est d'un esthétisme recherché mais sans fioritures inutiles et il présente une reconstitution minutieuse de l'époque. Il permet également au spectateur de découvrir l’œuvre de Bonnard à travers les tableaux présentés.

Ma note : 8/10


"Camille Claudel" de Bruno Nuytten (1988)

Résumé : Camille Claudel est passionnée par la sculpture. Artiste de génie, elle devient l'élève puis la maîtresse d'Auguste Rodin, le plus grand sculpteur de l'époque. La rupture avec ce dernier et ses difficultés pour imposer son œuvre la conduisent peu à peu vers la folie.

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Avis : Le projet de ce film a été lancé par Isabelle Adjani qui en assure aussi une partie de la production, et y livre une performance d'actrice extraordinaire. C'est le premier film réalisé par Bruno Nuytten (alors en couple avec l'actrice) et il est basé sur le roman biographique écrit par la petite-nièce de Camille Claudel, Reine-Marie Paris, petite-fille du romancier Paul Claudel. Récompensé par 5 Césars (pour 12 nominations), il permit également à Adjani d'être nominée pour l'Oscar de la meilleure actrice. Le film a fait découvrir au grand public la personnalité de la sculptrice à l'immense talent mais qui a finit sa vie de manière misérable dans un asile psychiatrique. Assez long, le film se focalise d'abord sur les débuts de l'artiste, soutenue par son père (Alain Cuny) et son frère Paul (Laurent Grévill), et son approche de Rodin, joué par un Depardieu égal à lui-même dans sa démesure, puis sur la relation entre les deux amants, Rodin refusant toutefois de se marier avec Camille, ce qui fera petit à petit tomber la jeune femme dans la folie. Malgré quelques longueurs, et quelques raccords temporels un peu brutaux, le film est très prenant et surtout confirme la place d'Adjani parmi les plus grandes actrices de tous les temps.

Ma note : 8/10

"Séraphine" de Martin Provost (2008)

Résumé : En 1913, à Senlis, le collectionneur allemand Wilhelm Uhde prend à son service Séraphine, une femme de ménage de 48 ans. Il remarque chez des notables locaux une petite toile peinte sur bois. Sa stupéfaction est grande d'apprendre que l'auteur n'est autre que Séraphine...

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Avis : Biopic consacré à la vie de Séraphine de Senlis, peintre autodidacte de condition modeste, le film de Martin Provost reprend les éléments du livre d'Alain Vircondelet, ce qui lui vaudra par ailleurs un procès en plagiat. Le film connut néanmoins un grand succès d'estime et fut récompensé par 7 Césars, dont celui du meilleur film et celui de la meilleure actrice pour Yolande Moreau dont la prestation est exceptionnelle. Auprès d'elle Ulrich Tukur tient le rôle de Wilhelm Uhde, le collectionneur allemand qui révéla le talent de Séraphine, alors qu'elle avait déjà 48 ans, et sans qui elle serait sans doute restée dans un anonymat complet. La première guerre mondial sépara le mécène de l'artiste pendant plusieurs années, mais ils se retrouvèrent en 1927, et l’œuvre de Séraphine fut l'objet d'une exposition qui lui donna une notoriété certaine et une prospérité financière. Mais cela ne suffit pas pour rendre heureuse cette femme humble qui ne sut pas gérer sa fortune et la dilapida pour finir misérablement dans un asile, un sort semblable à celui de Camille Claudel, mais pour des raisons bien différentes.
Le film montre beaucoup des toiles de Séraphine, dont le style naïf reste quasi unique. Elle préparait elle-même ses couleurs, et n'a jamais vraiment donné ses recettes, mais on constate aujourd'hui que ses toiles n'ont pas connu de gros problèmes de conservation.

Ma note : 7,5/10

"Van Gogh" de Maurice Pialat (1991)

Résumé : Après son internement à l’asile, Vincent Van Gogh s’installe à Auvers-sur-Oise chez le docteur Gachet, amateur d’art. Les derniers jours du peintre sont marqués par les relations conflictuelles qu’il entretient avec son frère Théo et sa santé mentale vacillante. Il devient l’amant de Marguerite, la fille de son hôte, mais celle-ci comprend vite qu’il ne l’aime pas, que seul son art le fait vivre...

Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture H46o  Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Ap92

Avis : Dans ce biopic romancé sur Vincent Van Gogh, Maurice Pialat a choisi de ne s'intéresser qu'aux tous derniers jours de le vie de celui-ci, passés chez son protecteur, le docteur Gachet (joué par Gérard Séty). Le peintre, qui, à 37 ans, est au sommet de son art, va imaginer une histoire d'amour avec Marguerite (jouée par Alexandra london), la fille du docteur et réalise ainsi plusieurs tableaux mettant en scène la jeune femme, "Marguerite Gachet au piano" et "Mademoiselle Gachet dans son jardin à Auvers-sur-Oise", mais rien n'indique que cet amour exista dans la réalité.
Le film, marqué par une belle reconstitution historique, fut un succès en salles, et fut nominé à 10 Césars, remportant celui du meilleur acteur pour Jacques Dutronc dans le rôle titre, et beaucoup le considérent comme le meilleur de son réalisateur.

Ma note : 7,5/10

"Renoir" de Gilles Bourdos (2012)

Résumé : 1915. Sur la Côte d’Azur. Au crépuscule de sa vie, Auguste Renoir est éprouvé par la perte de son épouse, les douleurs du grand âge, et les mauvaises nouvelles venues du front : son fils Jean est blessé. Mais une jeune fille, Andrée, apparue dans sa vie comme un miracle, va insuffler au vieil homme une énergie qu’il n’attendait plus. Éclatante de vitalité, rayonnante de beauté, Andrée sera le dernier modèle du peintre, sa source de jouvence. Lorsque Jean, revenu blessé de la guerre, vient passer sa convalescence dans la maison familiale, il découvre à son tour, fasciné, celle qui est devenue l’astre roux de la galaxie Renoir. Et dans cet éden Méditerranéen, Jean, malgré l’opposition ronchonne du vieux peintre, va aimer celle qui, animée par une volonté désordonnée, insaisissable, fera de lui, jeune officier velléitaire et bancal, un apprenti cinéaste…

Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Mde8  Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture L28i

Avis : Assez fidèle à la réalité des faits relatés dans le livre "Le tableau amoureux" écrit par l'arrière petit-fils du peintre, le film tourne autour des relations d'Auguste et Jean Renoir avec Andrée Heuschling, la dernière muse du vieux peintre, handicapé par une polyarthrite, et la future épouse du réalisateur. Le film se distingue par un esthétisme léché, qui fait la part belle aux paysages provençaux (le film a été tourné dans le Var) et à la plastique de la jeune Christa Theret, ainsi qu'une reconstitution d'époque minitieuse, aussi bien dans les décors que les costumes, le tout souligné par la musique d'Alexandre Desplat. Michel Bouquet interprète avec son talent habituel l'artiste au crépuscule de son existence, et il est doublé par les mains du peintre Guy Ribes dans les scènes où il exerce son art, ce peintre étant l'auteur de la plupart des toiles montrées dans le film. Et alors que le peintre va s'effacer, on voit poindre la naissance d'un grand cinéaste, Jean Renoir, de retour de la guerre où il a été gravement blessé, interprété par Vincent Rottiers. C'est aussi l'occasion de disséquer les relations père-fils, et de décrire le milieu bourgeois de l'après première guerre mondiale.
Mais on regarde ce film un peu comme on regarde un très beau tableau, le rythme étant assez lent et manquant de scènes vraiment accrocheuses, certains passages pouvant même friser l'ennui, ce qui nuira à une fréquentation en salles somme toute modeste.

Ma note : 7/10


"Les Galettes de Pont-Aven" de Joël Séria (1975)

Résumé : Henri Serin , 45 ans, marié, père de deux enfants, est représentant en parapluies à Saumur. Mal dans sa peau, incompris de sa famille, son seul plaisir est la peinture. Un soir, il débarque chez une de ses clientes et lui offre un portrait qu'il a fait d'elle ...

Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Kkc7  Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Ekq5

Avis : Comédie douce-amère, ce film où brille un Jean-Pierre Marielle truculent est plus axé sur l'évolution du personnage qu'il incarne que sur sa passion, la peinture. Ce passe-temps est aussi celui d'un autre personnage principal, Emile, joué par Bernard Fresson, aussi pittoresque que franchement vulgaire. Ces deux peintres sont fascinés par les formes féminines et le film ne se prive pas de nous montrer la plupart de ses actrices en tenue d'Eve, lui donnant un caractère érotique assez marqué. A sa sortie, le film a divisé la critique entre ceux qui en soulignent la vulgarité et ceux qui considèrent que "son euphorie subversive remet le monde à l'endroit en nous débarrassant par la rigolade des relents, des remugles de la continence chrétienne..." Il est aussi assez caractéristique de son époque de tournage, les années 70, où d'autres films comme "Les Valseuses" ou "Calmos" s'autorisaient également des scènes que l'on imagine plus vraiment acceptées dans le cinéma d'aujourd'hui.

Ma note :  7/10

"Lautrec" de Roger Planchon (1998)

Résumé : Dans la période montmartroise à la fin du 19e siècle, alors que la bonne société française s'encanaille dans les cabarets parisiens et les maisons closes, le jeune Henri de Toulouse-Lautrec se livre à la peinture et côtoie des prostituées afin d'oublier sa difformité. Il tombe follement amoureux de Suzanne Valandon, l'égérie des grands peintres de l'époque, et devient mondialement connu.

Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Mdvu  Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Zwp7

Avis : Ce film, qui a reçu les Césars des meilleurs décors et des meilleurs costumes vaut surtout par la remarquable reconstitution de "la belle-époque" à travers la vie mouvementée de Henri de Toulouse-Lautrec que l'on suit de sa naissance à sa mort. L'interprétation est aussi excellente, avec Régis Royer dans le rôle titre (adulte), Anémone et Claude Rich jouant ses parents, et Elsa Zyberstein jouant Suzanne Valandon, l'amour de sa vie (plus dans le film que dans la vie réelle). Mais le déroulé linéaire et la succession de scènes de la vie du peintre présentent quelques longueurs, et on regrettera que l'aspect artistique de son travail soit évoqué trop succinctement, au profit d'anecdotes tirées des différentes biographies consacrées à cet artiste.

Ma note :  6,5/10

"Klimt" de Raoul Ruiz (2006)

Résumé : Paris, 1900. Klimt est fêté à l'exposition universelle pendant qu'il est condamné à Vienne comme provocateur. Il vit sa vie comme il la peint, ses modèles sont ses muses. Klimt est en avance sur son temps. Ses relations passionnées avec les femmes et sa quête éternelle de Perfection et d'Amour se reflètent dans toutes ses œuvres. La controverse atteint son comble lorsque que Klimt détourne ses allégories "scandaleuses" et les rachète.

Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Jbt3  Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Riqd

Avis : Biopic fantasmé sur le peintre autrichien controversé Gustav Klimt à la fin de sa vie, alors que le peintre est traité pour une syphilis, ce film du réalisateur franco-chilien Raoul Ruiz a été très diversement apprécié à sa sortie, les plus enthousiastes louant la beauté formelle des images, et le plus critiques sa complexité et ses longueurs, et des scènes qui se succèdent sans grande cohérence. Mais tout le monde reconnait la qualité de la prestation d'un John Malkovich habité par son personnage, lequel entretien des liaisons amoureuses avec son amie autrichienne, Emilie Floege (jouée par Veronica Ferres) , et une actrice parisienne, Lea de Castro (Saffron Burrows), qui  lui servent également de modèles.

Ma note : 6/10
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Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Empty Re: Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture

Message par zardi Sam 6 Avr - 21:59

Bonne idée et beau travail pouce

4 films que je n'ai pas vus dans ta liste : L'Artiste et son modèle - Bonnard, Pierre et Marthe - Lautrec - Klimt

Parmi les autres films que j'ai pu voir sur ce thème :

Andreï Roublev d'Andrei Tarkovski - 9/10
Edvard Munch, la danse de la vie de Peter Watkins - 8,5/10
Hana-bi de Takeshi Kitano - 8/10
La vie passionnée de Vincent van Gogh de Vincente Minelli - 8/10
My left foot de Jim Sheridan - 7,5/10
Le songe de la lumière de Victor Erice - 7,5/10
Le mystère Picasso d'Henri-Georges Clouzot - 7,5/10
L'œuvre sans auteur de Florian Henckel von Donnersmarck - 7,5/10
Les amants de Montparnasse de Jacques Becker - 7/10
Les fantômes de Goya de de Miloš Forman - 7/10
Michel-Ange d'Andrei Konchalovski - 7/10
Frida de Julie Taymor- 6,5/10
L'extase et l'agonie de Carol Reed - 6,5/10

D'autres films dans ma wishlist : Big Eyes de Tim Burton - Pollock d'Ed Harris - Ivre de femmes et de peinture de Im Kwon-Taek - Caravaggio de Derek Jarman
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Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Empty Re: Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture

Message par zardi Dim 7 Avr - 9:07

surfeur51 a écrit:Libre à chacun de compléter cette liste, soit en critique détaillée, soit en présentant un top 10. Si (par bonheur, mais je n'y crois pas trop), il y avait suffisamment de listes présentées, je pourrais en présenter plus tard une synthèse.

Comme toi je n'y crois pas trop. J'ai la même impression que pour la dernière année de DVDPC Crying or Very sad . Les habitués ne postent que trop rarement.
Je vais écrire des critiques pour tous les films que j'ai cités cela ne peut pas faire de mal et cela attirera peut-être des curieux.
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Message par Barbe-Noire Lun 8 Avr - 5:07

Sur ceux que vous avez cités, je n'en ai vus que 5 en intégralité :

 1 - L'extase et l'agonie : 8/10
 2 - La vie passionnée de Vincent Van Gogh : 7,5/10
 3 - Camille Claudel : 7,5/10
 4 - Montparnasse 19 : 7/10   ( Le premier, et pour moi le vrai titre de ce film ) .
 5 - Les galettes de Pont-Aven : 6,5/10

J'ai aussi "My left foot" et "Séraphine", mais toujours blistés !
J'avais commencé "La belle noiseuse", mais je m'enquiquinais tant que j'ai décroché au bout d'une heure environ .
Au débotté, je n'en vois pas d'autres sur le thème dans mes étagères, sauf si "Le portrait de Dorian Gray" pourrait en faire partie ? Mais ce n'est pas un processus de création  !
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Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Empty Re: Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture

Message par zardi Mar 9 Avr - 13:17

Pour illustrer le thème

Andreï Roublev / Andrey Rublyov (1966) d'Andreï Tarkovski

Quand le 7ème art flirte avec la peinture et la sculpture Andrei_roublev

Synopsis : En 1405, le peintre Théophane le Grec demande à Andreï Roublev de venir travailler avec lui à la décoration de l'église de l'Annonciation à Moscou. Quelques années plus tard, bouleversé par la violence de l'époque, Roublev renonce à son art et se mure dans le silence.

Projeté hors compétition au festival de Cannes ce film fut un choc pour beaucoup de spectateurs tant il différait de tout ce qui avait été créé auparavant en particulier dans sa structure narrative et sa mise en scène. D'une durée d'environ trois heures ce biopic fictif de l'iconographe le plus célèbre de Russie se présente sous la forme de huit tableaux avec un prologue et un épilogue additionnels.
D'entrée on est saisi par une scène qui parait dans un premier temps incongrue par rapport à l'histoire car aucun des personnages principaux n'y apparait. Malgré une foule hostile un moine s'élève, accroché à un ballon puis s'abime sur la berge d'une rivière. Le questionnement est total sur la signification de cette scène. De nombreuses interprétations sont possibles et ce n'est qu'après le visionnage du métrage qu'on comprend le rapport avec le thème de la création par l'artiste (ascension et chute).
Le film mérite une attention constante tant sa construction peut paraître hermétique mais comme l'a fait remarquer Antonioni  en réponse à une critique « Pour comprendre, il suffit d'ouvrir les yeux ». Tout le métrage est empreint d'un mysticisme récurent où le doute tient une place majeure (probablement un écho du ressenti de Tarkovski lui-même). Le talent de l'artiste ne suffit pas, il faut en plus que son œuvre soit au service du public.
Les segments sont d'aspects différents et les scènes violentes alternent avec celles où des personnages dialoguent sur leur art et le rapport avec la foi, en particulier lors des échanges entre Roublev (Anatoliy Solonitsyn) et son mentor, Théophane le Grec (Nikolai Sergeyev). Celui que j'ai préféré est celui où la cloche est fondue puis essayée avec une virtuosité dans les images et une émotion prégnante dans sa conclusion.
La richesse de la mise en scène est la deuxième caractéristique principale de ce métrage. Qualité de la photographie, soin des cadrages, composition des plans, mouvement des foules vu en plongée, tout est soigné avec une caméra mobile et des travellings magnifiques aussi bien horizontaux comme pour la charge des tatars ou verticaux comme pour la fête païenne. A cela il faut ajouter la violence montrée crûment (viol, torture, animaux incendiés) à de multiples reprises en particulier lors de la mise à sac de la ville de Vladimir.
Pour couronner le tout l'épilogue qui passe du noir et blanc à la couleur montre enfin les créations picturales d'Andreï Roublev qui parait apaisé et sûr de son art.

Ce film a révélé un cinéaste que l'on peut ranger parmi les plus grands et qui, comme son héros, va connaître l'ire de ses employeurs (Brejnev le premier) pour avoir préféré la cause humaniste à celle du communisme.
 
Le film est visionnable gratuitement en VOST sur YouTube
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Message par infrared Jeu 18 Avr - 23:59

Pas vu assez de films pour faire un top mais j'en connais plusieurs de nom

Sauf erreur, j'ai juste vu Les galettes de Pont-Aven (dvd/br)
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Message par Barbe-Noire Ven 19 Avr - 5:22

infrared a écrit:Pas vu assez de films pour faire un top mais j'en connais plusieurs de nom

Sauf erreur, j'ai juste vu Les galettes de Pont-Aven (dvd/br)

J'ai classé ceux que j'ai vus ( selon mes notes ), mais ce n'est pas vraiment un top, pas avec seulement 5 films . Peut-être y en t'il d'autres que ma mémoire a zappé, mais en tout cas aucun des autres cités par Surfeur et Zardi ( sauf la 1ère heure de "La belle noiseuse" : c'est à peu près le maximum que j'arrive à tenir sur les films qui m'ennuient, comme récemment  "Anatomie d'une chute"  Sleep ou "Le procès Goldman" Confus  ) .
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