Top films noirs

asiafan a écrit:je suis du même avis

Je me doutais de la réponse. Mais ce n'est pas grave, la liste de néo-noirs de wikipédia me suffit largement pour un top 20.

alamo a écrit:Gâtisme avancé, désolé.
ajouter le grand sommeil, en 10, et remonter Vera Cruz en 9.
Merci

C'est fait. Merci.

Je commence le classement aujourd'hui et je clos le top le mardi 30 à minuit. Résultats et synthèse dans la foulée.

Un petit effort et à vos claviers, les retardataires. Vos tops seront les bienvenus.

C'était fatal qu'il y ait moins de participants que sur DVDPC, vu le nombre d'inscrits pour l'instant sur ce forum  ( Paris ne s'est pas fait en un jour, ni DVDPC non plus d'ailleurs ! ) .
Ce top est le tout premier qui ait démarré sur cinefan, tous les autres sont des transferts de synthèses de l'ancien forum .
On peut peut-être espérer une ou deux listes de plus dans les derniers jours, il y en a toujours qui attendent le dernier moment     !

PS (edit) : relu toutes les pages, je pense que Yannickv devrait fournir son top avant la fin. Je me suis permis de contacter Bridoli en mp ( qui participe régulièrement aux tops depuis très longtemps ), wait and see ! Il y en a 7 pour l'instant, c'est pas si mal, sans compter la tentative HS de Asiafan !

J'ai recensé tous les tops fournis. Il reste 48 heures pour les retardataires. Si vous voulez modifier vos tops, il est encore temps mais dans ce cas avertissez-moi.

J'en ai pas vu assez pour faire un top

infrared a écrit:J'en ai pas vu assez pour faire un top

Tu aurais pu faire un top 4 ou 5. Surfeur s'est arrêté à 5, ça ne pose pas de problème !

Un grand merci aux participants à ce top, dans l’ordre chronologique : Surfeur 51 – Barbe-Noire – zardi – Johnny-Fan – c2302t – Snaky930 - alamo ainsi qu'Asiafan    

Il y a 28 films différents qui ont été cités. Le classement est le suivant :

1. Sueurs froides (1958) Alfred Hitchcock – 39 points / 5 citations
2. La nuit du chasseur (1955) Charles Laughton – 30 / 4
3. Boulevard du crépuscule (1950) Billy Wilder – 28 / 4
4. Laura (1944) Otto Preminger – 28 / 3
5. L'inconnu du Nord-Express (1951) Alfred Hitchcock – 25 / 4
6. Quand la ville dort (1950) John Huston – 24 / 4
7. Le troisième homme (1949) Carol Reed – 23 / 4
8. Les tueurs (1946) Robert Siodmak – 22 / 5
9. Assurance sur la mort (1944) Billy Wilder – 21 / 4
10. Le faucon maltais (1941) John Huston – 20 / 3

11. La griffe du passé (1947) Jacques Tourneur – 14 / 3
12. L'enfer est à lui (1949) Raoul Walsh – 14 / 2
13. Le grand sommeil (1946) Howard Hawks – 11 / 3
14. La dame de Shangaï (1947) Orson Welles – 9 / 1
15. Nous avons gagné ce soir (1949) Robert Wise – 9 / 1
16. Règlement de comptes (1953) Fritz Lang – 9 / 2
17. Les forbans de la nuit (1950) Jules Dassin – 7 / 1
18. Le criminel (1946) Orson Welles – 6 / 1
19. Le violent (1950) Nicholas Ray – 5 / 1
20. La soif du mal (1958) Orson Welles – 5 / 1
21. Le carrefour de la mort (1947) Henry Hathaway – 5 / 1
22. L’invraisemblable vérité (1956) Fritz Lang – 3 / 1
23. Le facteur sonne toujours deux fois (1946) Tay Garnett – 3 / 1
24. La femme au portrait (1944) Fritz Lang – 3 / 1
25. La femme à abattre (1951) Bretaigne Windust – 2 / 1
26. L'énigme du Chicago express (1952) Richard Fleischer – 2 / 1
27. Ça commence à Vera Cruz (1949) Don Siegel – 2 / 1
28. En quatrième vitesse (1955) Robert Aldrich – 1 / 1

J'espère que ce top aura intéressé quelques lecteurs et peut-être même fait découvrir des films. Je publierai la synthèse dans les prochains jours.
Le top néo-noir devrait suivre juste après.

zardi a écrit:Un grand merci aux participants à ce top.... Je publierai la synthèse dans les prochains jours.

Et merci à toi pour le travail de compilation   . J'attends ta synthèse avec intérêt, même si ce n'est pas ma période préférée en ce qui concerne le genre.

zardi a écrit:Le top néo-noir devrait suivre juste après.

Mon top 20 est prêt. Aucun mal à en trouver 20, mais pour le classement, j'hésite encore sur celui que je mets en premier, car il y en a deux que j'apprécie tout autant  ... Deux films fort différents, avec quand même un gros point commun : le personnage central est une femme, et c'est la même actrice pour les deux films (non, elle ne se prénomme pas Nicole... )

Je vais lancer le début de la synthèse car elle est longue et je ne sais pas comment conserver des brouillons alors que c'était possible sur DVDPC. je complèterai au fur et à mesure.

Synthèse du top film noir :

    Ce qui frappe quand on regarde le classement, c’est la variété et la renommée des réalisateurs. Presque tous les noms illustres qui ont participé à l’âge d’or d’Hollywood y figurent. Un seul n’est pas américain (je vous laisse trouver lequel), ce qui est normal compte tenu du thème choisi.
Autre remarque, c’est la qualité des films sélectionnés. Pas une fausse note, tous les métrages cités figurent en bonne place dans les classements mondiaux malgré leur ancienneté.
    C’est d’autant plus remarquable que le genre du film noir correspond au départ à des films de séries B faits pour passer en double programme ! Comment expliquer que des metteurs en scène renommés prennent le risque de tourner des films de ce type alors qu’à l’époque la critique n’était pas tendre. Quand Assurance sur la mort est sorti, la critique l‘a descendu en flammes, ce qui n’a pas empêché l’œuvre de rencontrer un franc succès auprès du public.
Deux raisons à cela : la guerre qui avait limité la production et la censure. Les gens avaient besoin de quelque chose de nouveau et la vague des films criminels des années 30 avait préparé le terrain. De nombreux cinéastes réfugiés aux états unis (Lang, Wilder, Preminger …) ont apporté une autre vision du cinéma avec le tournage en extérieur et l’influence de l’expressionnisme allemand.

Voilà comment un genre mineur a révolutionné le cinéma et dont l’influence se fait encore sentir de nos jours.

Passons aux 5 premiers films du classement.

1. Sueurs froides / Vertigo



    Que de chemin parcouru par ce film. Après un accueil mitigé de la part du public, il est devenu culte jusqu’à faire partie du top 10 mondial (7e aux USA et 2e en Grande Bretagne). J’avoue qu’à mon premier visionnage, j’ai été un peu désarçonné et qu’à chaque relecture, j’ai apprécié de plus en plus ce film. Il est maintenant considéré par beaucoup comme l’œuvre la plus aboutie du maître du suspense.

    Pourtant du suspense il n’y en a pas beaucoup. Très vite on sait que le personnage principal (James Stewart) est innocent et n’a pas provoqué la mort de Madeleine (Kim Novak). Ce n’est que dans le twist final qu’on comprend les ressorts du scénario que je ne vais pas dévoiler ici.

    L’intérêt du film vient d’abord de la maîtrise du réalisateur. Direction d’acteur, composition des décors, travail sur les couleurs, mouvements de caméra, BO somptueuse de Bernard Hermann, générique « vertigineux » de Saul Bass, tout est pratiquement parfait.

    Alfred Hitchcock, de son propre aveu, a voulu faire un film expérimental et le moins qu’on puisse dire c’est que l’expérience est réussie. Juste un exemple pour illustrer ces propos. Dans fenêtre sur cour, le même acteur, James Stewart, est aussi victime du vertige et ce sont ses réactions qui sont filmées. Dans Vertigo c’est un effet de caméra qui traduit le vertige avec le fameux travelling inversé.

    Le deuxième intérêt est l’aspect romantique du film. Cette volonté farouche de faire renaître l’être aimé était déjà présente dans le livre de Boileau-Narcejac mais est ici magnifiée par le réalisateur.

2. La nuit du chasseur / The night of the hunter



    Curieusement ce film a suivi la même trajectoire que Vertigo. Boudé par le public à sa sortie, devenu culte grâce aux diffusions à la télévision, il est aujourd'hui unanimement reconnu comme un film majeur.

    Par contre au niveau réalisation c’est complètement différent. Autant Hitchcock était maître du sujet quand il a réalisé le premier, autant Charles Laughton ne l’était pas quand il a réalisé le second. En effet c’est son premier et unique film.

    A une époque où il était en perte de vitesse en tant qu’acteur, il s'est lancé dans ce projet d'adapter un roman qui avait connu un grand succès. Cette histoire de poursuite de deux enfants par leur beau-père aurait pu aboutir à un film quelconque sans les deux ingrédients qui, à mon avis, font la richesse du film : la qualité de l'interprétation et la qualité de l'image.

   Au départ le rôle principal était envisagé pour Laurence Olivier ou pour Gary Cooper. Un simple coup de fil de Charles Laughton à Robert Mitchum en a décidé autrement : "Hello, Bob. J'ai trouvé un livre à adapter. Le personnage principal est le pire des salauds" réponse : "Présent"! Pour ceux qui ont vu le film, quand on évoque Robert Mitchum, la première image qui vient à l'esprit est celle de ce pasteur avec les tatouages HATE et LOVE sur ses doigts. Sa prestation faite de nonchalance et de cruauté est exceptionnelle. L'autre idée de génie est d'avoir choisi Lilian Gish, ancienne vedette du muet, pour le rôle de la vieille dame qui recueille et protège les enfants. Un hommage à Cecil B. DeMille mais aussi car l'opposition avec Mitchum est très forte et renforce l'idée de la lutte du bien contre le mal. Enfin Shelley Winters toujours excellente dans les rôles tragiques vient compléter ce duo.

    Le film doit beaucoup à la qualité des images, aux scènes de nuit, au clair-obscur et à certains angles de prise de vue très expressionnistes. Tout cela n'est pas dû au réalisateur mais à son chef opérateur Stanley Cortez.

    Alors quelle est la part de Charles Laughton dans cette réussite? Son talent de conteur assurément mais aussi la capacité à décrire les événements à travers la vision des enfants. Ce qui rend ce film unique en son genre.

3. Boulevard du crépuscule / Sunset Boulevard



    Avant d'être un réalisateur, Billy Wilder était surtout un scénariste. Associé à Charles Brackett il écrivit le scénario de ce film où il mélange les genres(film sur la folie, flm sur le cinéma, film noir) et où il règle ses comptes avec l'industrie du cinéma (Wilder ne supportait pas qu'on puisse massacrer un scénario). Il demanda à ce que le script soit tenu secret jusqu'au dernier moment.

    A travers le personnage de Norma Desmond, vieille star du muet qui veut faire un come back, magnifiquement interprétée par Gloria Swanson, il fustige les gros bonnets d'Hollywood qui exploitent les acteurs puis les laissent tomber quand ils n'en ont plus besoin, mais aussi il rend hommage à toutes les "petites gens" qui travaillent dans les studios et qui accueillent chaleureusement Norma Desmond lorsqu'elle rend visite à Cecil B. DeMille pendant le tournage d'un film. Le choix d'Erich Von Stroheim dans un rôle presque autobiographique vient encore appuyer cette charge contre les dirigeants (il fut écarté des studios pour avoir dépassé le budget alors qu'il avait été un réalisateur phare des années 20).

    Mais c'est aussi un film noir à travers l'histoire du scénariste fauché (William Holden) qui se réfugie dans le manoir pour échapper à ses créanciers et qui va exploiter la situation jusqu'à sa fin tragique. Malgré la richesse des décors, tous les ingrédients du film noir sont présents en particulier dans les images souvent dans le noir avec des clairs-obscurs et le langage propre aux romans de détective dans de nombreuses répliques.

    La richesse du scénario, la qualité de l'interprétation, l'originalité des dialogues et la beauté des décors et de la photographie font de ce film un monument du septième art.

3. Laura



    Laura est un film film noir à part où le raffinement, l'élégance l'emportent sur le style plus familier des films de l'époque. Il le doit à son réalisateur Otto Preminger. Interdit de réalisation pour un différent avec Darryl F. Zannuck, il ne devait être au départ que le producteur. Après le début du tournage par Rouben Mamoulian jugé décevant, il réussit à obtenir du patron de la Fox l'autorisation de réaliser lui-même le film. Beauté des décors, mouvements fluides de la caméra, précision de l'éclairage sont sa marque de fabrique. Comme Fritz Lang il attache beaucoup d'importance aux moindres détails.

    Le film est une enquête policière sur un meurtre. On oscille constamment entre le film noir et le film classique britannique, où à tour de rôle les potentiels meurtriers sont suspectés. Presque toutes les scènes ont lieu dans des appartements où l'éclairage joue un rôle important.

    Ce qui rend inoubliable le film est pourtant l'actrice principale, Gene Tierney, dont la beauté irradie les scènes où elle apparaît de même que le tableau qui la représente accompagné de la mélodie de David Raskin. A ses côtés Dana Andrews joue le rôle d'un enquêteur typique du film noir qui tombe sous le charme de la présumée défunte, Clifton Webb fait une composition remarquable (il est d'ailleurs nominé aux oscars), Vincent Price interprète un rôle de bellâtre bien loin des standards qui le rendront célèbre par la suite, enfin Judith Anderson (connue surtout pour son rôle de méchante dans Rebecca) montre tout son talent dans les quelques passages où elle intervient.

5. L'inconnu du Nord-Express / Strangers on a train



Je viens de revisionner ce film. Ma première impression est renforcée, c'est probablement avec les oiseaux l'oeuvre où Hitchcock maîtrise le mieux le suspense. Le spectateur ne peut que suivre le cheminement imposé par le réalisateur qui programme ces réactions. Outre les belles scènes qui parsèment le film, il y a quelques trouvailles comme l'idée de suivre les chaussures des protagonistes avant leur rencontre, le visage fixe de Bruno impassible au milieu des spectateurs qui suivent les échanges de tennis, et évidemment la scène finale du manège remarquablement filmée.
C'est typiquement un film noir avec toutes ces scènes qui se passent dans l'obscurité et ses cadrages inclinés pour filmer les portes qui sont des référence à l'expressionnisme allemand.
Côté interprétation Robert Walker crève l'écran et Farley Granger n'est pas si mal contrairement à mon souvenir. Pas de blonde dans ce film et j'ai trouvé que le visage de Ruth Roman était bien mis en valeur.

Voila pour cette synthèse je vais bientôt lancer le top films néo-noir.

Un grand merci pour ce top qui m'a réellement emballé

J'ai découvert nombre de films de grande qualité (que je possédais pour la plupart ) et je compte bien poursuivre l'aventure avec d'autres titres !

Ce que je retiens c'est que généralement dans ces films, les mecs emballent facilement les jolies gonzesses, picolent à tout heure et fument comme des pompiers ! C'est peut être pour cela que ça m'a plu

Egalement, moi l'amateur de B.O.F, je me suis aperçu  que les plus grands compositeurs avaient oeuvré : Franz Waxman, Miklós Rózsa, Dimitri Tiomkin, David Raskin, Roy Webb...