Dernier film visionné

Wind river (2017) de Taylor Sheridan - 7,5/10



Synopsis : Cory Lambert est pisteur dans la réserve indienne de Wind River, perdue dans l’immensité sauvage du Wyoming. Lorsqu’il découvre le corps d’une femme en pleine nature, le FBI envoie une jeune recrue élucider ce meurtre. Fortement lié à la communauté amérindienne, il va l’aider à mener l’enquête dans ce milieu hostile, ravagé par la violence et l’isolement, où la loi des hommes s’estompe face à celle impitoyable de la nature…

Le scénariste de Sicario et Comancheria passé de l'autre côté de la caméra  prend fait et cause pour les amérindiens en dénonçant leur condition misérable dans une réserve. Il réalise un bon thriller qui se déroule dans les magnifiques paysages enneigés du Wyoming. Les scènes d'actions bien que rares sont bien filmées et violentes. Composition sobre mais intense de Jeremy Renner totalement investi dans son personnage de justicier qui veut exorciser le mal qui le ronge après la perte de sa fille. Film récompensé à Cannes pour sa mise en scène dans la section Un certain regard.

Tully (2018) de Jason Reitman - 6,5/10



Synopsis : Marlo, la petite quarantaine, vient d’avoir son troisième enfant. Entre son corps malmené par les grossesses qu’elle ne reconnaît plus, les nuits sans sommeil, les repas à préparer, les lessives incessantes et ses deux aînés qui ne lui laissent aucun répit, elle est au bout du rouleau. Un soir, son frère lui propose de lui offrir, comme cadeau de naissance, une nounou de nuit. D’abord réticente, elle finit par accepter. Du jour au lendemain, sa vie va changer avec l’arrivée de Tully…

Un beau portrait de femme avec deux actrices talentueuses sur un sujet de surmenage post-natal peu traité au cinéma. Les dialogues de Diablo Cody sont toujours aussi imagés. Mais le twist final était-il nécessaire ?
Cela aurait pu être un bon film si la mise en scène n'était aussi plate. On a par moment l'impression de voir un téléfilm.

Le cirque de Charlie Chaplin : 8/10

En visionnant ce film, je me suis pose la question suivante : quand est ce que le cinéma a perdu de sa simplicité ?
Quand on voit l'oeuvre de Chaplin(les muets essentiellement), et qu'on le compare à celles postérieures d'autres grands cinéastes, on se rend vite compte de la grandeur de son art. Dire l'essentiel en un minimum de plans, où tout est regroupé pour faire naître l'émotion(comique ou dramatique), et le tout en 72mn.
Ce film n'est pas forcément le plus touchant (les lumières de la ville l'est plus à mon sens), mais est souvent très drôle et très inventif. Les personnages secondaires sont trop en retrait et ne sont souvent là que pour faire briller charlot(c'est l'un des aspects de son œuvre qui me gène)

Espion lèves toi d'Yves Boisset : 7/10

Un bon film d'espionnage à l'ancienne avec tout le savoir faire de Boisset, la musique de Morricone et les dialogues d'Audiard, qui reste encore aujourd'hui efficace et assez anxiogène. Si Ventura la joue classique, c'est le personnage de Michel Piccoli qui tire le plus son épingle du jeu, par sa roublardise, son jeu de faux semblants, du grand art).

Un condé (1970) de Yves Boisset - 6,5/10



Synopsis : Favenin, policier désabusé, veut venger la mort de son coéquipier tué par des gangsters. Au mépris des lois, il n’hésite pas à user du chantage et de la torture pour retrouver les assassins et préfèrerait tuer plutôt qu’arrêter le coupable.

Un film qui fit scandale à son époque pour sa violence et pour l'aspect négatif qu'il donnait de la police. Il fut même censuré ce qui lui fit une grande publicité et du coup un succès auprès du public en écho aux brutalités policières des évènements de 68. On sent l'influence de Melville et des polars italiens dans le traitement de la violence (Boisset venait justement de tourner un film policier en Italie).
La grande qualité du film vient des interprètes. Michel Bouquet en impose dans un rôle de vengeur qui n'hésite pas à assassiner et à torturer pour arriver à ses fins. Michel Constantin, Bernard Fresson et Rufus excellent dans les seconds rôles.
Par contre on peut regretter la pauvreté de la mise en scène. Boisset use et abuse des plans moyens et des gros plans. Peu de mouvements des personnages ce qui évite les mouvements de caméra mais favorise les champs contrechamps qui à la longue sont lassants. J'avoue avoir été déçu par ce film qui avait pourtant une bonne réputation.

Dernier domicile connu de José Giovanni : 7/10
Un bon polar sous forme de puzzle où l'intérêt est de savoir comment le couple Ventura/Jobert va réussir à retrouver le témoin de leur enquête (parce qu'on le sait très bien qu'ils vont réussir malgré les bâtons dans les roues qu'on leur met). J'ai trouvé Lino Ventura plus inspiré que dans le Boisset cité plus haut(espion lève toi). Par contre Marlène Jobert n'est vraiment pas une bonne actrice( Dommage).
Formidable musique de François de Roubaix qui inspira Robbie Williams pour son hit "l'amour suprême".

c2302t a écrit:Par contre Marlène Jobert n'est vraiment pas une bonne actrice( Dommage).

 Je suis assez en désaccord avec cette affirmation. C'est vrai qu'elle a un style personnel assez marqué "femme fragile en apparence", en adéquation avec son physique et sa voix, mais elle sait parfaitement briller dans des genres bien différents, de la comédie déjantée (Faut pas prendre les enfants du bon dieu...), au drame (Nous ne vieillirons pas ensemble), en passant par l'aventure (Les Mariés de l'an deux) et le thriller (Folle à tuer). Tout en restant dans son style, elle adapte parfaitement son jeu à chaque circonstance.  En gros, elle joue du Marlène Jobert comme John Wayne joue du John Wayne, Gabin du Gabin, ou De Funès du De Funès, et on ne reproche pas à ces derniers d'être de mauvais acteurs.
 

surfeur51 a écrit:

c2302t a écrit:Par contre Marlène Jobert n'est vraiment pas une bonne actrice( Dommage).

 Je suis assez en désaccord avec cette affirmation. C'est vrai qu'elle a un style personnel assez marqué "femme fragile en apparence", en adéquation avec son physique et sa voix, mais elle sait parfaitement briller dans des genres bien différents, de la comédie déjantée (Faut pas prendre les enfants du bon dieu...), au drame (Nous ne vieillirons pas ensemble), en passant par l'aventure (Les Mariés de l'an deux) et le thriller (Folle à tuer). Tout en restant dans son style, elle adapte parfaitement son jeu à chaque circonstance.  En gros, elle joue du Marlène Jobert comme John Wayne joue du John Wayne, Gabin du Gabin, ou De Funès du De Funès, et on ne reproche pas à ces derniers d'être de mauvais acteurs.
 

En fait je suis d'accord avec vous deux dans ce sens que malgré ses lacunes dans le jeu elle avait quelque chose d'unique, une spontanéité et une fragilité directement identifiables qui la rendaient terriblement attachante.

c2302t a écrit:
Formidable musique de François de Roubaix qui inspira Robbie Williams pour son hit "l'amour suprême".

Je plussoie

Au sujet de dernier domicile connu j'ajouterai les très bons seconds rôles de Michel Constantin et surtout de Paul Crauchet.

zardi a écrit:

surfeur51 a écrit:

c2302t a écrit:Par contre Marlène Jobert n'est vraiment pas une bonne actrice( Dommage).

 Je suis assez en désaccord avec cette affirmation. C'est vrai qu'elle a un style personnel assez marqué "femme fragile en apparence", en adéquation avec son physique et sa voix, mais elle sait parfaitement briller dans des genres bien différents, de la comédie déjantée (Faut pas prendre les enfants du bon dieu...), au drame (Nous ne vieillirons pas ensemble), en passant par l'aventure (Les Mariés de l'an deux) et le thriller (Folle à tuer). Tout en restant dans son style, elle adapte parfaitement son jeu à chaque circonstance.  En gros, elle joue du Marlène Jobert comme John Wayne joue du John Wayne, Gabin du Gabin, ou De Funès du De Funès, et on ne reproche pas à ces derniers d'être de mauvais acteurs.
 

En fait je suis d'accord avec vous deux dans ce sens que malgré ses lacunes dans le jeu elle avait quelque chose d'unique, une spontanéité et une fragilité directement identifiables qui la rendaient terriblement attachante.

Je suis d'accord avec toi zardi, elle a toujours été très attachante, mais contrairement à Wayne, Gabin ou d'autres stars qui ne sont jamais vraiment sortis de leurs personnages typés, dans le Giovanni, son jeu sonne parfois faux. Dans d'autres films, elle est bien, mais dans celui ci je ne la trouve pas très bonne. Après ce n'est que mon avis, pas une vérité.

Blindspotting (2018) de Carlos López Estrada -8/10



Synopsis : Encore trois jours pour que la liberté conditionnelle de Collin prenne fin. En attendant de retrouver une vie normale, il travaille comme déménageur avec Miles, son meilleur ami, dans un Oakland en pleine mutation.
Mais lorsque Collin est témoin d’une terrible bavure policière, c’est un véritable électrochoc pour le jeune homme. Il n’aura alors plus d’autres choix que de se remettre en question pour prendre un nouveau départ.

Une vraie bouffée d'oxygène ce film. Un mélange de comédie, de violence et de révolte qui sonne juste même si les situations semblent exagérées. Le duo formé par Daveed Diggs et Rafael Casal qui sont aussi les scénaristes, fonctionne bien. Le film respire l'amour pour cette ville d'Oakland peu à peu gentrifiée. On se demande si Spike Lee n'aurait pas trouvé un successeur. Pas étonnant que ce film ait été primé à Sundance et à Deauville.

Je découvre vos échanges à propos de Marlène Jobert . Personnellement, je n'ai jamais eu l'impression qu'elle ait été une actrice médiocre, mais jamais non plus qu'elle fut une actrice hors-pair ( "fut" pas parce qu'elle nous aurait quitté , mais parce qu'elle a arrêté très tôt sa carrière cinématographique ) ! Avant d'aller voir sa filmo, j'ai tenté de me rappeler à l'arrache les métrages de sa carrière, et - à ma grande honte - je n'en ai retrouvé que 6 !
En réalité, filmo à l'appui, j'en ai vus 9, mais dans 3 d'entre eux ( fiche wiki sous les yeux ), je ne me rappelle même pas sa présence ( "Alexandre le bienheureux", "Le voleur" et "Pas si méchant que çà", surtout que sur ce dernier - que j'avais vu en salle - , je m'étais copieusement emmerdé, ce qui n'est pas l'idéal pour mémoriser ) .
Pour le reste, j'ai plus de souvenirs sur certains ( "le bon et les méchants" , "Les mariés de l'an II" , "La guerre des polices" , mais tous vus au moins 2 fois ) que sur d'autres - pas revus - , à savoir "Dernier domicile connu" ( encore blisté ), "Le passager de la pluie" et "Les cigognes n'en font qu'à leur tête" ( diffusions télé pour ces deux-là, mais pas franchement eu envie de les acheter ensuite ).
Impossible de me souvenir comment j'avais spécifiquement jugé ses interprétations sur les 3 derniers, mais aucune réserve particulière sur les 3 qui m'ont le plus marqué .
Par contre, il est clair que si je cherchais à citer les plus grandes actrices françaises ( Simone Signoret, Annie Girardot, Romy Schneider, Isabelle Adjani, Danielle Darrieux, Catherine Deneuve ................... ) , ce n'est pas le nom de Marlène Jobert qui me viendrait immédiatement en tête !