Fan de cinéma
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Fnac : 2 Funko Pop achetées : le 3ème ...
Voir le deal

Un petit survol du cinéma de Zulawski

2 participants

Aller en bas

Un petit survol du cinéma de Zulawski Empty Un petit survol du cinéma de Zulawski

Message par surfeur51 Ven 10 Fév - 12:41

Né dans la Pologne occupée en 1940, Andrzej Zulawski peut faire ses études en France grâce à son père qui fut attaché culturel à l'ambassade de Pologne à Paris, puis ambassadeur auprès de l'UNESCO. Il étudie le cinéma à l'Institut des hautes études cinématographiques et les sciences politiques à La Sorbonne. Sa carrière cinématographique, bien que s'étendant sur plus de 40 ans ne comporte que 13 films, certains tournés en Pologne où le réalisateur connait des problèmes avec la censure sous le régime communiste. De 1984 à 2001, il aura Sophie Marceau pour compagne, qu'il fera tourner dans 4 films. En plus de sa carrière de réalisateur, il est aussi écrivain, auteur de 13 romans mêlant souvent des personnages réels et de fiction.  Il décède d'un cancer en 2016.

Un petit survol du cinéma de Zulawski Andrzej_%C5%BBu%C5%82awski_03


Mes nuits sont plus belles que vos jours

Un petit survol du cinéma de Zulawski Pbwl

Lucas a inventé un nouveau langage de programmation, mais apprend qu'il est atteint d'une maladie rare qui touche sa mémoire. Il rencontre Blanche, une fille beaucoup plus jeune que lui, déjà mariée avec son complice dans un numéro de divination, et décide de la suivre au bord de la mer. L'amant sait qu'il n'a plus beaucoup de temps à vivre, et ses rares mots vont droit au cœur de la jeune fille, dont les parents n'ont jamais su discerner en elle les blessures de l'enfance....

Adapté du roman homonyme de Raphaële Billetdoux, ce film, tourné principalement dans le magnifique hôtel du Palais à Biarritz présente la relation équivoque entre deux personnages déjà cassés par la vie, qui s'aiment et se déchirent, joués par Jacques Dutronc et Sophie Marceau qui trouvent là chacun un de leurs plus beaux rôles. Alors que les deux amants assument leur passion pendant les nuits de leur brève rencontre, les jours de Lucas étant comptés, on découvre petit à petit les traumatismes que chacun a connu dans son enfance. Le film est assez dur et sans concessions, mais la poésie qui s'en dégage est indéniable, invitant le spectateur à faire l'effort de suivre les amants sur le chemin qui les mènera à la très belle scène illustrée par ma capture d'écran.

Ma note :8,5/10


La Femme publique (critique reprise d'un DVD à la loupe)

Un petit survol du cinéma de Zulawski G3w3

Ethel, qui gagne sa vie en posant nue, souhaite devenir comédienne. Bien que sa façon de jouer laisse franchement à désirer, elle est remarquée, lors d'une audition, par le metteur en scène allemand Lucas Kessling. Celui-ci prépare une version très personnelle des "Possédés" de Dostoïevski et offre un rôle à la jeune femme....

"La femme publique" fait partie de ces films d'auteur très typés qui laissent rarement indifférent, les critiques étant souvent soit élogieuses soit très sévères. Le réalisateur Andrzej Zulawski adapte ici un roman de Dominique Garnier qui analyse l'influence que peut avoir sur la vie privée d'une jeune actrice le rôle qu'elle joue devant la caméra. Ce film a bénéficié d'un certain succès chez les critiques et les spectateurs, et a lancé la carrière de Valérie Kaprisky, qui reçu le César de la meilleure actrice en incarnant Ethel, mais qui devait par la suite se faire assez rare à l'écran, choisissant ses rôles avec parcimonie en s'essayant à des genres très différents.

Ethel rêve de devenir comédienne, mais elle doit poser pour gagner sa vie. Le film montre à l'occasion de plusieurs scènes les rapports de plus en plus difficiles entre la jeune femme et André (Roger Dumas), un photographe amateur un tantinet voyeur qui lui demande de danser entièrement nue pour pouvoir la photographier sous tous les angles. L'occasion pour Ethel de démontrer ses talents de comédienne viendront d'une rencontre avec le réalisateur Lucas Kessling (Francis Huster), dont le comportement tyrannique sur le plateau n'empêchera pas Ethel de devenir sa maîtresse. Et à son contact, bien que n'ayant jamais suivi le moindre cours d'art dramatique, elle réussit à surmonter ses appréhensions, à résister aux chausse-trappes de comédiennes rivales, pour devenir une vraie actrice, reconnue. En parallèle, elle doit gérer la relation avec son père (Patrick Bauchau), devenu clochard, et se lie également avec un jeune émigré tchèque illuminé, Milan Mliska (Lambert Wilson), ignorant qu'il s'agit en fait d'un anarchiste manipulé qui va assassiner l'archevêque de Lituanie lors de son passage à Paris. Le déroulement de l'action est assez chaotique, avec une succession de scènes montrant la jeune femme dans sa vie réelle, et jouant son rôle, et ayant de plus en plus de mal à dissocier ces deux aspects de sa propre personnalité. Le scénario est assez touffu, compliqué par l'affaire du complot contre l'évêque, et si le film ne comporte pas de longueurs en soi, il est assez facile de décrocher si l'on ne cherche pas à rentrer dans la psychologie des personnages. La connotation érotique est assez forte, les très nombreuses apparitions d'Ethel en tenue d'Eve s'ajoutant à plusieurs scènes de sexe.

La réalisation d' Andrzej Zulawski est très rigoureuse, et met en lumière les différents thèmes abordés, essentiellement la passion et la manipulation. On notera l'ambiance tout à fait particulière du tournage du film dans le film, "Les Possédés", avec une richesse de costumes et des décors baroques qui tranchent avec le monde réel plutôt sinistre, un Paris souvent crasseux étant photographié par le directeur artistique Sacha Vierny avec une tristesse recherchée. Zulawski met aussi en lumière son actrice principale, décortiquant la dualité vécue par tout comédien, et il fallut certainement une bonne dose de courage à la jeune femme pour tenir jusqu'au bout ce rôle difficile. Quant à Francis Huster, il trouve probablement là une de ses meilleures interprétations, en réalisateur exigeant, au comportement souvent odieux mais dégageant un magnétisme certain, et son face à face avec Kaprisky opère avec beaucoup d'intensité. Lambert Wilson est également fort convainquant en anarchiste passionné. Enfin, pour l'anecdote, on notera un générique de fin original, tourné dans le style d'un baisser de rideau de théâtre où tous les acteurs du film font la révérence sur la place de la Concorde.

Ma note :8,5/10


La Fidélité

Un petit survol du cinéma de Zulawski 07s5

Jeune photographe de talent, Clélia est engagée par un magnat de la presse à scandale. Éloigné de cet univers corrompu, Clève, un éditeur honnête et exigeant, tombe amoureux d'elle. Charmée, Clélia accepte de l'épouser. Or, son travail l'amène à rencontrer Némo, un photographe spécialisé dans les reportages chocs..

Dernière collaboration entre Zulawski et Sophie Marceau juste avant leur séparation, ce film est librement adapté de " La Princesse de Clève" de Madame de La Fayette, l'intrique étant transposée à notre époque. Face à Sophie Marceau, on trouve Guillaume Canet en écorché vif, Pascal Greggory que son personnage va épouser, et Magali Noël qui joue sa mère. Ce film est l'un des plus abordables de Zulawski malgré sa longueur (2h40) et le style toujours particulier du réalisateur qui fait qu'on l'aime ou qu'on le déteste.

Ma note :8/10

Possession

Un petit survol du cinéma de Zulawski Gmd5

Après un long séjour à l'étranger, Marc retourne à Berlin pour y retrouver sa femme, Anna, et son fils Bob. Mais il réalise très vite que son épouse a changé. Il apprend notamment que celle-ci a un amant, un certain Heinrich. À cause de cela, les rapports du couple se dégradent rapidement. Marc décide alors d'engager un détective privé afin qu'il suive Anna, souvent absente du foyer. Un jour où Marc va chercher son garçon à l'école, il se rend compte que l'institutrice est le portrait craché de sa femme. Le détective, quant à lui, découvre avec effroi qu'Anna entretient une liaison avec une créature monstrueuse....

Tourné à Berlin juste après avoir quitté la Pologne suite à des problèmes avec les autorités de son pays, "Possession" est une œuvre difficile qu'Adjani avait d'abord refusée à cause des scènes qui conduiront à une interdiction du film aux mineurs lors de sa sortie. C'est Bruno Nuytten, le compagnon d'Adjani engagé comme directeur de la photographie, qui la convaincra de jouer ce rôle difficile (elle dira plus tard que le tournage fut un cauchemar) pour lequel elle obtiendra le prix d'interprétation à Cannes et le César de la meilleure actrice. Le film présente, de manière sous-jacente, une critique virulente du communisme et du totalitarisme. A noter que la créature tentaculaire du film a été créée par Carlo Rambaldi, également père du personnage de King Kong (1976), des extra-terrestres de "Rencontres du troisième type"  et de E.T.  

Ma note :7,5/10

L'Amour braque

Un petit survol du cinéma de Zulawski 22hr

Mickey est chef d'un gang qui va de hold-up en braquages. Un jour, il rencontre dans un train Léon, un prince hongrois qui a fui son pays. Mickey se prend d'amitié pour Léon, et lui présente Marie, une prostituée que Mickey aime. Léon est autant fasciné par Marie qu'il est étonné par le monde qu'il découvre: violences, fusillades, dépravations. Léon comprend bientôt que la guerre de gangs à laquelle se livre Mickey est destinée à assouvir sa vengeance contre ceux qui ont fait emprisonner son père, et que la prostitution de Marie lui permet de retrouver les quatre frères Venin qui ont présidé jadis à la mort de sa mère, dévorée par le feu d'un lance-flammes. Marie se sert de Léoni pour arriver jusqu'au dernier des Venin. Une fois que les vengeances de Mickey et de Marie sont assouvies, Mickey tue la jeune femme pour éviter qu'elle ne continue sur le chemin du mal. Léon pleure. Léon et Mickey restent ensemble à vivre leur amitié. Pour combien de temps ?.

Comme souvent chez Zulawski, ce film est adapté d'une œuvre littéraire classique, en l'occurrence "L'idiot" de Dostoievsky. Ce film marque aussi le début de la vie commune entre le réalisateur et celle qui fut sa muse pendant 17 ans. Le film est mené sur un rythme frénétique filmé caméra à l'épaule ce qui accentue encore son effet "speedé" illustré par l'interprétation déjantée de Tchéky Karyo. Difficile à aborder, "L'Amour braque" est caractéristique  du style du réalisateur dans son approche la plus jusqu'au-boutiste, ce qui conduisit, comme souvent, à des critiques diamétralement opposées. J'en citerai une qui analyse parfaitement les plus et les moins de ce film extrême:

Fou, paroxystique, cinoque, ampoulé, hystérique, écorché, vif... les mots manquent en même temps qu'ils abondent au sujet de L'Amour Braque ! Andrzej Zulawski invente l'orgie cinématographique en réalisant un film d'une virtuosité ahurissante, poussant à bout les limites de la technique, de la dramaturgie et de l'esthétique. Outrancier comme la mort, déjanté et complètement destructeur ce poème obscène semblerait presque avoir été réalisé sous amphétamine tant l'explosion émotionnelle des comédiens atteint un niveau jamais vu jusqu'alors. C'est probablement le film le plus exalté qu'il m'ait été donné de voir à ce jour... Pour vous donner une petite idée du résultat : sur le plan de l'intensité la prestation de Francis Huster équivaut à celle de Patrick Dewaere dans son chef d’œuvre Série Noire ! Sinon les dialogues sont incroyablement sibyllins en même temps qu'ils participent à la musicalité de l'ensemble, les cadrages sont à tomber par terre, Sophie Marceau est inoubliablement bandante, les images frappent la rétine d'un bout à l'autre... Parvenir à imprimer autant de choses sur la pellicule tient du génie. Un chef d'oeuvre de Zulawski, à voir au moins une fois dans sa vie.

Ma note :7/10
surfeur51
surfeur51

Messages : 1926
Date d'inscription : 06/11/2019
Age : 73
Localisation : Indre et Loire

zardi aime ce message

Revenir en haut Aller en bas

Un petit survol du cinéma de Zulawski Empty Re: Un petit survol du cinéma de Zulawski

Message par Barbe-Noire Ven 10 Fév - 23:00

Dans les années 70 ( sais plus très bien l'année ), j'étais allé en salle voir "L'important c'est d'aimer", pour Romy Schneider ( elle a d'ailleurs eu le César de la meilleure actrice pour ce rôle ), et aussi pour Jacques Dutronc que j'aimais bien ( je me rappelle qu'il y collectionnait des photos de cinéma : à l'époque, on en trouvait pas à foison sur un internet qui n'existait pas. Il cherchait surtout des photos de Bing Crosby, apparemment extrêmement rares ) .
Romy était effectivement géniale dans cette interprétation  ................ mais alors le film ............... Confus  Mad Sleep
Comme je donne souvent une 2ème chance à un cinéaste ( pas en salle nononon , en vidéo ), quelques années plus tard j'ai tenté "Possession" ( VHS video-club ),   ........   affraid 
Bon, ben je me suis arrêté là Confus . Mais par contre j'ai continué pour Adjani ( "L'été meurtrier" lover lover , "Mortelle randonnée" pouce , "Camille Claudel" lover, "La reine Margot"  lover  , .......  ) !

PS : content de t'y avoir fait penser Wink Very Happy   !!
Barbe-Noire
Barbe-Noire

Messages : 3153
Date d'inscription : 07/11/2019
Age : 68
Localisation : Seine et Marne ( et toujours "à la croisée des chemins" )

Revenir en haut Aller en bas

Un petit survol du cinéma de Zulawski Empty Re: Un petit survol du cinéma de Zulawski

Message par surfeur51 Sam 11 Fév - 6:45

Barbe-Noire a écrit:content de t'y avoir fait penser Wink Very Happy   !!
Pas du tout, je peaufinais cet article depuis deux jours, c'est pourquoi ta remarque m'a bien fait rigoler...
surfeur51
surfeur51

Messages : 1926
Date d'inscription : 06/11/2019
Age : 73
Localisation : Indre et Loire

Revenir en haut Aller en bas

Un petit survol du cinéma de Zulawski Empty Re: Un petit survol du cinéma de Zulawski

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum