Un petit parfum d'Australie
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Un petit parfum d'Australie
Un petit aperçu de la filmo de deux actrices australiennes de talent, Nicole Kidman et Naomi Watts, grandes amies dans la vraie vie...
Mulholland Drive (2001)
Los Angeles, cité des anges. Une mystérieuse femme fatale, amnésique et blessée, erre sur la sinueuse route Mulholland Drive. Elle se réfugie chez Betty, une apprentie comédienne fraîchement débarquée de sa province et venue conquérir Hollywood. D'abord effrayée par cette inconnue se faisant appeler Rita, Betty découvre dans son sac des liasses de billets verts. De plus en plus complices, les deux femmes décident de mener l'enquête afin de découvrir la véritable identité de Rita...
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Mulholland Drive est un film envoûtant, porté par une image et une musique sublimes, mais extrêmement difficile d'accès. Une première vision, sans posséder la clé du scénario laisse une impression de magie, mais est totalement incompréhensible. On n'arrive pas à faire le lien entre Betty/Diane et Rita/Camilla, ni à comprendre le rôle des autres personnages qui changent de nom et de comportement entre la première et la deuxième partie du film. En fait la deuxième partie du film est la réalité, qui se passe après le réveil de Diane et fait suite à un long rêve qui constitue la première partie (et les 2/3 en temps). Cette deuxième partie est majoritairement constituée de nombreux flash back permettant de reconstituer l'histoire. Une explication en est proposée ci-dessous à ne lire qu'après avoir vu le film.
Les deux actrices principales sont formidables, surtout Naomi Watts qui crève l'écran, chacune jouant en opposition deux facettes contraires du même personnage, l'une forte et radieuse, l'autre faible et paumée. Justin Theroux (Adam), joue également sur ces deux registres, et tous les seconds rôles sont remarquables, avec une mention spéciale pour le compositeur de l'envoûtante musique du film, Angelo Baladamenti, qui apparaît brièvement en parrain maffieux absolument génial.
David Lynch s'est toujours refusé à commenter ce qu'il a voulu dire dans son film, et les clés évoquées ci-dessous n'ont pas la caution du réalisateur, même si cela apparaît en final comme le seul fil conducteur cohérent possible pour cette histoire hors normes. Au delà de l’histoire des deux jeunes femmes, c’est aussi une sévère critique du monde hollywoodien à laquelle se livre Lynch.
Ma note : 10/10
Eyes Wide Shut (1999)
Mariés depuis neuf ans, Bill et Alice Hardford sont au bord de la crise conjugale, quand Alice avoue à son mari les fantasmes érotiques qu'elle a eu quelques temps auparavant à l'égard d'un inconnu. Bill, déboussolé, va errer dans la nuit , côtoyer le monde de l'érotisme nocturne et se trouver confronté à la mort énigmatique d'une call-girl…
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"Eyes Wide Shut" qui réunit à l'écran le couple star d'Hollywood, Tom Cruise et Nicole Kidman, est le dernier film de Stanley Kubrick, décédé juste après en avoir réalisé le premier montage et y avoir consacré près de deux ans de travail. On n'est donc pas sûr que cette version corresponde exactement à ce qu'il voulait, car il avait souvent l'habitude de retoucher ses réalisations après un premier montage. Le film est une adaptation du roman "Traumnovell" de Arthur Schnitzler, et a été présenté pour la première fois en septembre 99, à l'ouverture de la 56ème Mostra de Venise.
D'une qualité artistique incomparable, accord parfait entre une image exceptionnelle et une musique envoutante, le scénario fit l'objet de critiques très contrastées. Les plus enthousiastes louent la justesse d'une comédie de mœurs analysant un couple en crise en proie à la jalousie, et les détracteurs critiquent la lenteur excessive du rythme narratif (le film dure 2h30) et le caractère scabreux, aux limites du voyeurisme, de certaines scènes (le film a d'ailleurs été censuré aux Etats Unis en rajoutant digitalement des personnages fictifs pour masquer les ébats les plus explicites de la scène d'orgie). En fait tout cela est vrai, la perception de chacun résultant d'une équation personnelle par rapport au sujet traité, et du malaise éventuellement ressenti devant cette peinture de la "bonne société" new-yorkaise.
Une scène du début du film illustre ces différences de perception : quand Alice, en train de se préparer pour sortir à une soirée mondaine, va aux toilettes et s'essuie d'un geste discret, certains ont souligné le peu d' intérêt que cela présente de filmer un geste de la vie courante aussi banal, d'autres faisant remarquer à quel point Kubrick réussit à éviter toute vulgarité et à donner à cette scène un naturel et une fluidité exceptionnels.
Les deux acteurs principaux sont absolument remarquables, et il est difficile de dire si le fait qu'ils étaient à l'époque mari et femme les a aidés à interprêter leur rôle, et si ce film a pu influencer leur divorce survenu un an et demi plus tard. Contrairement à l'idée reçue, il n'y a qu'une scène de sexe entre eux, et pas très explicite. Le caractère osé réside dans la scène d'orgie à laquelle assiste Bill lors de son escapade nocturne, mais surtout dans l'analyse des fantasmes féminins, plutôt romantiques, et des fantasmes masculins plus ancrés dans la réalité, laissant chacun se positionner par rapport à ce qu'il voit à l'écran, reflet d'un épisode critique de la vie d'un couple aisé, mais somme toute ordinaire. Si Alice apparaît plusieurs fois entièrement nue, c'est toujours à l'occasion de scènes de la vie de tous les jours, et cela présente toujours un caractère naturel et "normal" qui contraste avec la nudité des autres femmes entrevues au cours du film, dans des circonstances qui sont, elles, plus exceptionnelles (malaise de la droguée, participantes à l'orgie, femme morte à la morgue…). Le traitement en noir et blanc des représentations imaginées par Bill de l'infidélité de sa femme permet de souligner le décalage entre fantasmes et réalité.
Ma note : 9.5/10
King Kong (2005)
New York, 1933. Ann Darrow est une artiste de music-hall dont la carrière a été brisée net par la dépression. Se retrouvant sans ressources, la jeune femme rencontre l'audacieux réalisateur Carl Denham. Ce dernier a dérobé à ses producteurs le négatif de son film inachevé, et n'a que quelques heures pour trouver une nouvelle star et l'embarquer pour Singapour pour achever son film. Mais Denham nourrit en secret une autre ambition, bien plus folle : être le premier homme à explorer la mystérieuse Skull Island....
Deuxième remake du "King Kong" tourné en 1933 par Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, ce film est l'aboutissement du rêve de son réalisateur Peter Jackson, qui avait justement trouvé sa vocation cinématographique en découvrant cette oeuvre mythique du cinéma fantastique. Et alors que le remake de 1976 de John Guillermin prenait quelques libertés avec le scénario original, Jackson a cherché au contraire à s'en rapprocher le plus possible, en étoffant toutefois les scènes, et en donnant une plus grande importance à la première partie du film qui se passe à New York, et au voyage en bateau vers Skull Island. Le point fort de ce remake est une mise en image fantastique avec des effets spéciaux spectaculaires, réalisés grâce à un budget pharaonique de plus de 200 millions de dollars qui approche les records en la matière. Mais si la technique frise la perfection, Jackson a eu le tort de supprimer toute connotation d'attirance sexuelle dans les rapports de la bête à la belle, ce qui était nettement suggéré dans les deux films précédents et qui expliquait la jalousie chez Kong et son comportement à New York, pour la remplacer par des jeux assez puérils qui retirent l'effet dramatique fortement présent dans les films précédents. En effet on voit mal le terrible Kong se sacrifier pour sa belle uniquement parce qu'il a été séduit par ses pas de danse et ses jongleries.
La trame générale de l'histoire étant archi-connue, Jackson a cherché la nouveauté en approfondissant certains aspects de l'original, et en particulier les personnages, en profitant d'une durée double pour son métrage. La peinture du New York de 1933 en pleine récession est très réussie, et les trois personnages humains principaux bénéficient d'un traitement soigné : Ann Darlow (Naomi Watts), l'artiste de music-hall que la dépression a jeté à la rue, et qui préfère voler de la nourriture pour survivre plutôt que de s'exhiber nue dans des spectacles de cabaret, le réalisateur Carl Denham (Jack Black) dont le rêve secret est de percer les mystères de la fameuse Skull Island, et son scénariste Jack Driscoll (Adrien Brody) qui va tomber amoureux d'Ann dès sa première rencontre. Naomi Watts est lumineuse, plus émouvante que Fay Wray et Jessica Lange alors que Peter Jackson la cantonne dans un registre nettement moins sexy. Jack Black joue un personnage à tendance mégalomane, mais sans trop en rajouter, et Adrien Brody fait une composition très équilibrée de rival de Kong dans le cœur d'Ann. Une petite mention pour les indigènes de l'île, beaucoup plus sauvages et primitifs que dans les deux films précédents. Mais la grande vedette du film est bien sûr King Kong, un gorille réalisé en images de synthèse à partir du jeu du comédien Andy Serkis, qui avait déjà prêté ses mimiques au personnage de Gollum dans "Le Seigneur des Anneaux". A noter que Andy Serkis, qui a passé beaucoup de temps à observer le comportement des singes, a également obtenu un petit rôle sous ses propres traits, Lumpy, le cuisinier du S.S. Venture. Les efforts des spécialistes en effets spéciaux ont abouti sur Kong à une réussite quasi parfaite, aussi bien dans les attitudes générales du gorille que dans ses expressions faciales, et bien sûr les détails de texture tels que la fourrure. Les effets spéciaux sont également à l'origine des scènes clous du film, le combat titanesque du gorille contre les tyrannosaures de l'île, et surtout le combat de Kong en haut de l'Empire State Building contre les biplans de chasse qui cherchent à l'abattre. Par contre Jackson succombe souvent à la tentation d'en faire un peu trop, donnant un sérieux coup au réalisme des situations, comme dans la poursuite par les brontosaures où toute l'équipe aurait du être écrasée. En outre certains effets spéciaux non directement reliés à Kong ont parfois été l'objet de moins de soin, et cela se ressent lors de certaines scènes (le départ du S.S. Venture de New York, par exemple).
"King Kong" est un très beau film d'aventure, spectaculaire et à multiples facettes, véhiculant beaucoup d'émotion tout en incluant l'humour voire l'autodérision du monde du cinéma dans sa première partie, et aurait pu être qualifié de chef d'œuvre avec un soupçon d'érotisme en plus et une dose de démesure en moins. Il rate de peu la perfection avec les rapports trop lisses entre la belle et la bête et quelques scènes décalées comme le patinage de Kong à New York, mais, techniquement et sur le plan du scénario, il dépasse de loin les deux versions antérieures, réalisées toutefois à des époques où les effets numériques n'existaient pas.
Ma note : 9.5/10
Calme blanc (1989)
Un jeune couple entreprend une croisière en tête à tête à bord de leur voilier pour tenter d’oublier la mort accidentelle de leur jeune fils. Au bout de quelques jours, ils croisent un navire endommagé en train de couler lentement et recueillent Hughie, seul survivant de l’équipage. Hughie fait vite preuve d’un comportement étrange et inquiétant….
"Calme Blanc" est un thriller efficace, dont la tension monte crescendo, qui utilise les possibilités offertes par le huis-clos à bord du voilier pour maintenir une ambiance angoissante. On pourra juste regretter le rebondissement final, invraisemblable et qui n'apporte pas grand chose, mais qui ne nuit pas trop à l'ensemble. Il se dit qu'il a été rajouté au scénario original après les projection tests.
Les trois comédiens, alors peu connus, sont parfaits, ce qui fait la force et la qualité de ce film tourné par Phillip Noyce au large des côtes australiennes du Queens. Nicole Kidman y fait ses premières armes dans un grand film cinéma, après avoir tourné surtout des séries TV en Australie et est, à 22 ans, la principale révélation de ce film dont elle joue le premier rôle. Même si elle n'a pas encore atteint la maturité de la star de "Moulin Rouge", elle sait remarquablement jouer des expressions de peur, d'angoisse, de dégoût et de détermination courageuse. Et si ses qualités de comédienne sont remarquables, elle en profite également pour dévoiler une anatomie tout à fait charmante. Billy Zane est le méchant de service, avec un jeu subtil de psychopathe qui se cache derrière un physique de beau gosse, et qui sait se montrer dur et tendre, manipulateur et naïf, violent et caressant. Les gros plans de son visage avec son sourire triste et cynique sont remarquables et participent à la tension du film. Sam Neill est un tout petit peu en retrait, mais c'est surtout son rôle qui veut cela car l'acteur joue juste et apporte beaucoup de crédibilité à son personnage.
"Calme Blanc" a reçu les distinctions de la Meilleure photographie, Meilleur montage, Meilleur son et Meilleure musique aux Australian Film Institute Awards. Le film est tiré du roman de Charles Williams "Dead Calm" dont les droits furent acquis lors de sa publication par Orson Welles, qui voulait porter cette histoire à l'écran. Un premier tournage débuta donc en 1967 au large des côtes de Dalmatie avec notamment au casting Laurence Harvey, Jeanne Moreau, Oja Kodar et Welles lui-même. Mais de multiples problèmes d'ordre financier ralentirent le projet qui fut enterré en 1973. Le réalisateur australien Phillip Noyce s'allia avec son compatriote George Miller pour en racheter les droits et George Miller devint le producteur du film.
Ma note : 9.5/10
Moulin rouge! (2001)
Dans le Paris des années 1900, Christian, jeune poète bohème croit en la vérité, en la beauté et en l'amour. Lorsqu'il pénètre dans l'univers glamour du Moulin Rouge où règnent la musique et la danse, le jeune homme succombe aux charmes de Satine, la plus pétillante des courtisanes de Paris. Dans le célèbre cabaret parisien, si toutes les expériences sont de mise, celle de l'Amour est absolument interdite. Une règle qu'il ne faut enfreindre sous aucun prétexte..
Moulin Rouge est une comédie musicale magnifique, irritante et fascinante. Magnifique par sa flamboyance, ses décors baroques, ses costumes (plus de 400), ses shows spectaculaires sur la scène du grand cabaret de Montmartre, par ses acteurs exceptionnels, les deux amoureux joués par le couple Kidman/McGregor, le méchant Duke délicieusement pervers (Richard Roxburgh), et le brave Zidler, joué par Jim Broadbent. Magnifique aussi par ses chansons, dont beaucoup de modernes remises au goût du début du siècle, merveilleusement chantées par les amoureux, et soutenues par un spectacle et une musique entraînants. Mais également irritant, par ce parti pris du réalisateur de rester hors normes, lui qui nous sert lors de la première demi-heure une tornade multicolore tellement speedée et déjantée qu'on aurait presque envie de tout planter là pour reprendre ses esprits. Fascinant enfin par une belle histoire d'amour dramatique, bien banale, mais touchante par la grâce de ses acteurs, Nicole Kidman brillant de mille feux, et Ewan McGregor en écrivain romantique dévoré par la passion. On aime aussi cette peinture d'un Paris qui n'existe plus, où les Toulouse-Lautrec survivaient en exerçant leurs talents à la petite semaine et les jolies filles en vendant leurs charmes aux dandys aisés.
Moulin Rouge est excessif, aussi bien dans ses qualités que dans ses défauts, et il est difficile de conseiller à quelqu'un d'aller le voir sans avertir du risque de ne pas l'aimer. Il est tellement typé que l'on adore ou l'on déteste, on peut même adorer certains passages et en détester d'autres. Chacun pourra choisir de revoir ses propres scènes cultes, le déroulement de l'histoire en elle-même n'étant pas forcément ce qui est le plus intéressant de cette fresque grandiose.
Ma note : 9/10
Les Autres (2001)
Ile de Jersey, 1945. Dans une immense demeure victorienne isolée, Grace élève seule ses deux enfants. Atteints d'un mal étrange, ces derniers ne peuvent être exposés à la lumière du jour. Lorsque trois nouveaux domestiques viennent habiter avec eux, ils doivent se plier à une règle vitale : la maison doit être constamment plongée dans l'obscurité, et aucune porte ne doit être ouverte avant que la précédente n'ait été fermée. Pourtant, l'ordre rigoureux instauré par Grace va être défié par des intrus....
Dire que "Les Autres" est un film d'ambiance est un euphémisme, tout y étant fait pour faire vivre au spectateur une expérience unique, plutôt angoissante. La musique, les bruitages, les images, aussi sombres et énigmatiques que les personnages eux-mêmes, et un scénario particulièrement astucieux sont là pour créer en permanence un sentiment de malaise qui se superpose à la curiosité de connaître la clé de l'énigme. Et celle-ci est telle que sa révélation restera un des très grands moments que peut faire vivre le cinéma d'angoisse, et il serait criminel de donner la moindre information à ce sujet pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui découvriraient le film. En tous cas l'impression laissée est extrêmement forte, et a valu à ce film un beau succès, d'ailleurs le plus grand de tous les temps en Espagne, pays du réalisateur Alejandro Amenábar, qui en a également écrit le scénario.
Les personnages sont peu nombreux. Il y a Grace (Nicole Kidman), dont le souci quotidien est de protéger ses deux enfants, victimes d'une maladie très rare, le xeroderma pigmentosum, des rayons du soleil qui seraient mortels pour eux, alors qu'elle doit pourvoir en parallèle à leur éducation, très religieuse. Anne (Alakina Mann), la fille aînée, et son frère Nicholas (James Bentley) sont donc condamnés à vivre dans une bâtisse sinistre au milieu d'un parc isolé dans l'île de Jersey, dans des pièces uniquement éclairées à la bougie. Trois domestiques vont se proposer pour aider Grace, Bertha Mills (Fionnula Flanagan), la gouvernante, Edmund Tuttle(Eric Sykes), le jardinier, et la jeune Sylvia (Elaine Cassidy), la servante, muette. S'il sont dévoués à Grace et ses enfants, on ne peut dire que ces domestiques apportent une vraie joie de vivre dans le triste manoir. Il y a également Charles, le mari de Grace (Christopher Eccleston) qu'on va voir revenir de la guerre, meurtri par l'horreur vécue sur le front, et puis il y a "les autres", ceux que l'on entend se déplacer dans les pièces d'à côté, qui ouvrent les portes et retirent les rideaux, mais qu'on ne voit jamais, et qui se contentent de semer la terreur auprès de Grace, et accessoirement chez le spectateur.
Trois éléments font de ce film une perle rare. Le premier est ce scénario d'une totale originalité avec un dénouement littéralement glaçant, le second est la musique qui accompagne avec discrétion des bruitages subtils qui donnent la chair de poule, le réalisateur ayant lui-même composé cette partition qui se marie si bien avec son histoire. Enfin il y a Nicole Kidman, qui incarne une Grace à la fois froide et d'une sensibilité à fleur de peau, et qui rend palpable une large gamme d'émotions, au premier rang desquelles la peur, la colère, et l'angoisse pour la santé de ses enfants qui sont tout pour elle. Contrainte à une certaine dureté envers eux, elle n'est pas tendre non plus avec ses domestiques, et si l'on admire son courage et sa détermination, on ne peut pas vraiment trouver sympathique cette mère rigide et souvent inquiétante. "Les autres" ayant été tourné à la même période que "Moulin Rouge", on a du mal à admettre que c'est la même actrice qui interprète l'étincelante Satine au tempérament de feu, et la glaciale et puritaine Grace. Parmi les autres points notables concernant ce film, on soulignera les décors rétro de la grande demeure, qui constitue presque un personnage à part entière, et la qualité du jeu des enfants, malgré leur inexpérience à tous les deux.
Le ton du film est donné dès la première seconde, avec un hurlement de Grace qui se réveille après un cauchemar. Le visionnage est plutôt stressant, et il se démarque des films d'horreur en ce sens qu'à aucun moment on ne voit ni une goutte de sang ni la moindre violence. Il n'en distille pas moins une sourde terreur et n'est pas à conseiller aux âmes trop sensibles (il a d'ailleurs été interdit aux plus jeunes). Mais pour ceux qui aiment à se faire peur, il est à voir et même à revoir, car il est intéressant quand on en connaît la clé d'apprécier de nombreuses petites touches subtiles qui prennent alors un tout autre éclairage.
Ma note : 9/10
Prête à tout (1995)
Suzanne a une furieuse envie de réussir et rien ne saurait l'arrêter. Cette belle et vénale créature a tous les atouts pour séduire, manipuler et éliminer quiconque entraverait sa route vers la consécration suprême : la télévision. Parmi les gêneurs, son mari Larry qui manque cruellement d'ambition... Qu'importe, cette corruptrice dans l'âme va débuter son irrésistible ascension en tant que Miss Météo....
Cette comédie noire constitue une satire grinçante de la fascination qu'ont les américains pour la télévision et les vedettes du petit écran. Nicole Kidman porte tout le film, aidée par des seconds rôles tout à fait remarquables, en particulier Joaquin Phoenix, dans un premier rôle bien loin de celui de l'empereur de Gladiator. L'actrice australienne montre la richesse de son jeu, en particulier ses expressions des différents sentiments, joie, colère, exaspération, ennui, etc. qui s'affichent avec un parfait naturel. Sa capacité à jouer les garces vénéneuses guidées par leur seule ambition est remarquable, ainsi que la manière dont elle mène les hommes par le bout de la braguette.
Gus Van Sant a adapté un roman de Joyce Maynard, et pousse très loin la satire en construisant son film à la manière d'un téléfilm, faisant de nombreuses références au monde de la télé, avec sa pauvreté qualitative au profit de l'audience (le film est constitué comme un reportage, avec interviews en direct et flash back constituant l'essentiel du scénario). Cette comédie noire peut être apparentée à un thriller (il y a deux meurtres), le coup de théâtre final apportant un éclairage très différent quand on regarde le film pour la deuxième fois.
Nicole Kidman a reçu le Golden Globe de la meilleure actrice et six autres premiers prix dans différents festivals (Boston, Londres, Seattle…) pour ce film.
Ma note : 8.5/10
Le Pacificateur (1997)
Un stock de dix ogives nucléaires russes est volé dans un train militaire au cours de leur transport. Le docteur Julia Kelly, éminente spécialiste de l'armement nucléaire, et le lieutenant colonel Thomas Devoe, spécialiste des coups de main musclés, vont unir leurs savoir faire pour tenter de retrouver les coupables et les ogives avant qu'elles n'arrivent à leur destination..
Chantage au terrorisme nucléaire sur fond de guerre en Serbie, "Le Pacificateur" est un film d'action vif et nerveux, avec explosions (dont une atomique), poursuites en voiture et combats d'hélicoptères, mais dans lequel l'humanité prend une place assez importante, car c'est aussi l'histoire d'un drame personnel. A noter la psychologie assez contrastée du terroriste principal dont on apprend les raisons du combat qu'il mène lors d'une scène extrêmement émouvante. Ainsi, les vrais "méchants" du film sont surtout la mafia russe et les militaires corrompus. Les acteurs principaux sont bien dans leur rôle. Georges Clooney (Devoe) est excellent en baroudeur chevronné "raisonnablement" violent, et Nicole Kidman (Kelly) est crédible en technicienne froide issue de la bureaucratie qui se transforme en femme d'action à la fois déterminée et fragile, même si ça ne correspond pas au registre habituel de la comédienne.
Le Pacificateur est la première réalisation de Mimi Leder pour le cinéma. Auparavant, elle avait travaillé uniquement pour la télévision et notamment pour la série "Urgences" dont Clooney était déjà un acteur principal. Passer directement au film d'action pour une femme n'était probablement pas évident, mais la réalisatrice s'en sort très bien, et montre brio et créativité dans un film où il n'y a pratiquement pas de coupure de rythme. Le vol des charges nucléaires et la poursuite en automobile à Vienne, ainsi que le final à New York montrent une recherche visuelle et une fluidité des plans de caméra qui prouvent le talent de la réalisatrice.
Ma note : 8.5/10
L'Interprète (2005)
Interprète à l'ONU, Silvia Broome surprend par hasard une conversation révélant un complot contre un chef d'État africain. Traquée par des tueurs, elle est placée sous la protection de l'agent fédéral Tobin Keller. Mais plus ce dernier découvre le passé de la jeune femme, plus il la pense elle-même impliquée dans la conspiration. Silvia est-elle une victime ou une suspecte ? .
En réunissant, avec Sean Penn et Nicole Kidman, deux des meilleurs acteurs et actrices de leur génération, Sydney Pollack se donnait un maximum de chance de revenir au premier plan dans un genre qu'il affectionne, le thriller, après "Les trois jours du Condor", et "La Firme". En dosant intelligemment les scènes d'action et les dialogues destinés à faire monter le suspense, le réalisateur réussit à nous donner un film passionnant et l'on ne voit pas le temps passer même si l'on peut regretter que l'explication finale soit perceptible un peu trop tôt dans déroulement de l'intrigue. Et comme à son habitude, Pollack a soigné le style et l'esthétisme, avec ici une réussite certaine.
Pour la première fois, un film est réalisé à l'intérieur même des locaux de l'ONU, et on peut profiter des magnifiques décors du bâtiment que même le grand Hitchcock (dont "L'interprète" rappelle l'ambiance des films) n'avait pas réussi à mettre sur la pellicule à l'époque de "La Mort aux trousses". Mais si l'intérêt anecdotique de ce fait est réel, ce sont bien les interprétations de Penn (Tobin Keller) et Kidman (Silvia Broome) qui rendent ce film si attachant. L'acteur sait nous faire vivre les sentiments ambigus de son personnage au fur et à mesure qu'il découvre des indices tendant à mettre en cause celle qu'il a par ailleurs envie de protéger, d'autant plus qu'il vient lui-même de perdre sa femme. Quant à Nicole Kidman, on sait depuis longtemps qu'elle excelle à faire passer avec un grand naturel toute une palette de sentiments contrastés comme la peur, la tristesse, la colère, Silvia apparaissant comme touchante, à la fois forte et fragile, avec un passé mystérieux probablement lourd à porter. L'actrice se présente une fois de plus avec un nouveau look, blonde aux cheveux longs, et on notera également son travail linguistique lorsqu'elle passe de l'anglais à la langue africaine Ku (inventée pour les besoins du film) sans le moindre effort apparent. Pour l'anecdote, on signalera la présence de Sydney Pollack lui-même au niveau des acteurs (il joue le supérieur hiérarchique de Keller), ainsi que celle de Yvan Attal, dans un rôle secondaire de l'ami français du frère de Silvia. Le scénario est bien ficelé, avec la trame d'un complot qui apparaît comme bien plus complexe que ce que l'on pouvait initialement imaginer, et il nous permet de pénétrer dans les arcanes de la diplomatie internationale, en montrant un milieu où l'on considère qu'une bonne négociation sera toujours bien préférable au grondement de armes. Il nous rappelle également que la démocratie n'est malheureusement pas universelle et souligne les entorses concernant les libertés individuelles au sein de certaines dictatures africaines, et même les massacres perpétrés sur les populations, en illustrant le propos sur un pays imaginaire, le Matobo. Sur le plan de la mise en scène, on notera la maîtrise du réalisateur, particulièrement en évidence lors de la séquence la plus spectaculaire du film, celle où Silvia rencontre le leader de l'opposition du Matobo dans un bus. Par contre, et comme cela arrive souvent dans les scénarii destinés à embrouiller le spectateur, il y a un certain nombre d'invraisemblances qui pourront gâcher un peu le plaisir des spectateurs les plus soucieux de la logique des situations. Mais si on accepte de se laisser guider par l'histoire, il est incontestable que l'on passe deux heures tout à fait divertissantes, avec une photographie sublime et une bande sonore subtile et variée. Il est même nécessaire de prévoir un deuxième visionnage si on veut être sûr d'avoir saisi toute l'histoire.
"L'interprète", sans avoir été un échec, n'a pas vraiment rempli les salles lors de sa sortie (il faut dire qu'il était en concurrence avec "La revanche des Sith"), ce qui est un peu injuste pour un film subtil et intelligent, surtout si l'on est amateur de thriller.
Ma note : 8/10
Fur - Portrait imaginaire de Diane Arbus (2006)
New York, 1958. Diane Arbus est l'assistante de son mari, photographe de mode. Issue d'une riche famille, elle se sent mal à l'aise dans un monde de convenances rigides. Un soir, elle remarque des déménageurs qui livrent des objets étranges dans l'appartement au-dessus du sien. Lorsqu'elle aperçoit son voisin, le visage dissimulé derrière un masque, le mystère s'épaissit encore... Irrésistiblement attirée, Diane finit par monter avec un appareil photo....
Diane Arbus se fit connaître aux Etats-Unis dans les années 1960 par ses photographies de personnages hors du commun, comme les malades mentaux, les nudistes ou les êtres difformes montrés dans les foires. Mais avant de se lancer elle-même dans la photo d'art, elle avait travaillé comme styliste auprès de son mari, photographe de mode pour des magazines tels que Vogue ou Harper's Bazaar. Le film est basé sur un scénario imaginaire montrant comment la mère de famille rangée et vivant dans l'ombre de son mari va se révéler pour entamer une démarche artistique tout à fait originale. C'est Steven Shainberg qui réalise ce film à la fois poétique et dérangeant, et, après "La secrétaire", il dépeint à nouveau une héroïne au comportement marginal mais qui trouve justement sa source d'épanouissement dans cette marginalité. Cette œuvre que l'on peut qualifier de film d'auteur, au bon sens du terme, est passée pratiquement inaperçue auprès du grand public qui a raté ainsi un des films les plus troublants et les plus esthétiques de l'année, magnifié par l'interprétation frémissante d'une Nicole Kidman lumineuse qui démontre, encore une fois, qu'elle fait partie des actrices les plus talentueuses de toute l'histoire du cinéma.
L'événement qui va faire basculer la vie de Diane Arbus, tel qu'imaginé par la scénariste Erin Cressida Wilson, est l'arrivée d'un voisin, Lionel (Robert Downey Jr ) affligé d'une maladie rare, l'hypertrichose, un dérèglement hormonal provoquant une pilosité très dense sur tout le corps et le visage. Le titre du film, "Fur" (fourrure), est à la fois une allusion à cette infirmité, et au fait que Diane est issue d'une riche famille de fourreurs. La relation amoureuse qui va s'établir entre Diane et Lionel tient à la fois du conte pour adulte, rappelant évidemment l'histoire de "La Belle et la Bête", et de la fable philosophique montrant que ce qui importe vraiment chez les gens, c'est ce qu'il y a derrière leur apparence physique, Diane découvrant au contact de Lionel des marginaux auxquels elle va s'attacher. Ceci boucle avec la suite de la vie de Diane, qu'on ne verra que très succinctement lors du prologue et de l'épilogue, mais au cours de laquelle elle cherchera, à travers ses photos, à faire apparaître le vrai caractère de personnages sur qui l'on se retourne en général dans la rue, tant ils sont en apparence différents du commun des mortels.
L'interprétation est naturellement dominée par le couple formé par Nicole Kidman et Robert Downey. L'acteur, qui est privé pendant un bonne partie du film de la possibilité de montrer ses sentiments par les expressions du visage, nous les fait vivre à travers l'intensité de son regard. Et si Kidman peut, elle, jouer sur un registre plus vaste, c'est aussi à travers ses grands yeux qu'elle hypnotise le spectateur et fait passer des messages où les mots deviennent de fait inutiles. La scène du début du film où elle prend conscience de la vacuité de sa vie présente est totalement vécue par l'actrice dont on voit les yeux rougir et se remplir de larmes au fur et à mesure qu'elle prend conscience de ce que signifient les mots qu'elle prononce. Le reste du casting est constitué d'acteurs peu ou pas du tout connus, mais parfaitement dirigés par le réalisateur qui a voulu des personnages hors normes authentiques. On citera quand même Ty Burrell (Allan, le mari de Diane), qui doit interpréter le rôle difficile du mari qui aime toujours sa femme mais la voit lui échapper, et Harris Yulin et Jane Alexander, qui jouent les parents de Diane, riches bourgeois aux principes très rigides.
La réalisation est plus que soignée, avec une recherche très poussée du détail, aussi bien dans les décors, les costumes et les accessoires, que dans la façon de filmer les personnages et les visages, tout le film étant conçu pour illustrer la future passion de Diane, la photographie. Ainsi l'image est toujours très belle, le travail sur les cadrages et les couleurs incroyablement riches étant également au service du sujet principal. Le film véhicule beaucoup de poésie, mais aussi de la sensualité, et une certaine étrangeté à travers des comportements décalés, comme les nudistes du prologue ou les marginaux amis de Lionel. Et puis il y a aussi de l'émotion, qui culmine avec la scène de la plage.
En choisissant de se focaliser sur un instant de vie de la photographe, Shainberg nous prive sciemment d'une biographie que le film incite à consulter ensuite. Mais le but n'était pas de nous montrer comment Diane Arbus construisit sa carrière, qui devait l'amener à la gloire mais aussi à la dépression, et au suicide en 1971. Comme dans "La Secrétaire", le réalisateur sonde l'âme d'une femme au comportement marginal, qui trouve son accomplissement en vivant intensément des situations qui font s'éloigner la plupart des gens dits normaux. "Fur" est un film hors normes, trop typé et trop lent pour plaire au plus grand nombre, mais ceux qui ont aimé "La Secrétaire", et ceux qui apprécient le jeu de Kidman peuvent sans trop de risques chercher à le découvrir .
Ma note : 8/10
Mulholland Drive (2001)
Los Angeles, cité des anges. Une mystérieuse femme fatale, amnésique et blessée, erre sur la sinueuse route Mulholland Drive. Elle se réfugie chez Betty, une apprentie comédienne fraîchement débarquée de sa province et venue conquérir Hollywood. D'abord effrayée par cette inconnue se faisant appeler Rita, Betty découvre dans son sac des liasses de billets verts. De plus en plus complices, les deux femmes décident de mener l'enquête afin de découvrir la véritable identité de Rita...
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Mulholland Drive est un film envoûtant, porté par une image et une musique sublimes, mais extrêmement difficile d'accès. Une première vision, sans posséder la clé du scénario laisse une impression de magie, mais est totalement incompréhensible. On n'arrive pas à faire le lien entre Betty/Diane et Rita/Camilla, ni à comprendre le rôle des autres personnages qui changent de nom et de comportement entre la première et la deuxième partie du film. En fait la deuxième partie du film est la réalité, qui se passe après le réveil de Diane et fait suite à un long rêve qui constitue la première partie (et les 2/3 en temps). Cette deuxième partie est majoritairement constituée de nombreux flash back permettant de reconstituer l'histoire. Une explication en est proposée ci-dessous à ne lire qu'après avoir vu le film.
Les deux actrices principales sont formidables, surtout Naomi Watts qui crève l'écran, chacune jouant en opposition deux facettes contraires du même personnage, l'une forte et radieuse, l'autre faible et paumée. Justin Theroux (Adam), joue également sur ces deux registres, et tous les seconds rôles sont remarquables, avec une mention spéciale pour le compositeur de l'envoûtante musique du film, Angelo Baladamenti, qui apparaît brièvement en parrain maffieux absolument génial.
David Lynch s'est toujours refusé à commenter ce qu'il a voulu dire dans son film, et les clés évoquées ci-dessous n'ont pas la caution du réalisateur, même si cela apparaît en final comme le seul fil conducteur cohérent possible pour cette histoire hors normes. Au delà de l’histoire des deux jeunes femmes, c’est aussi une sévère critique du monde hollywoodien à laquelle se livre Lynch.
- Explication du film:
- Diane est une actrice sans talent, amoureuse de Camilla, actrice à succès qui lui a proposé de jouer des petits rôles dans ses films et qui est devenue sa maîtresse. Mais Camilla quitte Diane pour se marier avec Adam Kesher, un réalisateur coté. Par dépit, Diane loue les services d'un tueur à gage pour tuer Camilla. Le signe qu'il aura accompli son meurtre sera une petite clé bleue déposée chez elle...
Diane s'est endormie, et elle rêve. Nous sommes au début du film, et dans son rêve, elle/Betty a le beau rôle, Camilla/Rita est amnésique et Adam Kesher apparaît comme un réalisateur minable manipulé par les studios et cocufié par sa femme. Des personnages que nous verrons dans la réalité (donc dans la deuxième partie du film), apparaissent, en général dans un rôle différent (c'est le propre d'un rêve que de déformer la réalité). Betty est brillante, fait une audition formidable pour un grand rôle, Rita est amnésique, et toutes deux partent à la recherche du passé de Rita, avant de devenir amantes. Des scènes décalées par rapport à l'aventure des deux jeunes femmes apparaissent également dans le rêve, témoignages des angoisses de la rêveuse par rapport à l'assassin qu'elle a commandité, ou témoignages de sa jalousie envers Adam.
Diane se réveille. Elle revoit le passé, sa rencontre avec Camilla, la scène où Camilla la quitte pour se fiancer avec Adam, sa rencontre avec le tueur à gage. Elle remarque alors la clé bleue, et comprend que Camilla est morte. Poursuivie par le remords qui s'exprime à travers des visions délirantes, elle se suicide.
Ma note : 10/10
Eyes Wide Shut (1999)
Mariés depuis neuf ans, Bill et Alice Hardford sont au bord de la crise conjugale, quand Alice avoue à son mari les fantasmes érotiques qu'elle a eu quelques temps auparavant à l'égard d'un inconnu. Bill, déboussolé, va errer dans la nuit , côtoyer le monde de l'érotisme nocturne et se trouver confronté à la mort énigmatique d'une call-girl…
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"Eyes Wide Shut" qui réunit à l'écran le couple star d'Hollywood, Tom Cruise et Nicole Kidman, est le dernier film de Stanley Kubrick, décédé juste après en avoir réalisé le premier montage et y avoir consacré près de deux ans de travail. On n'est donc pas sûr que cette version corresponde exactement à ce qu'il voulait, car il avait souvent l'habitude de retoucher ses réalisations après un premier montage. Le film est une adaptation du roman "Traumnovell" de Arthur Schnitzler, et a été présenté pour la première fois en septembre 99, à l'ouverture de la 56ème Mostra de Venise.
D'une qualité artistique incomparable, accord parfait entre une image exceptionnelle et une musique envoutante, le scénario fit l'objet de critiques très contrastées. Les plus enthousiastes louent la justesse d'une comédie de mœurs analysant un couple en crise en proie à la jalousie, et les détracteurs critiquent la lenteur excessive du rythme narratif (le film dure 2h30) et le caractère scabreux, aux limites du voyeurisme, de certaines scènes (le film a d'ailleurs été censuré aux Etats Unis en rajoutant digitalement des personnages fictifs pour masquer les ébats les plus explicites de la scène d'orgie). En fait tout cela est vrai, la perception de chacun résultant d'une équation personnelle par rapport au sujet traité, et du malaise éventuellement ressenti devant cette peinture de la "bonne société" new-yorkaise.
Une scène du début du film illustre ces différences de perception : quand Alice, en train de se préparer pour sortir à une soirée mondaine, va aux toilettes et s'essuie d'un geste discret, certains ont souligné le peu d' intérêt que cela présente de filmer un geste de la vie courante aussi banal, d'autres faisant remarquer à quel point Kubrick réussit à éviter toute vulgarité et à donner à cette scène un naturel et une fluidité exceptionnels.
Les deux acteurs principaux sont absolument remarquables, et il est difficile de dire si le fait qu'ils étaient à l'époque mari et femme les a aidés à interprêter leur rôle, et si ce film a pu influencer leur divorce survenu un an et demi plus tard. Contrairement à l'idée reçue, il n'y a qu'une scène de sexe entre eux, et pas très explicite. Le caractère osé réside dans la scène d'orgie à laquelle assiste Bill lors de son escapade nocturne, mais surtout dans l'analyse des fantasmes féminins, plutôt romantiques, et des fantasmes masculins plus ancrés dans la réalité, laissant chacun se positionner par rapport à ce qu'il voit à l'écran, reflet d'un épisode critique de la vie d'un couple aisé, mais somme toute ordinaire. Si Alice apparaît plusieurs fois entièrement nue, c'est toujours à l'occasion de scènes de la vie de tous les jours, et cela présente toujours un caractère naturel et "normal" qui contraste avec la nudité des autres femmes entrevues au cours du film, dans des circonstances qui sont, elles, plus exceptionnelles (malaise de la droguée, participantes à l'orgie, femme morte à la morgue…). Le traitement en noir et blanc des représentations imaginées par Bill de l'infidélité de sa femme permet de souligner le décalage entre fantasmes et réalité.
Ma note : 9.5/10
King Kong (2005)
New York, 1933. Ann Darrow est une artiste de music-hall dont la carrière a été brisée net par la dépression. Se retrouvant sans ressources, la jeune femme rencontre l'audacieux réalisateur Carl Denham. Ce dernier a dérobé à ses producteurs le négatif de son film inachevé, et n'a que quelques heures pour trouver une nouvelle star et l'embarquer pour Singapour pour achever son film. Mais Denham nourrit en secret une autre ambition, bien plus folle : être le premier homme à explorer la mystérieuse Skull Island....
Deuxième remake du "King Kong" tourné en 1933 par Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, ce film est l'aboutissement du rêve de son réalisateur Peter Jackson, qui avait justement trouvé sa vocation cinématographique en découvrant cette oeuvre mythique du cinéma fantastique. Et alors que le remake de 1976 de John Guillermin prenait quelques libertés avec le scénario original, Jackson a cherché au contraire à s'en rapprocher le plus possible, en étoffant toutefois les scènes, et en donnant une plus grande importance à la première partie du film qui se passe à New York, et au voyage en bateau vers Skull Island. Le point fort de ce remake est une mise en image fantastique avec des effets spéciaux spectaculaires, réalisés grâce à un budget pharaonique de plus de 200 millions de dollars qui approche les records en la matière. Mais si la technique frise la perfection, Jackson a eu le tort de supprimer toute connotation d'attirance sexuelle dans les rapports de la bête à la belle, ce qui était nettement suggéré dans les deux films précédents et qui expliquait la jalousie chez Kong et son comportement à New York, pour la remplacer par des jeux assez puérils qui retirent l'effet dramatique fortement présent dans les films précédents. En effet on voit mal le terrible Kong se sacrifier pour sa belle uniquement parce qu'il a été séduit par ses pas de danse et ses jongleries.
La trame générale de l'histoire étant archi-connue, Jackson a cherché la nouveauté en approfondissant certains aspects de l'original, et en particulier les personnages, en profitant d'une durée double pour son métrage. La peinture du New York de 1933 en pleine récession est très réussie, et les trois personnages humains principaux bénéficient d'un traitement soigné : Ann Darlow (Naomi Watts), l'artiste de music-hall que la dépression a jeté à la rue, et qui préfère voler de la nourriture pour survivre plutôt que de s'exhiber nue dans des spectacles de cabaret, le réalisateur Carl Denham (Jack Black) dont le rêve secret est de percer les mystères de la fameuse Skull Island, et son scénariste Jack Driscoll (Adrien Brody) qui va tomber amoureux d'Ann dès sa première rencontre. Naomi Watts est lumineuse, plus émouvante que Fay Wray et Jessica Lange alors que Peter Jackson la cantonne dans un registre nettement moins sexy. Jack Black joue un personnage à tendance mégalomane, mais sans trop en rajouter, et Adrien Brody fait une composition très équilibrée de rival de Kong dans le cœur d'Ann. Une petite mention pour les indigènes de l'île, beaucoup plus sauvages et primitifs que dans les deux films précédents. Mais la grande vedette du film est bien sûr King Kong, un gorille réalisé en images de synthèse à partir du jeu du comédien Andy Serkis, qui avait déjà prêté ses mimiques au personnage de Gollum dans "Le Seigneur des Anneaux". A noter que Andy Serkis, qui a passé beaucoup de temps à observer le comportement des singes, a également obtenu un petit rôle sous ses propres traits, Lumpy, le cuisinier du S.S. Venture. Les efforts des spécialistes en effets spéciaux ont abouti sur Kong à une réussite quasi parfaite, aussi bien dans les attitudes générales du gorille que dans ses expressions faciales, et bien sûr les détails de texture tels que la fourrure. Les effets spéciaux sont également à l'origine des scènes clous du film, le combat titanesque du gorille contre les tyrannosaures de l'île, et surtout le combat de Kong en haut de l'Empire State Building contre les biplans de chasse qui cherchent à l'abattre. Par contre Jackson succombe souvent à la tentation d'en faire un peu trop, donnant un sérieux coup au réalisme des situations, comme dans la poursuite par les brontosaures où toute l'équipe aurait du être écrasée. En outre certains effets spéciaux non directement reliés à Kong ont parfois été l'objet de moins de soin, et cela se ressent lors de certaines scènes (le départ du S.S. Venture de New York, par exemple).
"King Kong" est un très beau film d'aventure, spectaculaire et à multiples facettes, véhiculant beaucoup d'émotion tout en incluant l'humour voire l'autodérision du monde du cinéma dans sa première partie, et aurait pu être qualifié de chef d'œuvre avec un soupçon d'érotisme en plus et une dose de démesure en moins. Il rate de peu la perfection avec les rapports trop lisses entre la belle et la bête et quelques scènes décalées comme le patinage de Kong à New York, mais, techniquement et sur le plan du scénario, il dépasse de loin les deux versions antérieures, réalisées toutefois à des époques où les effets numériques n'existaient pas.
Ma note : 9.5/10
Calme blanc (1989)
Un jeune couple entreprend une croisière en tête à tête à bord de leur voilier pour tenter d’oublier la mort accidentelle de leur jeune fils. Au bout de quelques jours, ils croisent un navire endommagé en train de couler lentement et recueillent Hughie, seul survivant de l’équipage. Hughie fait vite preuve d’un comportement étrange et inquiétant….
"Calme Blanc" est un thriller efficace, dont la tension monte crescendo, qui utilise les possibilités offertes par le huis-clos à bord du voilier pour maintenir une ambiance angoissante. On pourra juste regretter le rebondissement final, invraisemblable et qui n'apporte pas grand chose, mais qui ne nuit pas trop à l'ensemble. Il se dit qu'il a été rajouté au scénario original après les projection tests.
Les trois comédiens, alors peu connus, sont parfaits, ce qui fait la force et la qualité de ce film tourné par Phillip Noyce au large des côtes australiennes du Queens. Nicole Kidman y fait ses premières armes dans un grand film cinéma, après avoir tourné surtout des séries TV en Australie et est, à 22 ans, la principale révélation de ce film dont elle joue le premier rôle. Même si elle n'a pas encore atteint la maturité de la star de "Moulin Rouge", elle sait remarquablement jouer des expressions de peur, d'angoisse, de dégoût et de détermination courageuse. Et si ses qualités de comédienne sont remarquables, elle en profite également pour dévoiler une anatomie tout à fait charmante. Billy Zane est le méchant de service, avec un jeu subtil de psychopathe qui se cache derrière un physique de beau gosse, et qui sait se montrer dur et tendre, manipulateur et naïf, violent et caressant. Les gros plans de son visage avec son sourire triste et cynique sont remarquables et participent à la tension du film. Sam Neill est un tout petit peu en retrait, mais c'est surtout son rôle qui veut cela car l'acteur joue juste et apporte beaucoup de crédibilité à son personnage.
"Calme Blanc" a reçu les distinctions de la Meilleure photographie, Meilleur montage, Meilleur son et Meilleure musique aux Australian Film Institute Awards. Le film est tiré du roman de Charles Williams "Dead Calm" dont les droits furent acquis lors de sa publication par Orson Welles, qui voulait porter cette histoire à l'écran. Un premier tournage débuta donc en 1967 au large des côtes de Dalmatie avec notamment au casting Laurence Harvey, Jeanne Moreau, Oja Kodar et Welles lui-même. Mais de multiples problèmes d'ordre financier ralentirent le projet qui fut enterré en 1973. Le réalisateur australien Phillip Noyce s'allia avec son compatriote George Miller pour en racheter les droits et George Miller devint le producteur du film.
Ma note : 9.5/10
Moulin rouge! (2001)
Dans le Paris des années 1900, Christian, jeune poète bohème croit en la vérité, en la beauté et en l'amour. Lorsqu'il pénètre dans l'univers glamour du Moulin Rouge où règnent la musique et la danse, le jeune homme succombe aux charmes de Satine, la plus pétillante des courtisanes de Paris. Dans le célèbre cabaret parisien, si toutes les expériences sont de mise, celle de l'Amour est absolument interdite. Une règle qu'il ne faut enfreindre sous aucun prétexte..
Moulin Rouge est une comédie musicale magnifique, irritante et fascinante. Magnifique par sa flamboyance, ses décors baroques, ses costumes (plus de 400), ses shows spectaculaires sur la scène du grand cabaret de Montmartre, par ses acteurs exceptionnels, les deux amoureux joués par le couple Kidman/McGregor, le méchant Duke délicieusement pervers (Richard Roxburgh), et le brave Zidler, joué par Jim Broadbent. Magnifique aussi par ses chansons, dont beaucoup de modernes remises au goût du début du siècle, merveilleusement chantées par les amoureux, et soutenues par un spectacle et une musique entraînants. Mais également irritant, par ce parti pris du réalisateur de rester hors normes, lui qui nous sert lors de la première demi-heure une tornade multicolore tellement speedée et déjantée qu'on aurait presque envie de tout planter là pour reprendre ses esprits. Fascinant enfin par une belle histoire d'amour dramatique, bien banale, mais touchante par la grâce de ses acteurs, Nicole Kidman brillant de mille feux, et Ewan McGregor en écrivain romantique dévoré par la passion. On aime aussi cette peinture d'un Paris qui n'existe plus, où les Toulouse-Lautrec survivaient en exerçant leurs talents à la petite semaine et les jolies filles en vendant leurs charmes aux dandys aisés.
Moulin Rouge est excessif, aussi bien dans ses qualités que dans ses défauts, et il est difficile de conseiller à quelqu'un d'aller le voir sans avertir du risque de ne pas l'aimer. Il est tellement typé que l'on adore ou l'on déteste, on peut même adorer certains passages et en détester d'autres. Chacun pourra choisir de revoir ses propres scènes cultes, le déroulement de l'histoire en elle-même n'étant pas forcément ce qui est le plus intéressant de cette fresque grandiose.
Ma note : 9/10
Les Autres (2001)
Ile de Jersey, 1945. Dans une immense demeure victorienne isolée, Grace élève seule ses deux enfants. Atteints d'un mal étrange, ces derniers ne peuvent être exposés à la lumière du jour. Lorsque trois nouveaux domestiques viennent habiter avec eux, ils doivent se plier à une règle vitale : la maison doit être constamment plongée dans l'obscurité, et aucune porte ne doit être ouverte avant que la précédente n'ait été fermée. Pourtant, l'ordre rigoureux instauré par Grace va être défié par des intrus....
Dire que "Les Autres" est un film d'ambiance est un euphémisme, tout y étant fait pour faire vivre au spectateur une expérience unique, plutôt angoissante. La musique, les bruitages, les images, aussi sombres et énigmatiques que les personnages eux-mêmes, et un scénario particulièrement astucieux sont là pour créer en permanence un sentiment de malaise qui se superpose à la curiosité de connaître la clé de l'énigme. Et celle-ci est telle que sa révélation restera un des très grands moments que peut faire vivre le cinéma d'angoisse, et il serait criminel de donner la moindre information à ce sujet pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui découvriraient le film. En tous cas l'impression laissée est extrêmement forte, et a valu à ce film un beau succès, d'ailleurs le plus grand de tous les temps en Espagne, pays du réalisateur Alejandro Amenábar, qui en a également écrit le scénario.
Les personnages sont peu nombreux. Il y a Grace (Nicole Kidman), dont le souci quotidien est de protéger ses deux enfants, victimes d'une maladie très rare, le xeroderma pigmentosum, des rayons du soleil qui seraient mortels pour eux, alors qu'elle doit pourvoir en parallèle à leur éducation, très religieuse. Anne (Alakina Mann), la fille aînée, et son frère Nicholas (James Bentley) sont donc condamnés à vivre dans une bâtisse sinistre au milieu d'un parc isolé dans l'île de Jersey, dans des pièces uniquement éclairées à la bougie. Trois domestiques vont se proposer pour aider Grace, Bertha Mills (Fionnula Flanagan), la gouvernante, Edmund Tuttle(Eric Sykes), le jardinier, et la jeune Sylvia (Elaine Cassidy), la servante, muette. S'il sont dévoués à Grace et ses enfants, on ne peut dire que ces domestiques apportent une vraie joie de vivre dans le triste manoir. Il y a également Charles, le mari de Grace (Christopher Eccleston) qu'on va voir revenir de la guerre, meurtri par l'horreur vécue sur le front, et puis il y a "les autres", ceux que l'on entend se déplacer dans les pièces d'à côté, qui ouvrent les portes et retirent les rideaux, mais qu'on ne voit jamais, et qui se contentent de semer la terreur auprès de Grace, et accessoirement chez le spectateur.
Trois éléments font de ce film une perle rare. Le premier est ce scénario d'une totale originalité avec un dénouement littéralement glaçant, le second est la musique qui accompagne avec discrétion des bruitages subtils qui donnent la chair de poule, le réalisateur ayant lui-même composé cette partition qui se marie si bien avec son histoire. Enfin il y a Nicole Kidman, qui incarne une Grace à la fois froide et d'une sensibilité à fleur de peau, et qui rend palpable une large gamme d'émotions, au premier rang desquelles la peur, la colère, et l'angoisse pour la santé de ses enfants qui sont tout pour elle. Contrainte à une certaine dureté envers eux, elle n'est pas tendre non plus avec ses domestiques, et si l'on admire son courage et sa détermination, on ne peut pas vraiment trouver sympathique cette mère rigide et souvent inquiétante. "Les autres" ayant été tourné à la même période que "Moulin Rouge", on a du mal à admettre que c'est la même actrice qui interprète l'étincelante Satine au tempérament de feu, et la glaciale et puritaine Grace. Parmi les autres points notables concernant ce film, on soulignera les décors rétro de la grande demeure, qui constitue presque un personnage à part entière, et la qualité du jeu des enfants, malgré leur inexpérience à tous les deux.
Le ton du film est donné dès la première seconde, avec un hurlement de Grace qui se réveille après un cauchemar. Le visionnage est plutôt stressant, et il se démarque des films d'horreur en ce sens qu'à aucun moment on ne voit ni une goutte de sang ni la moindre violence. Il n'en distille pas moins une sourde terreur et n'est pas à conseiller aux âmes trop sensibles (il a d'ailleurs été interdit aux plus jeunes). Mais pour ceux qui aiment à se faire peur, il est à voir et même à revoir, car il est intéressant quand on en connaît la clé d'apprécier de nombreuses petites touches subtiles qui prennent alors un tout autre éclairage.
Ma note : 9/10
Prête à tout (1995)
Suzanne a une furieuse envie de réussir et rien ne saurait l'arrêter. Cette belle et vénale créature a tous les atouts pour séduire, manipuler et éliminer quiconque entraverait sa route vers la consécration suprême : la télévision. Parmi les gêneurs, son mari Larry qui manque cruellement d'ambition... Qu'importe, cette corruptrice dans l'âme va débuter son irrésistible ascension en tant que Miss Météo....
Cette comédie noire constitue une satire grinçante de la fascination qu'ont les américains pour la télévision et les vedettes du petit écran. Nicole Kidman porte tout le film, aidée par des seconds rôles tout à fait remarquables, en particulier Joaquin Phoenix, dans un premier rôle bien loin de celui de l'empereur de Gladiator. L'actrice australienne montre la richesse de son jeu, en particulier ses expressions des différents sentiments, joie, colère, exaspération, ennui, etc. qui s'affichent avec un parfait naturel. Sa capacité à jouer les garces vénéneuses guidées par leur seule ambition est remarquable, ainsi que la manière dont elle mène les hommes par le bout de la braguette.
Gus Van Sant a adapté un roman de Joyce Maynard, et pousse très loin la satire en construisant son film à la manière d'un téléfilm, faisant de nombreuses références au monde de la télé, avec sa pauvreté qualitative au profit de l'audience (le film est constitué comme un reportage, avec interviews en direct et flash back constituant l'essentiel du scénario). Cette comédie noire peut être apparentée à un thriller (il y a deux meurtres), le coup de théâtre final apportant un éclairage très différent quand on regarde le film pour la deuxième fois.
Nicole Kidman a reçu le Golden Globe de la meilleure actrice et six autres premiers prix dans différents festivals (Boston, Londres, Seattle…) pour ce film.
Ma note : 8.5/10
Le Pacificateur (1997)
Un stock de dix ogives nucléaires russes est volé dans un train militaire au cours de leur transport. Le docteur Julia Kelly, éminente spécialiste de l'armement nucléaire, et le lieutenant colonel Thomas Devoe, spécialiste des coups de main musclés, vont unir leurs savoir faire pour tenter de retrouver les coupables et les ogives avant qu'elles n'arrivent à leur destination..
Chantage au terrorisme nucléaire sur fond de guerre en Serbie, "Le Pacificateur" est un film d'action vif et nerveux, avec explosions (dont une atomique), poursuites en voiture et combats d'hélicoptères, mais dans lequel l'humanité prend une place assez importante, car c'est aussi l'histoire d'un drame personnel. A noter la psychologie assez contrastée du terroriste principal dont on apprend les raisons du combat qu'il mène lors d'une scène extrêmement émouvante. Ainsi, les vrais "méchants" du film sont surtout la mafia russe et les militaires corrompus. Les acteurs principaux sont bien dans leur rôle. Georges Clooney (Devoe) est excellent en baroudeur chevronné "raisonnablement" violent, et Nicole Kidman (Kelly) est crédible en technicienne froide issue de la bureaucratie qui se transforme en femme d'action à la fois déterminée et fragile, même si ça ne correspond pas au registre habituel de la comédienne.
Le Pacificateur est la première réalisation de Mimi Leder pour le cinéma. Auparavant, elle avait travaillé uniquement pour la télévision et notamment pour la série "Urgences" dont Clooney était déjà un acteur principal. Passer directement au film d'action pour une femme n'était probablement pas évident, mais la réalisatrice s'en sort très bien, et montre brio et créativité dans un film où il n'y a pratiquement pas de coupure de rythme. Le vol des charges nucléaires et la poursuite en automobile à Vienne, ainsi que le final à New York montrent une recherche visuelle et une fluidité des plans de caméra qui prouvent le talent de la réalisatrice.
Ma note : 8.5/10
L'Interprète (2005)
Interprète à l'ONU, Silvia Broome surprend par hasard une conversation révélant un complot contre un chef d'État africain. Traquée par des tueurs, elle est placée sous la protection de l'agent fédéral Tobin Keller. Mais plus ce dernier découvre le passé de la jeune femme, plus il la pense elle-même impliquée dans la conspiration. Silvia est-elle une victime ou une suspecte ? .
En réunissant, avec Sean Penn et Nicole Kidman, deux des meilleurs acteurs et actrices de leur génération, Sydney Pollack se donnait un maximum de chance de revenir au premier plan dans un genre qu'il affectionne, le thriller, après "Les trois jours du Condor", et "La Firme". En dosant intelligemment les scènes d'action et les dialogues destinés à faire monter le suspense, le réalisateur réussit à nous donner un film passionnant et l'on ne voit pas le temps passer même si l'on peut regretter que l'explication finale soit perceptible un peu trop tôt dans déroulement de l'intrigue. Et comme à son habitude, Pollack a soigné le style et l'esthétisme, avec ici une réussite certaine.
Pour la première fois, un film est réalisé à l'intérieur même des locaux de l'ONU, et on peut profiter des magnifiques décors du bâtiment que même le grand Hitchcock (dont "L'interprète" rappelle l'ambiance des films) n'avait pas réussi à mettre sur la pellicule à l'époque de "La Mort aux trousses". Mais si l'intérêt anecdotique de ce fait est réel, ce sont bien les interprétations de Penn (Tobin Keller) et Kidman (Silvia Broome) qui rendent ce film si attachant. L'acteur sait nous faire vivre les sentiments ambigus de son personnage au fur et à mesure qu'il découvre des indices tendant à mettre en cause celle qu'il a par ailleurs envie de protéger, d'autant plus qu'il vient lui-même de perdre sa femme. Quant à Nicole Kidman, on sait depuis longtemps qu'elle excelle à faire passer avec un grand naturel toute une palette de sentiments contrastés comme la peur, la tristesse, la colère, Silvia apparaissant comme touchante, à la fois forte et fragile, avec un passé mystérieux probablement lourd à porter. L'actrice se présente une fois de plus avec un nouveau look, blonde aux cheveux longs, et on notera également son travail linguistique lorsqu'elle passe de l'anglais à la langue africaine Ku (inventée pour les besoins du film) sans le moindre effort apparent. Pour l'anecdote, on signalera la présence de Sydney Pollack lui-même au niveau des acteurs (il joue le supérieur hiérarchique de Keller), ainsi que celle de Yvan Attal, dans un rôle secondaire de l'ami français du frère de Silvia. Le scénario est bien ficelé, avec la trame d'un complot qui apparaît comme bien plus complexe que ce que l'on pouvait initialement imaginer, et il nous permet de pénétrer dans les arcanes de la diplomatie internationale, en montrant un milieu où l'on considère qu'une bonne négociation sera toujours bien préférable au grondement de armes. Il nous rappelle également que la démocratie n'est malheureusement pas universelle et souligne les entorses concernant les libertés individuelles au sein de certaines dictatures africaines, et même les massacres perpétrés sur les populations, en illustrant le propos sur un pays imaginaire, le Matobo. Sur le plan de la mise en scène, on notera la maîtrise du réalisateur, particulièrement en évidence lors de la séquence la plus spectaculaire du film, celle où Silvia rencontre le leader de l'opposition du Matobo dans un bus. Par contre, et comme cela arrive souvent dans les scénarii destinés à embrouiller le spectateur, il y a un certain nombre d'invraisemblances qui pourront gâcher un peu le plaisir des spectateurs les plus soucieux de la logique des situations. Mais si on accepte de se laisser guider par l'histoire, il est incontestable que l'on passe deux heures tout à fait divertissantes, avec une photographie sublime et une bande sonore subtile et variée. Il est même nécessaire de prévoir un deuxième visionnage si on veut être sûr d'avoir saisi toute l'histoire.
"L'interprète", sans avoir été un échec, n'a pas vraiment rempli les salles lors de sa sortie (il faut dire qu'il était en concurrence avec "La revanche des Sith"), ce qui est un peu injuste pour un film subtil et intelligent, surtout si l'on est amateur de thriller.
Ma note : 8/10
Fur - Portrait imaginaire de Diane Arbus (2006)
New York, 1958. Diane Arbus est l'assistante de son mari, photographe de mode. Issue d'une riche famille, elle se sent mal à l'aise dans un monde de convenances rigides. Un soir, elle remarque des déménageurs qui livrent des objets étranges dans l'appartement au-dessus du sien. Lorsqu'elle aperçoit son voisin, le visage dissimulé derrière un masque, le mystère s'épaissit encore... Irrésistiblement attirée, Diane finit par monter avec un appareil photo....
Diane Arbus se fit connaître aux Etats-Unis dans les années 1960 par ses photographies de personnages hors du commun, comme les malades mentaux, les nudistes ou les êtres difformes montrés dans les foires. Mais avant de se lancer elle-même dans la photo d'art, elle avait travaillé comme styliste auprès de son mari, photographe de mode pour des magazines tels que Vogue ou Harper's Bazaar. Le film est basé sur un scénario imaginaire montrant comment la mère de famille rangée et vivant dans l'ombre de son mari va se révéler pour entamer une démarche artistique tout à fait originale. C'est Steven Shainberg qui réalise ce film à la fois poétique et dérangeant, et, après "La secrétaire", il dépeint à nouveau une héroïne au comportement marginal mais qui trouve justement sa source d'épanouissement dans cette marginalité. Cette œuvre que l'on peut qualifier de film d'auteur, au bon sens du terme, est passée pratiquement inaperçue auprès du grand public qui a raté ainsi un des films les plus troublants et les plus esthétiques de l'année, magnifié par l'interprétation frémissante d'une Nicole Kidman lumineuse qui démontre, encore une fois, qu'elle fait partie des actrices les plus talentueuses de toute l'histoire du cinéma.
L'événement qui va faire basculer la vie de Diane Arbus, tel qu'imaginé par la scénariste Erin Cressida Wilson, est l'arrivée d'un voisin, Lionel (Robert Downey Jr ) affligé d'une maladie rare, l'hypertrichose, un dérèglement hormonal provoquant une pilosité très dense sur tout le corps et le visage. Le titre du film, "Fur" (fourrure), est à la fois une allusion à cette infirmité, et au fait que Diane est issue d'une riche famille de fourreurs. La relation amoureuse qui va s'établir entre Diane et Lionel tient à la fois du conte pour adulte, rappelant évidemment l'histoire de "La Belle et la Bête", et de la fable philosophique montrant que ce qui importe vraiment chez les gens, c'est ce qu'il y a derrière leur apparence physique, Diane découvrant au contact de Lionel des marginaux auxquels elle va s'attacher. Ceci boucle avec la suite de la vie de Diane, qu'on ne verra que très succinctement lors du prologue et de l'épilogue, mais au cours de laquelle elle cherchera, à travers ses photos, à faire apparaître le vrai caractère de personnages sur qui l'on se retourne en général dans la rue, tant ils sont en apparence différents du commun des mortels.
L'interprétation est naturellement dominée par le couple formé par Nicole Kidman et Robert Downey. L'acteur, qui est privé pendant un bonne partie du film de la possibilité de montrer ses sentiments par les expressions du visage, nous les fait vivre à travers l'intensité de son regard. Et si Kidman peut, elle, jouer sur un registre plus vaste, c'est aussi à travers ses grands yeux qu'elle hypnotise le spectateur et fait passer des messages où les mots deviennent de fait inutiles. La scène du début du film où elle prend conscience de la vacuité de sa vie présente est totalement vécue par l'actrice dont on voit les yeux rougir et se remplir de larmes au fur et à mesure qu'elle prend conscience de ce que signifient les mots qu'elle prononce. Le reste du casting est constitué d'acteurs peu ou pas du tout connus, mais parfaitement dirigés par le réalisateur qui a voulu des personnages hors normes authentiques. On citera quand même Ty Burrell (Allan, le mari de Diane), qui doit interpréter le rôle difficile du mari qui aime toujours sa femme mais la voit lui échapper, et Harris Yulin et Jane Alexander, qui jouent les parents de Diane, riches bourgeois aux principes très rigides.
La réalisation est plus que soignée, avec une recherche très poussée du détail, aussi bien dans les décors, les costumes et les accessoires, que dans la façon de filmer les personnages et les visages, tout le film étant conçu pour illustrer la future passion de Diane, la photographie. Ainsi l'image est toujours très belle, le travail sur les cadrages et les couleurs incroyablement riches étant également au service du sujet principal. Le film véhicule beaucoup de poésie, mais aussi de la sensualité, et une certaine étrangeté à travers des comportements décalés, comme les nudistes du prologue ou les marginaux amis de Lionel. Et puis il y a aussi de l'émotion, qui culmine avec la scène de la plage.
En choisissant de se focaliser sur un instant de vie de la photographe, Shainberg nous prive sciemment d'une biographie que le film incite à consulter ensuite. Mais le but n'était pas de nous montrer comment Diane Arbus construisit sa carrière, qui devait l'amener à la gloire mais aussi à la dépression, et au suicide en 1971. Comme dans "La Secrétaire", le réalisateur sonde l'âme d'une femme au comportement marginal, qui trouve son accomplissement en vivant intensément des situations qui font s'éloigner la plupart des gens dits normaux. "Fur" est un film hors normes, trop typé et trop lent pour plaire au plus grand nombre, mais ceux qui ont aimé "La Secrétaire", et ceux qui apprécient le jeu de Kidman peuvent sans trop de risques chercher à le découvrir .
Ma note : 8/10
surfeur51- Messages : 1953
Date d'inscription : 06/11/2019
Age : 73
Localisation : Indre et Loire
zardi aime ce message
Re: Un petit parfum d'Australie
Merci pour ce rappel
phiphi931- Messages : 435
Date d'inscription : 04/10/2020
Age : 64
Localisation : Bry sur Marne
Re: Un petit parfum d'Australie
Perso, j'ai vu "Les autres" ( 8,5/10 : 7,5 pour le film dans son ensemble, auxquels je rajoute un point pour la surprise et l'intelligence du twist final, qui m'avait totalement surpris à la 1ère vision ....... et j'adore çà ! ), "Calme blanc" ( 7/10, plus classique ) et bien sûr "King Kong" (9,5/10, qui nous a donné, outre un Singe absolument superbe, les scènes qu'on avait toujours désespéré de ne pas voir dans la 1ère version des années 30, surtout au fond du gouffre . Mais comme tu les dis, le côté "too much" de la fuite devant les brontosaures entre les falaises gâche et limite un peu le sentiment de perfection qu'on aurait adoré ressentir . Il est par ailleurs dommage que la scène du marais ait été exclue du montage final et ne se visionne que dans les bonus, sans compter que Jackson a purement abandonné celle du métro de New York bien présente dans le Schoedsack et Cooper ) .
Pour "Mulholland Drive", j'ai bien tenté de le voir, mais comme dans plusieurs Lynch, j'étais tellement largué niveau compréhension que j'ai fini par décrocher bien avant la fin du film, en me disant alors que je lui redonnerai sa chance un de ces jours, ce qu'en fait je n'ai jamais encore fait pour l'instant . Bon, j'ai gardé le DVD ...... au cas où !!! J'ai beaucoup de problème avec Lynch ( sauf "Elephant man" que je vénère, et qui est sublime ).
Le seul film de Lynch qui m'a encore plus dérouté que "Mulholland drive" a été "Eraserhead", totalement abscons pour moi, même si j'avais été au bout !
De temps en temps, j'arrive à regarder un "schmurtz" jusqu'au bout en me disant que je vais avoir l'illumination avant la fin, mais souvent ça ne vient pas ! Comme dans "Le festin nu" de Cronenberg par exemple .
Pour "Mulholland", j'avais craqué avant tellement je m'emmerdais ! Bon, j'aurais au moins essayé !
En dehors de ceux-ci, j'ai "Moulin rouge" sur mes étagères, mais encore sous cello ; "Eyes wide shut", j'avais bien lu le synopsis et des avis, mais j'ai toujours eu des problèmes avec le Kubrick de seconde moitié de carrière, quand il a pris son virage avec "Orange mécanique" et "2001 L'odyssée de l'espace" . Ensuite, avec "Shining" ( pour moi un massacre du roman de Stephen King ), j'ai définitivement décroché, comme pour un Fellini que j'avais adoré avec "La strada", "I Vitelloni" et "Les nuits de Cabiria", voire encore un peu "La dolce Vita", mais qui m'a gonflé avec "8 1/2" - que j'ai pourtant quizzé -, et les suivants ( "Casanova", "Satyricon", "Amarcord" ..... )
Kubrick aussi, j'ai décroché en milieu de carrière, en regrettant beaucoup l'époque de "Spartacus" et de des "Sentiers de la gloire", mais en me faisant ch... à 1000 balles de l'heure avec "Barry Lindon"et les suivants .
Du coup, à la simple lecture du pitch, je n'ai jamais eu envie de regarder "Eyes wide shut" !
P.S. : les 3 derniers de ta liste, je n'ai jamais vu !
Pour "Mulholland Drive", j'ai bien tenté de le voir, mais comme dans plusieurs Lynch, j'étais tellement largué niveau compréhension que j'ai fini par décrocher bien avant la fin du film, en me disant alors que je lui redonnerai sa chance un de ces jours, ce qu'en fait je n'ai jamais encore fait pour l'instant . Bon, j'ai gardé le DVD ...... au cas où !!! J'ai beaucoup de problème avec Lynch ( sauf "Elephant man" que je vénère, et qui est sublime ).
Le seul film de Lynch qui m'a encore plus dérouté que "Mulholland drive" a été "Eraserhead", totalement abscons pour moi, même si j'avais été au bout !
De temps en temps, j'arrive à regarder un "schmurtz" jusqu'au bout en me disant que je vais avoir l'illumination avant la fin, mais souvent ça ne vient pas ! Comme dans "Le festin nu" de Cronenberg par exemple .
Pour "Mulholland", j'avais craqué avant tellement je m'emmerdais ! Bon, j'aurais au moins essayé !
En dehors de ceux-ci, j'ai "Moulin rouge" sur mes étagères, mais encore sous cello ; "Eyes wide shut", j'avais bien lu le synopsis et des avis, mais j'ai toujours eu des problèmes avec le Kubrick de seconde moitié de carrière, quand il a pris son virage avec "Orange mécanique" et "2001 L'odyssée de l'espace" . Ensuite, avec "Shining" ( pour moi un massacre du roman de Stephen King ), j'ai définitivement décroché, comme pour un Fellini que j'avais adoré avec "La strada", "I Vitelloni" et "Les nuits de Cabiria", voire encore un peu "La dolce Vita", mais qui m'a gonflé avec "8 1/2" - que j'ai pourtant quizzé -, et les suivants ( "Casanova", "Satyricon", "Amarcord" ..... )
Kubrick aussi, j'ai décroché en milieu de carrière, en regrettant beaucoup l'époque de "Spartacus" et de des "Sentiers de la gloire", mais en me faisant ch... à 1000 balles de l'heure avec "Barry Lindon"et les suivants .
Du coup, à la simple lecture du pitch, je n'ai jamais eu envie de regarder "Eyes wide shut" !
P.S. : les 3 derniers de ta liste, je n'ai jamais vu !
Barbe-Noire- Messages : 3463
Date d'inscription : 07/11/2019
Age : 68
Localisation : Seine et Marne ( et toujours "à la croisée des chemins" )
Re: Un petit parfum d'Australie
Connaissant tes goûts, je ne te conseillerais certainement pas de voir "Fur", mais je pense que tu pourrais vraiment apprécier "Le Pacificateur". Pour "L'Interprète", je suis moins sûr...Barbe-Noire a écrit:... les 3 derniers de ta liste, je n'ai jamais vu !
surfeur51- Messages : 1953
Date d'inscription : 06/11/2019
Age : 73
Localisation : Indre et Loire
Re: Un petit parfum d'Australie
Bravo surfer pour tes critiques. Je n'ai pas vu Prête à tout, L'interprète et Fur mais je te rejoins sur l'analyse des autres films.
Si Nicole Kidman conduit remarquablement sa carrière, on peut regretter que Naomi Watts soit sur le déclin en acceptant des (seconds) rôles pas toujours valorisants. J'avais apprécié les films qu'elle faisait au début des années 2000 comme Le voile des illusions ou Les promesses de l'ombre.
Si Nicole Kidman conduit remarquablement sa carrière, on peut regretter que Naomi Watts soit sur le déclin en acceptant des (seconds) rôles pas toujours valorisants. J'avais apprécié les films qu'elle faisait au début des années 2000 comme Le voile des illusions ou Les promesses de l'ombre.
zardi- Messages : 1939
Date d'inscription : 07/11/2019
Localisation : 06
Re: Un petit parfum d'Australie
D'accord avec toi, deux très bons films auxquels on peut rajouter "L'Enquête" et "Fair Game", un peu dans le style de "L'Interprète" avec Kidman.zardi a écrit:J'avais apprécié les films qu'elle faisait au début des années 2000 comme Le voile des illusions ou Les promesses de l'ombre.
surfeur51- Messages : 1953
Date d'inscription : 06/11/2019
Age : 73
Localisation : Indre et Loire
Re: Un petit parfum d'Australie
Sans être un fan invétéré de Nicole Kidman (même si je pense avoir vu quasiment tous ses films), pour moi, elle sera à jamais Satine dans le sublime moulin Rouge de Baz Luhrmann.
Concernant Naomi Watts, en dehors des films déjà cités, j'avais beaucoup apprécié The Impossible. Comme le dit Zardi, elle se sera malheureusement quelque peu égarée ces dernières années.
Concernant Naomi Watts, en dehors des films déjà cités, j'avais beaucoup apprécié The Impossible. Comme le dit Zardi, elle se sera malheureusement quelque peu égarée ces dernières années.
snaky930- Admin
- Messages : 1915
Date d'inscription : 06/11/2019
Age : 55
Localisation : IDF
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