A la découverte d'Emmanuel Mouret
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A la découverte d'Emmanuel Mouret
Emmanuel Mouret est un réalisateur qui s'est fait un nom en se spécialisant dans la comédie douce-amère ayant pour thème l'amour et ses complications. Dans ses films, les couples se font et se défont en fonction de circonstances souvent indépendantes de leurs volontés, chacun gérant au mieux sa vie amoureuse en fonction de ce qu'il ressent ou ce qu'il subit. Le cinéma de Mouret se rapproche de celui de Rohmer pour les scénarii et les dialogues, et de celui de Woody Allen pour la mise en scène. Les dialogues sont très élaborés, et les intrigues construites avec de nombreux rebondissements, de sorte qu'il est rare de savoir comment les choses vont tourner avant les dernières minutes du film. Le ton est délicat, à la limite de la préciosité, et il n'y a jamais la moindre vulgarité, ni dans les paroles ni dans les gestes, même si certaines situations peuvent être à la limite du scabreux. Mouret s'est mis lui-même en scène dans beaucoup de ses films, où il joue toujours un personnage de grand duduche au coeur d'artichaut.
Au niveau musical , le réalisateur s'appuie beaucoup sur le répertoire classique avec des airs connus de Mozart, Chopin, Vivaldi, Puccini ou Verdi... mais aussi sur quelques compositeurs contemporains comme Giovanni Mirabassi ou David Hadjadj.
Au total des films intelligents et agréables à regarder, qui démontrent, s'il en était besoin, que le cinéma français d'aujourd'hui n'a absolument pas à rougir devant celui d'hier...
Un baiser s'il vous plait
En déplacement pour un soir à Nantes, Emilie rencontre Gabriel. Séduits l’un par l’autre, mais ayant déjà chacun une vie, ils savent qu’ils ne se reverront sans doute jamais. Il aimerait l’embrasser. Elle aussi, mais une histoire l’en empêche : celle d’une femme mariée et de son meilleur ami surpris par les effets d’un baiser. Un baiser qui aurait dû être sans conséquences...
Mouret réunit autour de lui Virginie Ledoyen, Julie Gayet et Frédérique Bel pour une histoire pleine de charme élaborée autour d'un scénario bien ficelé. Le ton est léger, on s'amuse devant les aventures sentimentales des protagonistes, la chute, bien qu'assez prévisible, étant très satisfaisante. Ma note : 8.5/10
Mademoiselle de Joncquières
Madame de La Pommeraye, jeune veuve retirée du monde, cède à la cour du marquis des Arcis, libertin notoire. Après quelques années d’un bonheur sans faille, elle découvre que le marquis s’est lassé de leur union. Follement amoureuse et terriblement blessée, elle décide de se venger de lui avec la complicité de Mademoiselle de Joncquières et de sa mère...
Inspiré par un récit de Diderot, Mouret s'essaye avec bonheur dans le film en costumes d'époque. Cécile de France, séduisante et manipulatrice y affronte un excellent Edouard Baer dans un duel amoureux ponctué de répliques savoureuses. Ma note : 8.5/10
Caprice
Clément, instituteur, est comblé jusqu'à l'étourdissement : Alicia, une actrice célèbre qu'il admire au plus haut point, devient sa compagne. Tout se complique quand il rencontre Caprice, une jeune femme excessive et débordante qui s'éprend de lui. Entretemps son meilleur ami, Thomas, se rapproche d'Alicia...
Virginie Efira joue le rôle d'une actrice célèbre dont tous les hommes tombent amoureux, en particulier Clément et Thomas, joués par Mouret et Laurent Stocker... Mais Caprice (Anaïs Demoustier) intervient dans la vie de Clément avec la délicatesse d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Le spectateur, lui, apprécie la série de quiproquos qui en résulte, avec une chute douce-amère qui n'était pas évidente a priori. Ma note : 8/10
Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait
Daphné, enceinte de trois mois, est en vacances à la campagne avec son compagnon François. Il doit s’absenter pour son travail et elle se retrouve seule pour accueillir Maxime, son cousin qu’elle n’avait jamais rencontré. Pendant quatre jours, tandis qu’ils attendent le retour de François, Daphné et Maxime font petit à petit connaissance et se confient des récits de plus en plus intimes sur leurs histoires d’amour présentes et passées…
D'une durée de 2h, un peu plus longue que ce que fait habituellement Mouret, le film commence sur un rythme lent par une mise en place fouillée des personnages. Le rythme change au moment où l'on devine la supercherie de l'ex-femme de François, et on attend avec une certaine impatience de voir comment les choses vont tourner. Salué unaniment par la critique (moyenne 4.3/5 sur Allo-Ciné), et nominé 13 fois aux Césars, il ne gagne néanmoins que celui de la meilleure actrice dans un second rôle, pour Emile Dequenne. Ma note : 8/10
Fait-moi plaisir !
Ariane est persuadée que son compagnon Jean-Jacques fantasme sur une autre femme. Pour sauver son couple, elle lui demande d’avoir une aventure avec celle-ci, pensant qu’il s’agit du meilleur remède pour le libérer. Lorsque Jean-Jacques se rend chez cette femme qu’il connaît à peine, il ne sait pas encore qu’il s’agit de la fille du Président de la République...
Délicieux marivaudage où Mouret papillonne autour de Frédérique Bel, Judith Godrèche et Déborah François, qui rivalisent de charme et de drôlerie. C'est tellement bien joué qu'on y croirait presque, bien que ça se passe autour du palais de l'Elysée... Ma note : 8/10
Changement d'adresse
Fraîchement installé à Paris, David, un musicien, timide et maladroit, tombe fou amoureux de sa jeune élève, Julia. Il tente tout pour la séduire. Sa colocataire, Anne, l’encourage, le conseille, et le console passionnément...
Avec ce film, Mouret lance la carrière de Frédérique Bel, jusque là cantonnée dans des seconds rôles, et elle deviendra un peu sa muse en tournant dans quatre de ses films. On assiste à une comédie enlevée, aux dialogues savoureux, et le scénario passe d'un quiproquo à l'autre... Ma note 7.5/10
surfeur51- Messages : 1953
Date d'inscription : 06/11/2019
Age : 73
Localisation : Indre et Loire
Re: A la découverte d'Emmanuel Mouret
Je viens de lire ton post et les synopsis . Je ne doute pas que dans leurs sujets, ces films soient bien traités avec talent, mais de toute évidence, ça ne sera pas pour moi .
Je n'ai rien contre les histoires d'amour au cinéma ( c'est d'ailleurs certainement le sujet le plus répandu dans toute l'Histoire du cinéma mondial ), mais mon problème ( enfin , à titre personnel, je n'ai pas l'impression que c'en soit un ) reste que quand c'est l' UNIQUE sujet d'un film, sans intrigue un tant soit peu spectaculaire autour ( au cœur d'un film d'aventures, d'un polar, d'un thriller, d'une comédie, d'un drame, d'un fantastique, d'un western, d'un peplum ................. etc ), ça a une furieuse tendance à me barber !! Même les comédies romantiques à la Meg Ryan-Hugh Grant !
Puisqu'on en a parlé récemment, je vais prendre Pagnol comme exemple pour commencer : triangle amoureux dans "La femme du boulanger" : le boulanger, son épouse et l'amant de passage ! Mais il y a le contexte et la faconde provençale du village, le verbiage des villageois sur le cocufiage du boulanger, la truculence de Raimu et les dialogues certes outrés et "théâtraux" qui te dérangent tant mais que j'adore, et ça passe comme une lettre à la poste avec le sourire aux lèvres du spectateur que je suis !
Robin des bois adore Lady Marianne si je ne m'abuse ? Mais il y a la forêt de Sherwood, les bagarres contre les sbires du Shérif de Nottingham et du prince Jean, le concours de tir à l'arc et une évasion, le retour du roi Arthur ......
Autre exemple : "West side Story", transposition de "Roméo et Juliette", immortelle histoire d'amour s'il en est . Il n'y aurait que la romance entre Maria et Tony, ce serait chiant . Mais il y a les danses, les chansons, la rivalité entre les Jets et les Sharks, le score musical de Léonard Bernstein, et l'ensemble devient tellement sublime que je l'ai vu plus de 10 fois !!
L'histoire d'amour la plus célèbre au grand écran ( et sans doute en littérature ) : Scarlett O'Hara et Rhett Butler ( pas besoin de donner le titre j'imagine ? ) . Ça et rien d'autre, je roupille : mais il y a l'incendie d'Atlanta, la guerre de sécession et une flamboyance de mise en scène unique dans toute la cinématographie mondiale, pour donner un des deux ou trois plus grands succès du box-office international depuis les frères Lumière !!
Je m'arrêterai là niveau exemples car je pourrais en faire de nombreuses pages entières !
Quand, à contrario, un film d'amour se circonscrit à des dialogues d'introspection, des affres personnelles de remises en question ( Je l'aime encore ? Je l'aime plus ? J'y vais, j'y vais pas ? ), sans compter souvent les inévitables scènes de cul qui m'emmerdent profondément , du quotidien puissance 10 dans toute sa banalité désespérante couplé souvent à du malaise social, et des plans séquences en champs-contrechamps interminables, je fuis à toute jambe !
Illustration pour finir avec Jean-Jacques Annaud : j'ai adoré "La guerre du feu", je vénère "Le nom de la Rose" ( y'a bien une histoire d'amour entre le moinillon et la Rose ? ), je me suis passionné avec "l'ours", mais je me suis fait chier comme un rat mort avec "L'amant" !!
Emmannuel Mouret, je passe mon tour !
Je n'ai rien contre les histoires d'amour au cinéma ( c'est d'ailleurs certainement le sujet le plus répandu dans toute l'Histoire du cinéma mondial ), mais mon problème ( enfin , à titre personnel, je n'ai pas l'impression que c'en soit un ) reste que quand c'est l' UNIQUE sujet d'un film, sans intrigue un tant soit peu spectaculaire autour ( au cœur d'un film d'aventures, d'un polar, d'un thriller, d'une comédie, d'un drame, d'un fantastique, d'un western, d'un peplum ................. etc ), ça a une furieuse tendance à me barber !! Même les comédies romantiques à la Meg Ryan-Hugh Grant !
Puisqu'on en a parlé récemment, je vais prendre Pagnol comme exemple pour commencer : triangle amoureux dans "La femme du boulanger" : le boulanger, son épouse et l'amant de passage ! Mais il y a le contexte et la faconde provençale du village, le verbiage des villageois sur le cocufiage du boulanger, la truculence de Raimu et les dialogues certes outrés et "théâtraux" qui te dérangent tant mais que j'adore, et ça passe comme une lettre à la poste avec le sourire aux lèvres du spectateur que je suis !
Robin des bois adore Lady Marianne si je ne m'abuse ? Mais il y a la forêt de Sherwood, les bagarres contre les sbires du Shérif de Nottingham et du prince Jean, le concours de tir à l'arc et une évasion, le retour du roi Arthur ......
Autre exemple : "West side Story", transposition de "Roméo et Juliette", immortelle histoire d'amour s'il en est . Il n'y aurait que la romance entre Maria et Tony, ce serait chiant . Mais il y a les danses, les chansons, la rivalité entre les Jets et les Sharks, le score musical de Léonard Bernstein, et l'ensemble devient tellement sublime que je l'ai vu plus de 10 fois !!
L'histoire d'amour la plus célèbre au grand écran ( et sans doute en littérature ) : Scarlett O'Hara et Rhett Butler ( pas besoin de donner le titre j'imagine ? ) . Ça et rien d'autre, je roupille : mais il y a l'incendie d'Atlanta, la guerre de sécession et une flamboyance de mise en scène unique dans toute la cinématographie mondiale, pour donner un des deux ou trois plus grands succès du box-office international depuis les frères Lumière !!
Je m'arrêterai là niveau exemples car je pourrais en faire de nombreuses pages entières !
Quand, à contrario, un film d'amour se circonscrit à des dialogues d'introspection, des affres personnelles de remises en question ( Je l'aime encore ? Je l'aime plus ? J'y vais, j'y vais pas ? ), sans compter souvent les inévitables scènes de cul qui m'emmerdent profondément , du quotidien puissance 10 dans toute sa banalité désespérante couplé souvent à du malaise social, et des plans séquences en champs-contrechamps interminables, je fuis à toute jambe !
Illustration pour finir avec Jean-Jacques Annaud : j'ai adoré "La guerre du feu", je vénère "Le nom de la Rose" ( y'a bien une histoire d'amour entre le moinillon et la Rose ? ), je me suis passionné avec "l'ours", mais je me suis fait chier comme un rat mort avec "L'amant" !!
Emmannuel Mouret, je passe mon tour !
Barbe-Noire- Messages : 3464
Date d'inscription : 07/11/2019
Age : 68
Localisation : Seine et Marne ( et toujours "à la croisée des chemins" )
Re: A la découverte d'Emmanuel Mouret
Je suis déçu... J'étais sûr qu'après ma présentation, tu allais te précipiter à acheter l'intégrale...Barbe-Noire a écrit:Emmanuel Mouret, je passe mon tour !
Pas une chez Mouret . Rien n'est parfait. . C'est pour ça que j'ai limité les notes à 8,5... :Barbe-Noire a écrit:...sans compter souvent les inévitables scènes de cul...
Les scènes de cul, c'est un peu comme les courses de bagnoles, ou les bagarres à coup de poing. C'est souvent long et répétitif, et les dialogues sont plus que sommaires. Mais il arrive que ce soit très bien filmé et que ça s’insère naturellement dans le récit, et alors ça passe très bien.Barbe-Noire a écrit:...qui m'emmerdent profondément
surfeur51- Messages : 1953
Date d'inscription : 06/11/2019
Age : 73
Localisation : Indre et Loire
Re: A la découverte d'Emmanuel Mouret
Je suis déçu aussi : tu as récemment visionné "The thing", et ça m'avait amené à penser que tu allais peut-être te précipiter sur l'intégrale de "Big John" Carpenter , or j'ai le sentiment confus qu'il va n'en être rien !!
Tout comme mes avis ne t'avaient pas franchement décidés à regarder "Les rues de feu" et "New-York ne répond plus" ! Comme quoi, autant pour toi que pour moi, c'est très dur de se montrer convaincant !
A part çà , j'ignorais totalement qu'il n'y avait pas de scènes chaudes dans les films d'Emmanuel Mouret, mais je sais par contre qu'il n'y en a pas dans les films signés Marcel Pagnol, ......... et d'ailleurs on s'en passe très bien !
Tout comme mes avis ne t'avaient pas franchement décidés à regarder "Les rues de feu" et "New-York ne répond plus" ! Comme quoi, autant pour toi que pour moi, c'est très dur de se montrer convaincant !
A part çà , j'ignorais totalement qu'il n'y avait pas de scènes chaudes dans les films d'Emmanuel Mouret, mais je sais par contre qu'il n'y en a pas dans les films signés Marcel Pagnol, ......... et d'ailleurs on s'en passe très bien !
Barbe-Noire- Messages : 3464
Date d'inscription : 07/11/2019
Age : 68
Localisation : Seine et Marne ( et toujours "à la croisée des chemins" )
Re: A la découverte d'Emmanuel Mouret
Pas vraiment un scoop... Avant les années 70, ces scènes étaient quasi inexistantes dans tout le cinéma grand public...Barbe-Noire a écrit:... mais je sais par contre qu'il n'y en a pas dans les films signés Marcel Pagnol
surfeur51- Messages : 1953
Date d'inscription : 06/11/2019
Age : 73
Localisation : Indre et Loire
Re: A la découverte d'Emmanuel Mouret
surfeur51 a écrit:Pas vraiment un scoop... Avant les années 70, ces scènes étaient quasi inexistantes dans tout le cinéma grand public...Barbe-Noire a écrit:... mais je sais par contre qu'il n'y en a pas dans les films signés Marcel Pagnol
Je sais bien !!
C'est pour ça que ça voulait être une boutade
Barbe-Noire- Messages : 3464
Date d'inscription : 07/11/2019
Age : 68
Localisation : Seine et Marne ( et toujours "à la croisée des chemins" )
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